le Mercredi 23 avril 2025
le Lundi 27 janvier 2025 20:56 | mis à jour le 27 janvier 2025 21:58 Initiative de Journalisme Local

La municipalité de Burnaby puise dans ses réserves pour réduire les hausses de tarifs d’eau et d’égouts

La municipalité de Burnaby puise dans ses réserves pour réduire les hausses de tarifs d’eau et d’égouts
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Avec une population de plus de 250 000 habitants, la Ville de Burnaby, encore en forte croissance, vient d’annoncer récemment qu’elle utilisera ses réserves financières pour limiter les augmentations des tarifs d’eau et d’égouts pour ses résidants en 2025.

Paul T Tshilolo – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

Contexte de la décision

Cette décision de Burnaby intervient alors que le Metro Vancouver, l’organisme régional qui fournit les services d’eau et d’égouts aux municipalités membres, a considérablement augmenté ses tarifs cette année en raison de travaux majeurs d’immobilisations, notamment le programme de station d’épuration des eaux usées de North Shore (NSWTPP) au nord de Vancouver.

Ces hausses se traduisent par une augmentation de 7,2 % pour les services d’eau et de 49,84 % pour les services d’égouts, des coûts que la ville de Burnaby doit absorber. Grâce à ses réserves, la municipalité a réussi à réduire les hausses imposées aux résidents à 0 % pour l’eau et à 20 % pour les égouts. Cela se traduit par une augmentation d’environ 123,50 $ pour une maison et 70 $ pour un condominium en 2025.

Une stratégie de gestion à long terme

Selon Pietro Calendino, conseiller municipal de Burnaby, cette stratégie de puiser dans les réserves pour limiter les augmentations des tarifs d’eau et d’égouts est une pratique établie depuis longtemps dans la ville. « Burnaby a constitué des réserves suffisantes pour nous donner une marge de manœuvre en périodes difficiles. Nous reconstituons ces réserves régulièrement afin de protéger les augmentations globales des impôts », explique-t-il.

Calendino souligne que les augmentations exponentielles des tarifs de Metro Vancouverrécemment imposées ont nécessité le recours aux réserves pour absorber ces coûts. Il ajoute : « Nous veillons à réapprovisionner les réserves au fur et à mesure que nous les utilisons. C’est un point clé de durabilité que nous avons adopté. »

En outre, l’organisme régional, Metro Vancouver, facture les municipalités membres une fois par an pour les services d’eau et d’égouts, ce qui inclut à la fois les coûts d’exploitation et les investissements en capital pour le remplacement ou la mise à niveau des infrastructures souterraines. « Le grand public est sans doute au courant des défis budgétaires de Metro Vancouver en raison de l’escalade absurde des coûts de certains projets d’évacuation des eaux usées et d’eau potable. L’organisme s’efforce de résoudre ces problèmes du mieux qu’il peut », conclut Pietro Calendino.

Les réactions des habitants

Sylva Tshimombo, un résident de Burnaby, exprime une opinion mitigée sur cette décision : « Je n’ai pas encore vu de changement dans ma facturation. Concernant la décision de la municipalité, nous l’apprécions, mais nous n’avons pas encore constaté une différence majeure. La décision est bonne. Puiser dans la réserve, c’est bien, mais aussi un peu dangereux, car je me demande : si ces réserves s’épuisaient, les prix ne doubleraient-ils pas dans un futur proche ? »

Tshimombo souligne également les difficultés régulières associées à l’augmentation des tarifs à Burnaby : « Nous sommes habitués aux hausses de tarifs, mais nous nous demandons toujours quand elles vont stagner pour mieux accommoder la population. Avec la croissance de la population et la situation économique actuelle, cela pourrait devenir très difficile pour d’autres habitants qui risquent de quitter la municipalité pour des villes plus abordables, comme Abbotsford et Surrey. »

Un équilibre précaire

La stratégie de la ville de Burnaby de puiser dans ses réserves financières met en évidence les défis auxquels font face les municipalités de la région pour gérer les coûts croissants des infrastructures. Si cette approche offre un soulagement temporaire aux résidants, elle soulève également des questions sur la durabilité à long terme.

Pour certains habitants, la priorité reste une stabilisation des coûts afin de maintenir la qualité de vie tout en évitant une augmentation disproportionnée des tarifs dans le futur. D’un autre côté, les décideurs municipaux doivent équilibrer les besoins immédiats avec une planification à long terme pour préserver la santé financière de la ville. Burnaby semble avoir trouvé un compromis pour l’instant, mais le débat sur la gestion des coûts et la durabilité est loin d’être terminé.

Pietro Calendino, conseiller municipal de Burnaby | Crédit : La ville de Burnaby