
La tire d’érable se prépare en versant du sirop chaud sur la neige, puis en l’enroulant autour d’un bâton. | Crédit: Jaime Walker, Wikimedia Commons
À Kamloops, la saison de l’érable s’allonge grâce à Scènes d’érable, un projet qui mêle écriture créative, arts de la scène et partage culturel.
Marie-Paule Berthiaume – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
À la tête de cette initiative, Anne-Marie Bouchard, éducatrice à la petite enfance au service de garde Chez Tintin et Milou, animatrice du volet de Kamloops du programme des Petits matins et directrice de chœur à la chorale de l’Association francophone de Kamloops (AFK) — partage sa vision et le parcours effectué pour bâtir ce projet consacré à l’érable.
Le 60e anniversaire du drapeau canadien, célébré le 15 février 2025, a inspiré le thème du spectacle. « Chaque année, notre événement le plus populaire est la cabane à sucre. J’ai donc eu l’idée de créer un projet lié à l’érable en deux volets, avec un volet de création d’une œuvre scénique et un volet informatif, tout ça pour mettre en valeur les aspects culturels et historiques de cette tradition », explique la passionnée des arts de la scène.
Œuvre scénique collective
« On a lancé un appel à la communauté pour des textes, des poèmes, des scènes ou des recherches historiques », indique Anne-Marie Bouchard. « Les réponses ont été riches et variées. Certains adolescents de l’école secondaire locale nous ont déjà soumis des poèmes et des scènes inspirées de souvenirs familiaux à la cabane à sucre alors que d’autres ont écrit sur l’histoire du sirop d’érable et le rôle des Premières Nations dans sa production. »

Fière de pouvoir contribuer à garder sa culture vivante, Anne-Marie Bouchard prend plaisir à partager ses connaissances et ses expériences acéricoles. | Crédit : Association francophone de Kamloops
La Québécoise d’origine trouve fascinant de voir à quel point l’érable touche les gens différemment. « Nous souhaitons offrir une plateforme pour exprimer le lien culturel avec l’érable au Canada, tout en approfondissant nos connaissances sur son histoire que beaucoup d’entre nous, même les Québécois, connaissent peu finalement. »
Immersion culturelle et éducative
Parallèlement à l’œuvre scénique, Anne-Marie Bouchard a mis sur pied une série d’ateliers éducatifs autour de l’érable. « J’ai fait des recherches sur le processus de l’arbre au sirop, l’histoire de la cabane à sucre et le rôle de l’érable dans l’identité canadienne », explique-t-elle.
Ces ateliers, proposés dans les établissements scolaires de la région, incluent une dégustation de sirop d’érable du léger à l’ambré. « Scène d’érable est un projet qui reflète la richesse du multiculturalisme canadien. Il permet de tisser des liens entre les générations, les cultures et les traditions, tout en célébrant un symbole national fort », conclut-elle.
Fierté partagée
L’étudiant étranger à l’Université Thompson Rivers de Kamloops et employé à l’Association francophone de Kamloops, Sahil Santokhee, considère désormais l’érable comme un symbole puissant de son intégration, non seulement à la communauté canadienne, mais aussi à la francophonie britanno-colombienne.
Pour le Mauricien d’origine, le sirop d’érable évoque avant tout le bonheur. « C’est sucré. J’aime vraiment son goût », confie-t-il, tout sourire. « Venant de l’île Maurice, l’érable était complètement nouveau pour moi. Maintenant, je comprends pourquoi c’est si important pour le Canada. »

Le multiculturalisme canadien rappelle à Sahil Santokhee celui de l’Île Maurice. | Crédit : Association francophone de Kamloops
La cabane à sucre de l’AFK, tenue le 1er mars dernier, a été une découverte en soi pour Sahil Santokhee : « On a mangé un repas typique composé de plats avec beaucoup de sirop d’érable et assisté à une prestation d’un groupe de musique traditionnelle. »
À l’AFK, Sahil Santokhee joue un rôle clé dans le projet Scènes d’érable. « Mon travail consiste à rapprocher les étudiants de l’Université Thompson Rivers de l’Association pour qu’ils participent au projet », explique-t-il, en mentionnant sa contribution avec la chorale.
« Ma collègue Anne-Marie Bouchard dirige une chorale de 11 étudiants universitaires. Pour certains, c’est une occasion de perfectionner leur français, tandis que, pour d’autres, c’est simplement une chance de s’amuser et d’apprendre quelque chose de nouveau », souligne-t-il, fier d’avoir appris à chanter la chanson La feuille d’érable d’Albert Viau.
Sahil Santokhee et Anne-Marie Bouchard invitent la population à participer à la création ou sur scène. « C’est une belle occasion pour ceux qui veulent monter sur scène, perfectionner leur français ou simplement tenter une nouvelle expérience même les plus timides sont les bienvenus! »
La première représentation de Scènes d’érables est prévue pour ce printemps.
Pour participer à Scènes d’érable: francokamloops.org/scenes-erable