le Mercredi 23 avril 2025
le Mercredi 16 avril 2025 22:00 Initiative de Journalisme Local

Une touche francophone à la célébration de la fin du ramadan

La célébration de l’aïd, organisée par le Relais Francophone, rappelle l’importance du vivre-ensemble dans une société cosmopolite | Paul T Tshilolo
La célébration de l’aïd, organisée par le Relais Francophone, rappelle l’importance du vivre-ensemble dans une société cosmopolite | Paul T Tshilolo
Une touche francophone à la célébration de la fin du ramadan
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Le Relais Francophone de la Colombie-Britannique a organisé, le 12 avril dernier, une soirée à la salle Sapperton Community Hall à New Westminster, pour célébrer l’aÏd et souligner la fin du ramadan. Une occasion festive qui a mis la francophonie aux premières loges.

Paul T Tshilolo – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

Cet événement, symbole de la fin du mois sacré du ramadan pour les musulmans, a rassemblé des francophones de différents horizons, dans un esprit convivial et fraternel.

L’aïd : un aboutissement spirituel et un moment de communion communautaire

Parmi les participants, Raphaëlle Vrain, enseignante de français à Richmond, a pris le temps d’expliquer la signification de l’aïd dans la tradition musulmane. 

Selon elle, cette fête marque la fin d’une période intense de jeûne, de discipline et de réflexion. « Pendant 30 jours, on pratique le jeûne, du lever au coucher du soleil. On se lève très tôt pour prendre un repas avant l’aube, puis on s’abstient de manger, de boire et de se laisser aller à certains comportements tout au long de la journée. Ce n’est pas seulement un jeûne, mais aussi une retraite spirituelle. Cela demande des sacrifices, tout en nous apportant plus de résilience. »

Elle précise qu’au terme de ce mois d’efforts, l’aïd est vécue comme un moment de soulagement et de réjouissance. « C’est un temps de célébration pendant lequel on retrouve une certaine liberté. »

Pour Raphaëlle Vrain, participer à cette célébration revêt un caractère particulier. « En tant que musulmane et francophone vivant à Richmond, je me sens souvent isolée. Ce genre d’événement permet de briser cet isolement, de créer des liens avec d’autres personnes qui partagent des aspects de mon identité. C’est précieux. Se retrouver ensemble, dans un cadre francophone, pour célébrer l’aïd, c’est réconfortant et encourageant. »

Un panel inspirant de parcours francophones

Animée par la modératrice Raya Avasova, la soirée a été marquée par des échanges riches entre des francophones musulmans venus partager leur expérience d’immigration et d’intégration en C.-B.

Une soirée marquée par un panel réunissant des francophones musulmans venus partager leur expérience d’immigration et d’intégration en C.-B. | Paul T Tshilolo

Parmi ces convives, Mekki Herizi, président de l’Association de la communauté algérienne de la Colombie-Britannique, a exprimé sa joie de voir sa communauté mise à l’honneur. « Il y a de moins en moins d’événements consacrés à la communauté musulmane francophone, alors c’est un réel plaisir pour moi d’avoir été invité à participer. »

Il a aussi évoqué les défis auxquels font face de nombreux nouveaux arrivants : la recherche de logement d’emploi, en plus de l’isolement culturel et linguistique. Il a insisté sur l’importance de « se relier avec sa communauté et avec des organismes comme le Relais Francophone pour trouver de l’aide. » 

Mekki Herizi lance un message fort aux nouveaux arrivants : « Il ne faut pas se mettre de barrières dans la tête. Aujourd’hui, il y a Internet, il y a des ressources, il faut oser aller vers les autres. »

Le Relais Francophone : une francophonie inclusive

Pour Ines Ghozzi, directrice du Relais Francophone, cette célébration s’inscrit naturellement dans la mission du Relais :

« Nous célébrons Noël, la Saint-Jean-Baptiste, Pâques, Hanoukka… Fêter l’aïd, c’est poursuivre cette volonté d’inclusion et de diversité. C’est une façon de dire à toutes les communautés francophones qu’elles ont leur place ici. »

Elle insiste sur la volonté de faire du Relais un espace de dialogue, de rencontre et de partage. « En se connaissant mieux, on déconstruit les préjugés. On casse les barrières. Dans un contexte post-COVID et de récession, c’est essentiel de recréer du lien. »

Moment de réseautage entre les participants | Paul T Tshilolo