Plus de 200 élèves des programmes d’immersion française et francophone, de la 6ᵉ à la 12ᵉ année, participeront au 42ᵉ concours d’art oratoire organisé par Canadian Parents for French C.-B./Yukon le 3 mai 2025, au campus de l’Université Simon Fraser à Surrey.
Marc Béliveau – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
La Colombie-Britannique compte plus de 53 000 élèves inscrits en immersion française et près de 200 000 élèves inscrits au programme de français de base dans les écoles anglophones. Pour sa part, le Conseil scolaire francophone de la C.-B. accueille près de 6 000 étudiants dans son programme de français, langue maternelle.
Un événement d’envergure provinciale
Le directeur général de Canadian Parents for French (CPF) C.-B. et Yukon, Jason Howe, se réjouit de la participation d’environ 200 élèves de la province, auxquels s’ajoutent deux élèves du Yukon, « fruit de notre collaboration avec le gouvernement du Yukon, où s’est tenue une compétition à Whitehorse le 10 avril dernier. »

Jason Howe, directeur général de Canadian Parents for French, en C.-B. et au Yukon | CPF
À l’issue de cette demi-finale provinciale, les élèves de 11ᵉ et 12ᵉ années qui se classeront premiers dans leurs catégories respectives auront la chance de participer au concours national à Ottawa.
Une organisation rigoureuse
« L’un des plus grands défis en tant que juge en chef est de garantir l’impartialité et la cohérence de l’évaluation », affirme Lucie Ferrari, insistant sur la rigueur de la formation des juges. « Nous organisons des sessions de formation pour harmoniser l’évaluation. »

Lucie Ferrari, ancienne vice-présidente de Canadian Parents for French en C.-B et au Yukon et juge en chef du Concours oratoire provincial | CPF
Le concours se déroule dans dix salles différentes où sont répartis les candidats, avec trois juges par salle. Les sessions sont programmées le matin et l’après-midi pour permettre à tous les participants de concourir dans leur catégorie.
Observations sur les candidats
« Les participants sont généralement bien préparés et le niveau d’ensemble est toujours élevé », soutient la juge en chef, « Les discours tendent à être moins académiques qu’auparavant et davantage centrés sur les intérêts personnels des candidats. Les thèmes les plus fréquemment abordés portent sur les animaux, l’environnement et la technologie. »
Quant aux erreurs les plus fréquentes, Mme Ferrari souligne que « le débit est souvent trop rapide, les discours insuffisamment structurés et parfois dépourvus d’exemples personnels. Certains candidats font trop de gestes, tandis que d’autres ont une présentation monotone. D’autres encore ne parviennent pas à établir un lien avec le public ou ont du mal à gérer leur trac. »
« Pour se démarquer », ajoute-t-elle, il faut être authentique, clair et bien préparé, éviter l’excès de gestes, travailler sa respiration et varier son débit pour améliorer l’expression. Une touche d’humour est souvent gagnante. »
Son conseil principal : « S’entraîner à voix haute devant des personnes capables de donner une appréciation critique. »
Témoignage d’un champion national
Dhruv Mehta, élève à l’école secondaire Earl Marriott à Surrey, s’est illustré lors des concours nationaux d’art oratoire en 2023 et 2024. »

Dhruv Mehta a reçu le premier prix dans sa catégorie au Concours national d’art oratoire du CPF à Ottawa, en 2023 et 2024 | CPF
« Au niveau national, le calibre des participants est plus élevé et les candidats savent bien s’exprimer en public », explique-t-il, ajoutant que les thèmes choisis sont plus élaborés, abordant des sujets comme l’exploration spatiale ou des enjeux mondiaux.
Pour ses propres présentations, il a choisi des sujets d’actualité pertinents tels que l’impact des conflits internationaux sur l’éducation et les bénéfices potentiels des nouvelles technologies pour l’humanité.
Dhruv Mehta souligne que la préparation idéale consiste à oublier l’aspect compétitif du concours et à le voir comme un défi personnel. « Cette approche permet de se concentrer sur la qualité de sa prestation plutôt que sur la compétition elle-même. »
Bénéfices de l’expérience
Dhruv Mehta affirme que « participer à ce type de concours en français permet de devenir un meilleur orateur en anglais, en renforçant ainsi la confiance en soi. »
Pour Lucie Ferrari, « ce type de concours représente une occasion rare de nos jours, soit celle de s’habiller formellement, de mémoriser un texte qu’on a écrit soi-même, de développer ses capacités d’expression en public et d’affiner sa pensée critique. »
Finalement, Jason Howe se réjouit de la réputation enviable des étudiants britanno-colombiens sur la scène nationale, à la suite de l’obtention de plusieurs prix d’excellence au fil des ans.