Après huit ans d’interruption due à la pandémie de COVID-19, les Jeux de la francophonie canadienne (JeuxFC) se sont tenus du 15 au 20 juillet dernier à Laval, au Québec. Plus de 1 200 jeunes Canadiens ont répondu à l’appel, dont 67 participants de la Colombie-Britannique.

Suzanne Leenhardt – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source 

Abdul-Rachad Hien est rentré chez lui à Prince-George avec une médaille d’or autour du cou. À un centième de seconde près, l’athlète de 17 ans a remporté la course de 200 mètres en 23,18 secondes lors des JeuxFC.

Cet événement organisé par la Fédération de la jeunesse canadienne-française était très attendu, car il n’avait pas eu lieu depuis huit ans en raison de la pandémie qui interdisait les déplacements et les rencontres en personne. 

Cette année, les jeunes se sont affrontés lors d’épreuves sportives, mais aussi artistiques telles que le théâtre, la musique ou encore l’art culinaire. Au-delà de la compétition, ils ont rencontré des jeunes francophones d’autres provinces, une occasion de découvrir les multiples réalités francophones.

« C’était comme une grande fête »

« J’ai pleuré dans la voiture quand mon père est venu me chercher à l’aéroport. Les JeuxFC me manquent déjà », confesse Sarah Lukac, une adolescente de seize ans, médaillée de bronze avec son équipe à l’épreuve du camp de survie.

Originaire de Coquitlam, elle raconte avec un enthousiasme teinté de nostalgie, son séjour à Laval. « C’était comme une grande fête. Je me suis fait plusieurs amis, même si au début, nous étions tous un peu timides. »

Si elle admet s’être amusée pendant la compétition, elle se souvient surtout des amitiés qu’elle a tissées et du manque de sommeil. « Un soir, au moment de me coucher, j’ai rencontré des filles de la Saskatchewan et nous avons parlé pendant 30 minutes, si bien que j’ai oublié de me brosser les dents », ajoute-t-elle en rigolant.

La programmation des JeuxFC prévoyait également des moments de détente et de découvertes. Chaque soir, des activités sociales ont permis aux jeunes de différentes disciplines de faire connaissance. Une journée entière a aussi été réservée à la visite de la ville de Laval et du Musée des sciences. 

Pour le Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique (CJFCB), l’objectif est atteint. « Nous ne sommes pas allés aux JeuxFC pour gagner des médailles, mais pour que les jeunes puissent développer leur confiance en eux et rencontrer d’autres personnes », souligne Maxime Boivin-Fortin, adjointe à la logistique et aux communications au CJFCB pendant les JeuxFC. 

« Libérés du stress de la compétition, nos jeunes ont brillé et ont remporté des victoires », souligne-t-elle fièrement. 

Vivre son français dans un contexte minoritaire 

Pour les jeunes de la C.-B., les occasions de s’exprimer en français restent rares. Tout comme Sarah Lukac, Abdul-Rachad Hien ne le parle que dans son cercle familial. « Mes amis essaient de le pratiquer avec moi, mais comme ça prend trop de temps, je leur demande de passer à l’anglais », sourit-il.

Il confie avoir beaucoup apprécié pouvoir faire de l’athlétisme, le sport qu’il pratique depuis maintenant deux ans, en français. « L’entraîneur disait “ À vos marques, prêts… ” et tirait le pistolet. Cette expression était nouvelle pour moi. » 

L’adolescent se décrit comme quelqu’un de réservé, mais il évoque un « sentiment d’appartenance » après sa semaine passée à Laval. « Les JeuxFC m’ont ouvert l’esprit sur la francophonie au Canada. Nous ne parlons pas tous forcément le même français, mais nous pouvons échanger, nous comprendre et nous soutenir », indique celui qui a déjà participé à des événements du CJFCB, comme le Sommet et les Jeux francophones de la Colombie-Britannique. 

Les prochains JeuxFC se tiendront en 2028 à Régina, en Saskatchewan. Cet événement n’a encore jamais eu lieu en Colombie-Britannique, même si Victoria devait accueillir l’édition 2022, qui a été annulée. Les jeunes francophones devront donc attendre plusieurs années avant de se réunir sur la côte ouest.