le Dimanche 21 septembre 2025
le Vendredi 19 septembre 2025 17:03 | mis à jour le 19 septembre 2025 17:10 Initiative de Journalisme Local

Le VIFF déroule le tapis rouge au cinéma francophone

Le Vancouver International Film Festival présentera une sélection de films francophones lors de sa 44e édition qui se tiendra du 2 au 12 octobre | Vancouver International Film Festival
Le Vancouver International Film Festival présentera une sélection de films francophones lors de sa 44e édition qui se tiendra du 2 au 12 octobre | Vancouver International Film Festival
Le VIFF déroule le tapis rouge au cinéma francophone
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La 44ᵉ édition du Vancouver International Film Festival (VIFF), qui se tiendra durant la première quinzaine du mois d’octobre, jettera un coup de projecteur sur le cinéma francophone au pays et à l’étranger.

Andreina Romero – IJL – Réseau.Presse – Journal  La Source

Cette année, le festival présente 170 longs métrages et 80 courts métrages de réalisateurs reconnus et prometteurs. Au total, 34 films francophones figurent au programme, dont la moitié en provenance du Québec. Les autres productions et coproductions francophones viennent de la France, de la Belgique, de l’Espagne, des Pays-Bas et de l’Allemagne. 

Une cuvée francophone éclectique

Le gala d’ouverture donne le ton avec Nouvelle Vague, un long métrage réalisé par Richard Linklater. Comme l’explique Sonja Baksa, programmatrice de métier et responsable de la programmation au VIFF, ce film est un hommage au cinéma français et en particulier au mouvement cinématographique Nouvelle Vague apparu à la fin des années 1950, qui a donné naissance au cinéma d’auteur.

« Pour cette édition du festival, nous avons une sélection très éclectique de films francophones. Plutôt que de suivre un thème précis, nous avons passé en revue l’ensemble des films sortis cette année et retenu ceux dont les sujets d’actualité pouvaient avoir une résonance auprès du public », souligne Sonja Baksa.

Un espace pour le cinéma expérimental

Dans le cadre du programme Short Forum, le VIFF propose plusieurs courts métrages de réalisateurs francophones. Le festival dit vouloir « célébrer l’art du court métrage et ses possibilités narratives et poétiques ».

Caroline Monnet, artiste multidisciplinaire anichinabée et française, revient au festival avec Pidikwe. Dans ce film sans dialogue, la réalisatrice montre un groupe de femmes attikameks,  huronnes-wendat, anichinabées et innues exécutant des danses traditionnelles et contemporaines afin de remettre en question le regard occidental qui a longtemps été porté sur elles.

Le court métrage Pidikwe, de la réalisatrice Caroline Monnet, utilise la danse pour déconstruire le regard occidental porté historiquement sur les femmes des Premières Nations | Vancouver International Film Festival

« Ce court métrage vise à amener une représentation positive des femmes des Premières Nations à l’écran », affirme l’artiste. « Avec ce film, j’avais envie de montrer la femme autochtone qui s’affranchit du regard exotique, colonial et paternaliste posé sur elle, dans une grande liberté créative. »

La cinéaste, qui a déjà présenté plusieurs films au VIFF, considère le court métrage comme une forme à part entière qui ne devrait pas être comparée au long métrage. « Ce sont des façons de travailler complètement différentes. Le court métrage offre la possibilité de découvrir de nouveaux sujets et d’expérimenter sur le plan de la forme », ajoute-t-elle. « C’est un véritable espace créatif. »

Le premier long métrage de Caroline Monnet, Bootlegger, a remporté un prix dans la catégorie Emerging Canadian Director au VIFF en 2021.  

Le cinéma québécois aux premières loges 

Toujours dans le cadre du Short Forum, le court métrage Sol vivant du réalisateur québécois Émile Lavoie explore les possibilités offertes par ce média pour représenter le genre dramatique, ainsi que le film à suspense.

Le film raconte l’histoire d’un transporteur de corps qui arrive sur les lieux d’un suicide sur rails et trouve une dépouille dépourvue de sa tête. Lentement, il commence à se rendre compte que la victime pourrait être sa fille. 

Le réalisateur est intrigué de rencontrer la communauté francophone de la Colombie-Britannique pour la première fois. Sol vivant est son premier film à être présenté au VIFF.

« Jean-Michel Anctil joue le rôle principal dans mon film. C’est un humoriste très connu au Québec, mais qui ne joue habituellement pas des scènes de drame. Je me demande si le public qui assiste au festival va être surpris ou même s’ils le connaissent », signale Émile Lavoie.

Le VIFF présente le court métrage Sol vivant du réalisateur québécois Émile Lavoie en français, avec des sous-titres en anglais | Vancouver International Film Festival

Pour sa part, Sonja Baksa dévoile que Sol vivant a été décrit comme ayant une production cinématographique « ambitieuse » et « magistrale » par les membres de son équipe, lors de la sélection des courts métrages.  

Par ailleurs, elle annonce en primeur que le public du festival pourra dorénavant voir des films francophones dans les locaux de l’Alliance française de Vancouver, une salle qui a été ajoutée à la liste des cinémas retenus pour cette édition du VIFF.

« Nous pouvons désormais utiliser une nouvelle salle à l’Alliance française de Vancouver. J’espère que cette collaboration se prolongera et contribuera à faire croître la programmation francophone du VIFF », précise Sonja Baksa

Pour consulter le programme du festival : www.viff.org