Le Théâtre la Seizième dévoile sa nouvelle saison sous le thème du « rôle », où se croisent productions locales, coproductions canadiennes et créations belges.
Marie-Paule Berthiaume – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
« Cette saison a en toile de fond le rôle. Qu’il nous soit tenu d’en jouer un, qu’il nous soit imposé par la société ou que nous cherchions à y échapper. Tel est le fil conducteur d’une programmation qui ose la remise en question », souligne la Seizième.
La programmation
Cory Haas, directeur artistique et général du Théâtre la Seizième, souhaitait explorer le concept du rôle sous différents angles dans sa programmation 2025-26.
Parmi les cinq spectacles « grand public », quatre sont présentés par des compagnies invitées.

Cory Haas, directeur artistique et général au Théâtre la Seizième | Kristine Cofsky
Nightwalks with Teenagers, de la compagnie ontarienne Mammalian Diving Reflex, donne carte blanche à des élèves du secondaire du Grand Vancouver pour emmener le public à découvrir leurs endroits préférés de Vancouver. « Ici, l’adolescent est au cœur du spectacle », précise Cory Haas.
Il présente ensuite Cispersonnages en quête d’auteurice de la compagnie québécoise Joe, Jack et John. « Les interprètes neurodivergents s’interrogent sur le “ politiquement correct ”. Qu’avons-nous le droit de dire? Quel rôle pouvons-nous jouer sur scène? »
Deux créations belges de Chantal & Bernadette sont également à l’affiche : La Convivialité qui aborde l’orthographe et Kevin, la scolarité.
La Seizième lance quant à lui sa première mondiale. « La Liste des enfants dévorés par les loups est un spectacle qui traite de l’amitié sous le prisme de la maternité, de la féminité et de la culpabilité entourant l’arrivée d’un nouveau-né », renseigne le directeur artistique et général.
Trois spectacles « jeune public » sont au programme. « Même dans ces spectacles, nous retrouvons aussi une réflexion sur le rôle, sur l’incarnation, sur ce que la société nous impose et sur ce que nous choisissons de montrer », explique le directeur artistique.
Deux coproductions attireront, selon Cory Haas, jusqu’à 20 000 élèves des écoles francophones et d’immersion française de la province. Petite Ondine, avec la Kleine Compagnie de Vancouver, propose une relecture féministe d’un conte de Hans Christian Andersen, et Parler mal, avec le Théâtre Gauche de Moncton, aborde l’insécurité linguistique.
Le Théâtre la Seizième s’associe également à la compagnie de danse vancouvéroise Foolish Operations pour produire, avec Grande Ourse – Petite Ourse, son tout premier spectacle destiné aux enfants de 0 à 2 ans.
Le public

Sarah Bouix, responsable du développement des publics, du scolaire et de la billetterie au Théâtre la Seizième | Nicolas Roux
Sarah Bouix, responsable du développement des publics, du scolaire et de la billetterie du Théâtre la Seizième, indique que son organisation s’engage à rendre l’expérience théâtrale à la portée du grand public. « Pour la plupart des spectacles, des surtitres en anglais sont projetés au-dessus de la scène, permettant aux spectateurs ne maîtrisant pas le français ou aux personnes malentendantes de suivre l’action. »
Mais cette approche, selon elle, va bien au-delà de l’accueil lors des représentations. « La Seizième propose plusieurs activités de médiation artistique en lien avec les thématiques des spectacles, telles que des conférences, des ateliers et des discussions gratuites et ouvertes à tous. »
La responsable du développement des publics rappelle que le « Projet Pont » propose aux élèves des écoles francophones et d’immersion du Grand Vancouver de s’abonner à la saison grand public à prix réduit; le « tarif rush » à 17 $, disponible le soir du spectacle, s’adresse aux étudiants et aux moins de 30 ans; et le « tarif solidaire » à 10 $ est offert aux personnes à revenu limité.
Le spectateur

Sébastien Nault, spectateur assidu du Théâtre la Seizième | courtoisie
Installé à Vancouver depuis 1999, le spectateur régulier d’origine québécoise, Sébastien Nault, n’aurait jamais imaginé que le théâtre ferait partie de sa vie. Il s’est pourtant rapproché de sa communauté francophone grâce à la troupe de la Seizième.
« Je ne suis pas un passionné de théâtre », confie-t-il. « Mais une amie m’a amené à une représentation et j’ai réalisé à quel point la culture francophone me manquait. »
Bien qu’il ne suive pas la programmation de près, Sébastien Nault se laisse volontiers surprendre. « Quand il y a une représentation, je me pointe. J’aime les nouvelles expériences, tout ce qui me pousse à réfléchir. »
La portée inclusive de la Seizième lui tient particulièrement à cœur. « Avec sa programmation conçue pour que chacun y trouve sa place et sa voix, j’ai ouvert mon esprit au fil des années. »
Pour Cory Haas, la saison illustre parfaitement l’engagement du Théâtre la Seizième à offrir « un théâtre grand public créatif et représentatif de la francophonie plurielle de la province ».
Pour consulter la programmation : https://seizieme.ca/fr