À la veille de la rentrée scolaire, les parents des élèves des écoles francophones et d’immersion française de la Colombie-Britannique jonglent au quotidien entre l’excitation vers un nouveau départ et les défis à relever.
Marie-Paule Berthiaume
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
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Chaque rentrée scolaire représente un moment charnière pour les familles. Au-delà du simple retour en classe, elle nécessite une préparation matérielle, l’organisation des horaires et une adaptation émotionnelle. Des parents de la C.-B. partagent leur vécu à quelques jours de la rentrée.
Acheter le matériel scolaire
Pour Anna de Prince George, mère de trois garçons, la rentrée se prépare avant tout de manière pratique. Son benjamin est inscrit à l’école publique francophone élémentaire à deux pas de la maison, tandis que ses frères plus âgés fréquentent une école secondaire « hétérogène », affiliée aux conseils scolaires francophone et anglophone de la province, offrant deux diplômes distinctifs.
« La préparation passe surtout par des achats essentiels », explique-t-elle. « Il faut s’assurer que les souliers, les sacs à dos et le matériel scolaire soient prêts. Pour mes enfants plus âgés, le dictionnaire anglais-français reste un incontournable. »

Malgré des vécus différents, les mamans interrogées aspirent au même but : offrir à leurs enfants un environnement propice à l’apprentissage et à la réussite. | Crédit : Element5 Digital, Unsplash
Alors que ses enfants devront recommencer à parler davantage en français à leur retour à l’école, Anna souligne qu’ils continuent à pratiquer la langue de façon ludique pendant l’été. « Ils échangent en français, alors que nous, leurs parents, ne comprenons pas vraiment, puisque nous ne parlons pas la langue couramment. Cette bonne pratique linguistique estivale assure une forme de préparation mentale, qui vient adoucir le choc de la rentrée. »
Au-delà de la logistique, Anna insiste sur le rôle des parents dans la gestion de la charge émotionnelle qui guette les enfants. « Il est important pour moi de veiller à ce que mes enfants se sentent capables de relever les défis scolaires, surtout au secondaire, tant sur le plan académique que relationnel. »
Miser sur la stabilité
Vicky de Campbell River, mère monoparentale de deux filles, met en avant l’importance de la stabilité à la maison pour un retour en classe réussi. Ses deux filles sont inscrites à l’école francophone primaire et intermédiaire de la ville qui fournit l’essentiel du matériel scolaire à prix abordable, réduisant ainsi tant le stress financier que logistique.
Pour elle, la préparation consiste principalement à rétablir une routine de sommeil, une étape essentielle après des semaines d’été plus libres. « Les filles sont adolescente et préadolescente, donc le retour à la discipline, c’est ce qui m’inquiète le plus », mentionne-t-elle.
Entre la coordination des horaires de parents séparés, la préparation des repas et le suivi des devoirs, la rentrée exige une planification minutieuse.
Vicky apprécie pouvoir compter sur la continuité dans l’enseignement. « Mes filles ont le même professeur exceptionnel que l’an dernier. Cette stabilité facilite l’adaptation, surtout pour ma fille ayant un trouble de déficit de l’attention (TDAH). »
Se préparer au changement
Pour Sara de Kelowna, la préparation à la rentrée scolaire est bel et bien commencée. Mère d’une fille et d’un garçon, elle prépare surtout, avec son conjoint, la transition de leur aîné à l’école d’immersion intermédiaire.
« À partir de la mi-août, nous arrêtons les voyages d’été et restons à la maison pour mettre en place une routine. Nous devons maintenant anticiper le retour en classe», indique-t-elle.
Elle s’inquiète de la transition de son fils diagnostiqué TDAH vers l’école intermédiaire d’immersion. « Comme il a déjà une maîtrise significative du français et qu’il sera en immersion française, je me demande si le programme sera suffisamment stimulant pour lui. Sera-t-il motivé? Mais je souhaite aussi qu’il connaisse des succès, donc cette situation pourrait jouer à son avantage. »
Elle s’applique également à soutenir l’apprentissage de sa fille qui est au primaire. « Mon objectif en ce moment est de passer du temps chaque jour avec elle sur la lecture et l’écriture. Même cinq minutes, c’est important pour maintenir son rythme et sa progression. »
La question du transport est également cruciale pour la famille de Sara. Alors que sa plus jeune doit être conduite à l’école, l’aîné devra s’adapter à une nouvelle forme d’autonomie en utilisant son scouteur électrique ou l’autobus de ville pour se rendre à l’école. « C’est un peu inquiétant, car avec son TDAH, il risque d’oublier l’heure de l’autobus ou son sac. Mais il pourra toujours marcher si nécessaire », conclut-elle.
Bien que leurs cadres de vie diffèrent, les trois mamans ont en commun des préoccupations similaires. La rentrée scolaire de cette année se décline entre une touche de routine, d’anticipation et d’adaptation. Malgré tout, chaque famille adopte ses propres méthodes.