le Mercredi 23 avril 2025
le Mardi 15 avril 2025 9:43 Environnement

« Le futur se dessine! » : quand la bande dessinée esquisse un monde durable

EcoNova propose des ateliers éducatifs, des concours artistiques et des ressources pédagogiques en français et en anglais | EcoNova
EcoNova propose des ateliers éducatifs, des concours artistiques et des ressources pédagogiques en français et en anglais | EcoNova
« Le futur se dessine! » : quand la bande dessinée esquisse un monde durable
00:00 00:00

Face à l’urgence climatique, comment donner la parole aux jeunes et les aider à imaginer des solutions durables? Pour EcoNova, un organisme d’éducation environnementale sur la Sunshine Coast, la réponse passe aussi par l’art.

Paul T Tshilolo – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

L’édition 2025 du concours de bande dessinée (BD) écologique d’EcoNova, « Le futur se dessine! », invite les jeunes de 8 à 19 ans de partout au Canada à imaginer la ville du futur à travers une à trois pages de BD, dans un format bilingue et accessible.

L’art au service de l’éducation climatique

Depuis 2016, EcoNova multiplie les initiatives dans les écoles francophones, d’immersion et désormais anglophones pour former les élèves aux réalités du changement climatique. 

Mais pour la directrice générale de l’organisme, Caroline Malczuk, l’éducation au climat dépasse largement les sciences naturelles. « Nous travaillons aussi beaucoup avec les sciences sociales. Il s’agit de comprendre les comportements humains, de réfléchir à l’impact de nos choix dans la société. L’objectif, c’est de préparer les jeunes au présent et à l’avenir. »

Pour la directrice générale d’EcoNova, Caroline Malczuk, l’éducation au climat englobe tant les sciences environnementales que sociales | EcoNova

Dans ce contexte, le concours de BD trouve tout son sens. En plus d’être un support populaire auprès des jeunes, ce médium permet de libérer la parole, canaliser les émotions et offrir un espace de projection positive. « Il y a beaucoup d’écoanxiété chez les jeunes. L’art est un outil reconnu pour aider à gérer ces émotions », explique Caroline Malczuk. « Ce concours leur permet d’imaginer un avenir plus désirable et de partager leurs idées pour un monde meilleur. »

Un format populaire et libérateur

Sophie Robert, coordinatrice d’évènements éducatifs et écologiques, souligne la pertinence de la bande dessinée pour ce type de démarche. « Les jeunes lisent déjà beaucoup de BD, ils connaissent le format, ils ont des repères. Ce concours leur donne la possibilité de raconter une histoire à leur manière, d’exprimer ce qu’ils vivent, surtout dans un contexte où les catastrophes écologiques se multiplient, notamment en C.-B. »

Le concours, qui en est à sa troisième édition, se déroule du 1ᵉʳ avril au 30 juin 2025. Il est gratuit et ouvert à tous les jeunes résidant au Canada. Le format souple entre une et trois pages, en français ou en anglais, et les critères de sélection valorisent la créativité, le message transmis et la pertinence par rapport au thème, plutôt que la qualité purement graphique. « On dit toujours aux jeunes : ce n’est pas grave si tu ne sais pas bien dessiner, l’important c’est ce que tu veux raconter », rappelle Sophie Robert.

Créer pour mieux rêver

Cette année, les membres du jury auront la tâche délicate d’évaluer les œuvres soumises sur le thème de « La ville du futur ». Andrea Roncancio, jeune illustratrice, ambassadrice du concours et membre du jury, se dit particulièrement enthousiaste : « Je n’ai pas encore vu les créations, mais j’ai hâte de découvrir comment les jeunes vont s’approprier ce thème. Ce genre de concours révèle souvent une grande sensibilité et des idées très innovantes. »

Elle-même engagée dans la lutte contre les dérèglements climatiques, elle croit profondément en la force de l’art visuel comme vecteur de transformation. « La bande dessinée allie narration et esthétique. C’est un médium qui permet de transmettre des messages forts de manière accessible. Avec un simple trait de crayon, on peut éveiller les consciences. »

Dans sa propre illustration, Andrea Roncancio a voulu représenter une ville verte et harmonieuse, où nature et urbanisme se complètent : « Mon souhait, c’est d’encourager les jeunes à rêver, réfléchir et agir pour construire un avenir durable. »

Une démarche inclusive et francophone

EcoNova met un point d’honneur à proposer un concours bilingue et ouvert à toutes les communautés, notamment francophones. Caroline Malczuk insiste : « Nous voulons que ce concours soit un espace inclusif. Les jeunes francophones, qu’ils soient en milieu minoritaire ou majoritaire, doivent se sentir interpellés et entendus. »

Deux des gagnantes de l’édition « Le futur se dessine! » 2024, à l’école du Conseil scolaire francophone Au-coeur-de-l’île à Comox, en Colombie-Britannique | EcoNova

Plus qu’un simple événement artistique, « Le futur se dessine! » est une invitation à penser autrement notre rapport au monde. À travers leurs planches, les jeunes sont amenés à se projeter, à innover, à dénoncer parfois, mais surtout à proposer. Comme le rappelle Sophie Robert : « Ils peuvent croire qu’ils sont trop jeunes pour être entendus, mais ce genre de concours leur donne justement l’occasion de faire entendre leur voix. »

-30-