le Jeudi 6 février 2025
le Lundi 20 janvier 2025 17:30 | mis à jour le 23 janvier 2025 16:53 Chronique

Quel début !

Quel début !
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À vrai dire, en ce qui nous touche de près, je ne sais pas par quel bout prendre ce remarquable début d’année 2025. Dois-je commencer par la récente inauguration de Donald Trump à la présidence des États-Unis ? Ou bien (à lire sans reprendre son souffle) dois-je prendre en considération la démission de Justin Trudeau le toujours premier ministre qui n’en a plus pour longtemps à diriger la destinée de ce qui est encore le Canada et non le futur 51e État des États-Démunis ?

Reprenez votre souffle, vous l’avez bien mérité. À tout malotru tout honneur. Je commencerai donc par viser une de mes cibles favorites parmi tous les parias de la planète : Donald Trump. Ce dernier depuis son élection nous a donné un avant-goût de ce qui nous attend. Attachons donc nos ceintures et serrons les dents. Pour les quatre prochaines années nous sommes embarqués pour un périple genre montagnes russes des plus terrifiants.

Récapitulons les faits. Donald, non pas le canard mais le président, a ainsi débuté les hostilités en déclarant avant même d’être assermenté qu’il imposerait un tarif de 25% sur les produits canadiens dès son arrivée au pouvoir. Une guerre économique avec les USA s’en vient. Pratiquement dans le même souffle, considérant qu’il vaut mieux battre le fer pendant qu’il est chaud, cet ours mal léché décide de doubler la mise. Il propose de faire du Canada le 51e État de son univers. Puis, histoire de remuer le couteau dans la plaie et d’humilier notre premier ministre, il lui offre le poste de gouverneur. Position qu’il pourrait aussi confier à Wayne Gretzky ou Bobby Orr. Ironise-t-il ? Avouez que ce mufle est fort dans les outrages à autrui. Comment voulez-vous rester calme et serein face à ces affronts et ce mépris ? Par pur sadisme sans doute, Trump a besoin d’irriter. Enquiquiner le monde, c’est dans son ADN. Sommes-nous obligés de nous y faire ? Pas que je sache.

Mais nous ne sommes pas les seuls à être dans le collimateur du nouveau candidat au titre de personnage le plus abject de l’histoire du XXIe siècle. Trump s’en est pris au Mexique en proposant de rebaptiser le golfe du Mexique en golfe de l’Amérique. Ce pignouf se croit tout permis. Et Trumpipeau ne s’arrête pas là. Son désir d’expansion se manifeste pleinement lorsqu’il propose d’annexer le canal de Panama ainsi que le Groenland, créant ainsi d’autres mécontents. Décidemment les années Trump s’annoncent tumultueuses.

Pendant ce temps, son nouveau compagnon de route, le non moins énigmatique et affolant Elon Musk, se révèle tout aussi exécrable. Monsieur X Tesla s’immisce dans la politique européenne comme si de rien n’était. Avec un excès de suffisance et de dédain, l’homme le plus horriblement riche du monde critique sans retenue le gouvernement travailliste de l’Angleterre et apporte son soutien au parti allemand d’extrême droite tout en flirtant avec la première ministre ultranationaliste italienne. Mais de quoi je me mêle ? Trump et Musk : il serait grand temps de voir ces deux indésirables se faire la paire.

P.S. : Chers amis américains, désolé de manquer totalement de respect envers votre président nouvellement élu. Le comportement et l’attitude de votre chef d’état provoquent en moi une aversion quasi incontrôlable qui se traduit par un excès de mots peu flatteurs à son égard. Ne m’en veuillez pas et comprenez mon chagrin. Son retour après quatre ans de coma politique me donne la chair de poule et surtout la nausée (voir Jean-Paul Sartre).

Ceci étant dit, abandonnons cet odieux personnage quasi indestructible et passons à la démission de Justin Trudeau. En fait, il n’avait plus le choix. Abandonné de tous, le premier ministre a finalement pris la bonne décision. Personne ne se pose la question : pourquoi a-t-il démissionné ? Non, on se demande plutôt pourquoi il ne l’a pas fait plus tôt. Depuis l’annonce de son départ, un vent de panique s’est emparé du Canada. Nous frisons le chaos. L’inquiétude devient palpable, pesante (j’exagère légèrement afin de dramatiser la situation). Qui pour faire face à Donald Trump, un adversaire imprévisible et menaçant ? Mais aussi, dans l’immédiat, qui pour remplacer le chef sortant à la tête du Parti libéral du Canada ? Les sérieux candidats à ce poste, à l’exception de Chrystia Freeland et de Mark Carney, ont décidé de jeter l’éponge. Ils sont peu à vouloir se sacrifier pour les besoins de la cause. Facile à comprendre : il est quasi impossible de combler en si peu de temps l’énorme avantage pris dans les sondages par Pierre Poilièvre, le chef du Parti conservateur du Canada. L’écart est bien trop grand pour espérer un revirement de situation. Mais qui sait ? L’espoir fait vivre.

Qui sera donc le malheureux élu ?