Sidérant, aberrant, ahurissant, débilitant, révoltant, renversant, abrutissant, ce sont les mots qui me viennent en tête lorsque je pense décrire le premier mois de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Que cela nous plaise ou non, encore 47 mois qu’il nous reste à vivre en sa compagnie. Qu’avons-nous fait au bon Dieu pour mériter un sot pareil ? L’urgence de la situation se fait de plus en plus sentir. Sommes-nous capables de trouver rapidement un remède efficace, une solution rapide à cette situation affligeante qui a le potentiel de nous rendre la vie intenable ?
L’idée de passer quatre ans avec ce zigoto me donne la chair de poule. J’en ai des brûlures d’estomac. Je développe des réactions allergiques auxquelles je n’étais pas habitué. Par exemple mes poils se hérissent dès que le nom de Trump est prononcé. Je me transforme en porc-épic. Plus personne dès lors n’ose m’approcher. Ma famille s’affole. Je tente tant bien que mal de les rassurer, « vous savez quatre ans c’est vite passé ».
« Quatre ans ! » s’écrie mon épouse affolée. J’essaie de la consoler. Peine perdue.
Depuis l’arrivée au pouvoir du gros blond à la cravate rouge, pas une journée ne se passe sans avoir l’outrageux président américain nous servir un camouflet humiliant, un cocktail Molotov acerbe de mauvais cru. La pluie de décrets aux conséquences incommensurables ne peut être que choquante. Elle désarçonne toute personne sensée. L’arrivée de mesures irrationnelles et vengeresses s’avèrent des plus déconcertantes. Le monde ne sera plus jamais le même.

« J’ai l’intention de me révolter en boycottant les produits américains. »
Pas question pour moi de me lancer dans la litanie de tous ces arrêtés qui mériteraient d’être arrêtés et séquestrés. Quelques-uns toutefois méritent d’être mentionnés : la déportation d’immigrants illégaux à Guantanamo, le retrait de l’OMS, la sortie des accords de Paris (environnement), la fin du droit du sol, l’abrogation des programmes de DEI (diversité, égalité et inclusion), et j’en passe. Toutes des mesures représentant seulement la pointe de l’iceberg de l’univers Trumpinesque qui, qu’on le veuille ou non, d’une manière ou d’une autre, finissent par nous gâcher la vie. D’autres s’en viennent. Voilà donc le projet 2025 bien en marche. Ce même projet dont il avait prétendu ignorer l’existence lors de sa campagne présidentielle.
Mais aussi, que dire de ses suggestions loufoques venant de nulle part prises à l’emporte-pièce ? La dernière en date : développer Gaza en un Eldorado méditerranéen à la sauce américaine. Pour ce faire les Gazaouis n’auraient qu’à abandonner leur terre et chercher refuge ailleurs, de préférence dans des pays arabes de la région. Aussi simple que cela. Le diable lui-même n’y aurait pas pensé. Comme aurait dit ma maman « Il y a des claques qui se perdent ».
Et puis, le sirop d’érable sur la tarte à la crème, le désir exprimé haut et fort du maniaque de la Maison Blanche de nous accaparer au sein de son giron. Apparemment l’hurluberlu est très sérieux. Il veut s’emparer du Canada. L’idée de me retrouver citoyen du 51e État américain m’horripile. Mon passeport canadien me convient à merveille. Avoir Ottawa et non Washington pour capitale me ravit. Je préfère patiner sur le canal Rideau plutôt que de tremper le bout de mes orteils dans le fleuve Potomac. Vivre sous la coupe d’un abominable (j’insiste sur minable) tyranneau de service, criminel de surcroît, me donne des sueurs froides. Son éminence au peu de matière grise se joue de nous sans vergogne. Nous sommes son yoyo de service.
Que penser de la continuelle menace des questions tarifaires qui nous tient en haleine et qui nous pend au nez ? Le Canada doit riposter. Pas question de se laisser faire. Notre dignité et notre fierté nationale sont en jeu. Les Canadiens, en grande majorité je crois comprendre, sont prêts s’il le faut à en baver économiquement plutôt que de plier l’échine devant un autocrate dédaigneux qui cherche à nous intimider. Sous peu, à la fin des 30 jours de répit, nous serons fixés. Je me prépare déjà à une riposte. Je vais passer aux représailles. J’ai l’intention de me révolter en boycottant les produits américains. Fini les chewing gum à la gomme et les chapeaux de cowboys qui ne sont pas fringants. Bonjour poutine, ciao Mac’n’cheese et burger de McDo. Bye-bye les films américains sans acteurs canadiens. Adieu les équipes américaines sans joueurs de chez nous. Fox ? Pas question. Radio-Canada ? Bien sûr. Plus d’Exxon ni d’Esso. S.O.S, Petro Canada toujours là ?
Et maintenant, emprunté d’un proverbe arabe, le mot de la fin : Trump aboie, la caravane de la confédération canadienne passe. « Cause toujours mon lapin avant de terminer en civet », aurait conclu feu ma mère, excellente cuisinière.