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le Lundi 19 novembre 2012 21:04 | mis à jour le 16 janvier 2025 15:09 Espace francophone

La Chambre de commerce francophone de Vancouver sur le point de disparaître

Photo par ccfvancouver, Flickr
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La Chambre de commerce francophone de Vancouver sur le point de disparaître
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Après avoir eu le triste privilège de devenir la seule province canadienne à ne plus avoir de journal entièrement en français, la Colombie-Britannique va-t-elle devenir la seule province sans Chambre de commerce francophone ? Par une série de coïncidences, l’ensemble des mandats du CA de la Chambre de commerce francophone de Vancouver (CCFV) se termine à la fin de l’année, et personne ne s’est présenté pour prendre la relève de l’équipe actuelle.

Térence Doucet, Vice-président de la CCFV et fondateur de la boite de design Ledoucet, tire sur la sonnette d’alarme « Si le CA n’est pas renouvelé, la chambre risque de tomber en sommeil, et c’est une très mauvaise nouvelle pour la communauté francophone » et de souligner l’apport d’une chambre de commerce tant sur le plan des affaires que du travail accompli pour soutenir les entrepreneurs.

La CCFV est économiquement indépendante, et son CA est entièrement composé de bénévoles. Lorsque l’équipe actuelle a pris la direction du CA , il n’y avait plus que 35 membres de la chambre. Aujourd’hui, à la fin du mandat de l’équipe, la CCFV compte une centaine de membres, mais insiste Térence « Tous les associatifs auraient intérêt à nous rejoindre. Ils pourraient trouver des solutions en français à de nombreux problèmes, sans compter l’impact que nous avons au niveau des réseaux professionnels. Ces dernières années, la Chambre de commerce française de Québec, la Chambre de commerce Suisse et le Vancouver Board of Trade sont tous devenus membre de la CCFV, et réciproquement. Nous avons été approchés par la Chambre de commerce francophone de Toronto, avec l’idée, peut être, de lancer une chambre francophone pancanadienne. »

Le français est un argument économique

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« L’économie francophone à un impact tellement fort qu’il faut le souligner » continue-t-il. « Hors Québec, le taux de chômage des francophones est très inférieur à la moyenne nationale, à peine 4,1%. A coté de ça, la moitié des bilingues français-anglais gagnent plus de 500$ par semaine, et même 30% de ceux maitrisant les deux langues gagnent plus de 800$ par semaine. Enfin, à l’échelle du pays il y a eu 350 000 personnes bilingues supplémentaires entre 2006 et 2011 »

Ces chiffres permettent de donner une petite idée de l’impact que peut avoir le bilinguisme hors Québec. Sur ce point, Terence insiste « Beaucoup d’entrepreneurs francophones ne veulent pas afficher leur francophonie de peur de perdre leurs clients anglophones. Ils ne comprennent pas que faire partie de la CCFV ne va pas leur faire perdre des clients, mais au contraire leur en apporter. La plupart des entrepreneurs qui nous ont rejoint on gagné entre 10 et 20% de clients en plus » et de citer son expérience personnelle, et les nouveaux clients qu’a gagné sa boite grâce à la CCFV.

Cette expérience, l’avocat francophile de Remedios & Company, David A. Liden, la partage. Ancien responsable des relations publiques de la CCFV dans les années 80, une partie des dossiers qu’il traite se font en français, grâce aux liens tissés avec la CCFV. Cependant, certains entrepreneurs se montrent moins enthousiastes. Julie Aubin, fondatrice de Zen Organics, une entreprise qui produit des boissons à base de thé vert depuis 2006, nous le dit : « de mon coté, j’ai été surtout aidé par la Société de développement économique (SDE) mais pas vraiment par la Chambre de commerce. Je pense qu’ils (la CCFV) sont plus efficace dans le cadre des gens qui recherchent des services que pour ceux qui produisent des biens comme moi. »

CCFV ou SDE, quel choix pour les entrepreneurs ?

En effet, la SDE et la chambre occupent un espace très proche, mais avec des moyens différents. Le but premier de la SDE, financée par l’état, est d’aider les francophones désirant se lancer dans l’entreprenariat à démarrer leur activité. De son coté, CCFV, financée par elle-même, cherche surtout à fournir aux acteurs économiques francophones les meilleurs opportunités possible, en étendant leur réseau et en leur fournissant des contacts.

Pas question de pointer du doigt la SDE pourtant « qui fait un travail formidable » affirme Térence. Quelques chiffres présentés à AGA de Richmond le 19 novembre le confirment. L’année dernière, la SDE a créé 178 entreprises, et 278 emplois. Chaque dollar investi à généré 5$ supplémentaires d’investissement et 20$ de retombées, ce qui représente 20 million au total.

Et pourtant, on ne peut s’empêcher de remarquer que les petits déjeuners et les rencontres organisés par les deux instances séparent les entrepreneurs, d’un coté ceux qui participent à la vie de la SDE, et de l’autre la CCFV. Doublon ? Cela n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Dans la grande tradition de dispersion des francophones, on peut se demander si ces forces centrifuges sont bien dans l’intérêt des francophones, de l’économie et du pays. Si la CCFV disparaît à la fin de l’année, le problème sera certes réglé, mais il est peu probable que les francophones en sortent gagnants.

Un film francophone tourné dans l’Okanagan

Le Centre culturel francophone de l’Okanagan a lancé un projet de film Vision d’hier impliquant les ainés et les élèves des écoles de l’Anse-des-sables et Entre-lacs. Des entrevues ont déjà eu lieu à l’Anse-des-sables du 13 au 16 novembre et reprendront à l’école Entre-lacs du 19 au 29.