En ce début d’année 2025, Pascale Marsan-Johnson a officiellement pris les rênes du Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique. Première directrice à être native de la province, elle incarne le modèle du mandat de l’organisme qui veut engager la jeunesse dans la communauté francophone.
Suzanne Leenhardt – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Pour Pascale Marsan-Johnson, l’année 2025 démarre en fanfare. Bien qu’elle ait pris ses nouvelles fonctions par intérim en septembre dernier, la jeune femme vient officiellement d’être nommée directrice générale du Conseil jeunesse francophone de Colombie-Britannique (CJFCB). Après six années en poste dans l’organisme comme chargée de projet, puis gestionnaire des programmes éducatifs, elle succède à Sophie Audet. De manière réglementaire, le conseil d’administration a ouvert les candidatures, procédé aux entrevues avant de choisir et nommer la nouvelle directrice générale.
La nouvelle directrice a grandi à Vancouver et a fait sa scolarité à l’école secondaire francophone Jules Verne. « J’ai baigné dans un milieu francophone. Je participais déjà en tant que bénévole aux activités du Conseil mais je n’avais pas vraiment songé à rejoindre l’équipe. Quand je suis entrée à l’université, je voulais retrouver cet environnement », raconte la jeune directrice. Sa première mission de salariée à temps partiel était d’appuyer l’organisation des Jeux francophones à Comox, sur l’île de Vancouver, en 2019.
Faire communauté après le diplôme
Le BAFF en est conscient : le principal défi pour la communauté francophone est de réussir à faire vivre la communauté après le diplôme des jeunes adultes. Car ceux souhaitant poursuivre leurs études en français en milieu minoritaire se heurtent à des difficultés déjà évoquées par La Source (https://thelasource.com/fr/2024/05/26/etudier-en-francais-en-colombie-britannique-reste-un-defi-pour-les-eleves-au-post-secondaire/). « Il y a pas mal d’amis de ma cohorte qui sont partis à Ottawa ou Montréal pour étudier mais certains d’entre eux sont restés et sont très engagés au Conseil, souligne Pascale Marsan-Johnson. D’autres nous aident ponctuellement, comme un photographe avec qui on travaille souvent ».
L’une des missions que se donne le CJFCB est bien de porter la voix de la jeunesse mais au-delà, l’objectif est de les intéresser à ce qu’ils prennent la relève, comme le revendique leur slogan « par et pour les jeunes ». Par le conseil d’administration ou des comités de travail. Les membres du conseil d’administration, élus pour deux ans, sont formés à représenter l’organisme lors de rencontres institutionnelles ou politiques. En 2024, le conseil était présent à 15 représentations provinciales et nationales d’après le dernier rapport annuel de la structure. Et 50% des salariés sont d’anciens membres du CJFCB.
Maintenir la dynamique
Au cours de l’année, le conseil jeunesse organise une cinquantaine d’événements pour rassembler des jeunes entre 14 et 25 ans, originaires de toute la province. Si bien que pas moins de 1 847 jeunes ont participé en 2024 et que le principal défi aujourd’hui est de pouvoir répondre à cette demande. D’après les chiffres du dernier rapport annuel, le budget a doublé en dix ans, il est passé d’environ 500 000 $ à plus d’un million de dollars.
Cette dynamique intervient après des années plus précaires où le CJFCB a dû faire face à des dettes et une mise sous tutelle pour redressement financier. Rémi Marien se souvient de cette époque où il était alors aux manettes. « Il y a eu un effort collectif pour mettre en place des outils de pilotage. Il y a eu beaucoup de professionnalisme avec des planifications stratégiques et opérationnelles. Sophie Audet a fait un travail remarquable », appuie-t-il.
« Elle a stabilisé beaucoup d’ententes avec des partenaires », plussoie Pascale Marsan-Johnson. À peine en poste, la nouvelle directrice le sait : il va falloir pérenniser cette situation. Elle planche déjà sur le nouveau plan stratégique de 2025 à 2028 : élargissement de l’équipe, nouveaux publics cibles, renforcement des rôles clés seront de potentiels sujets présentés au vote des membres lors de l’assemblée générale, en juin prochain.