L’édition 2025 du concours musical Chant’Ouest se réinvente avec une résidence artistique d’une semaine, du 25 janvier au 1er février. Les quatre concurrents des provinces de l’Ouest offriront trois représentations scolaires ainsi qu’un spectacle grand public gratuit le 30 janvier, lors du festival Canoë Volant, à Edmonton.
Marie-Paule Berthiaume – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Pour cette année, les artistes sélectionnés sont Sara Rose de la Colombie-Britannique, Jefferson Dabo de l’Alberta, Sylvie Walker de la Saskatchewan et Jeannine Guyot du Manitoba.
Un cheminement identitaire et culturel
Le Conseil culturel et artistique francophone de la Colombie-Britannique (CCAFCB), membre de la Société Chant’Ouest, a élu Sara Rose pour représenter la province à Chant’Ouest, à la suite de sa semaine de formation professionnelle à Pacifique en chanson, en octobre 2024.
D’origine franco-Ontarienne, Sara Rose est un auteur-compositeur queer et neurodiverse, établi à Victoria depuis quatre ans. Iel compte déjà trois albums anglophones à son actif. Chant’Ouest représente pour iel un double défi : un tremplin professionnel vers la scène francophone et un voyage émotionnel pour réconcilier l’enfant francophone qu’iel a été avec l’adulte anglophone qu’iel est devenu.
« C’est le début d’une carrière que je rêve de bâtir depuis quinze ans » partage-t-iel en évoquant le premier album en français qu’iel vient de composer et qui sera enregistré au printemps 2025. «Grâce à la communauté francophone, à la programmation de la Société francophone de Victoria, j’ai retrouvé mes racines francophones».
Bien que Sara Rose aspire à une carrière musicale à temps plein, iel diversifie ses projets professionnels. «Je participe actuellement au programme Fierté d’entreprendre, une initiative du Comité FrancoQueer de l’Ouest visant à soutenir les entrepreneurs 2SLGBTQIA+ et alliés d’expression française. Mon objectif est de lancer une entreprise d’enseignement vocal et de développer des ateliers destinés à la communauté francophone, y compris les établissements scolaires.»
Un accompagnement artistique et musical
La directrice artistique de Chant’Ouest, Pénélope Gaultier, offrira un soutien en mise en scène et entraînement scénique lors de la résidence à Edmonton. « Nous souhaitons qu’ils se concentrent sur la création de leur spectacle plutôt que sur une tournée coûteuse et épuisante. L’accent de la résidence sera mis sur les aptitudes à créer une vraie relation avec le public, à renforcer son aisance scénique, à collaborer avec les équipes artistiques et techniques, ce qui est essentiel pour leur développement artistique et personnel, particulièrement dans le contexte unique d’une scène francophone en milieu minoritaire », explique celle qui travaillera étroitement avec le directeur musical de Chant’Ouest, Eric Doucet.
« Mon rôle consistera à comprendre leurs attentes, à rédiger les partitions adaptées et à s’assurer qu’ils se sentent soutenus sur scène, tout en travaillant étroitement avec la direction artistique et les musiciens », explique Eric Doucet, en soulignant que le fait d’intégrer Chant’Ouest au Festival Flying Canoë Volant, enrichira l’expérience des participants, tout en leur offrant des possibilités d’interaction avec d’autres artistes et un public élargi.
Vers une professionnalisation accrue
Le directeur général du Conseil culturel et artistique francophone de la Colombie-Britannique (CCAFCB), Jean-François Packwood, décrit Chant’Ouest comme le projet phare de la Société, depuis sa création en 1990. « Bien qu’il y ait eu dans le passé des initiatives périphériques selon les financements disponibles, le nouveau programme Soutien aux entrepreneurs et organismes de la musique œuvrant au sein des communautés de langues officielles en situation minoritaire francophones, du bailleur de fonds Musication, offre aujourd’hui l’occasion d’élargir les actions au-delà de cet événement emblématique. »
Pour y parvenir, la coordonnatrice de la Société Chant’Ouest, Alexis Normand, avec l’aide de la firme Eric Dubeau Consultations, a sondé plus de 50 artistes-entrepreneurs du Nord et de l’Ouest canadien en 2024, pour identifier les lacunes identifiées dans leur développement entrepreneurial.
« Nous avons constaté que la plupart de la formation musicale dans l’Ouest est destinée aux artistes débutants et émergents. Nous explorons donc de nouvelles avenues pour répondre aux besoins qui ne sont pas comblés par les ressources et les services offerts par les organismes provinciaux et l’Association des professionnels de la chanson et de la musique », souligne la coordonnatrice.
Deux projets pilotes destinés à enrichir le développement professionnel des artistes ont été lancés début janvier 2025. « Le Carrefour des pros offre dès maintenant des consultations gratuites aux artistes intermédiaires et avancés, avec 22 experts de l’industrie musicale. De plus, la série de six ateliers en ligne Piloter sa carrière, offerts à toutes les deux semaines dès février 2025, tentera de démystifier le système de réservations et la mise en marché », explique Alexis Normand qui invite les intéressés à présenter leur candidature.
Pour en savoir plus : chantouest.com ou instagram.com/_chantouest_

Les organismes qui forment la Société Chant’Ouest sont le 100 NONS (Man.), le Conseil culturel fransaskois (Sask.), le Centre de développement musical (Alb.) et le Conseil culturel et artistique francophone de la Colombie-Britannique (C.-B.) | Crédit : Société Chant’Ouest

Sara Rose décrit sa musique comme «une randonnée émotionnelle et spirituelle entourée d’une touche de magie, mettant en valeur l’importance du soin communautaire.»

Selon le directeur musical de Chant’Ouest, Eric Doucet, la résidence d’une semaine est l’occasion idéale pour développer un réseau de solidarité et trouver des ressources clés pour favoriser l’épanouissement des artistes francophones de l’Ouest.

La directrice artistique de Chant’Ouest, Pénélope Gaultier, souligne le rôle clé des écoles francophones dans la vitalité musicale de l’Ouest canadien.

Le directeur général du Conseil culturel et artistique francophone de la C.-B., Jean-François Packwood, observe que le développement des artistes de sa province est généralement plus lent qu’ailleurs dans l’Ouest en raison d’un soutien financier provincial restreint et de pôles de diffusion décentralisés.