le Dimanche 16 mars 2025
le Vendredi 28 février 2025 20:24 | mis à jour le 5 mars 2025 22:44 Espace francophone

Célébration du 20e anniversaire du BAFF à l’université Simon Fraser

Célébration du 20e anniversaire du BAFF à l’université Simon Fraser
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Le Bureau des affaires francophones et francophiles (BAFF) de l’Université Simon Fraser célèbre ses 20 ans cette année. Deux décennies d’engagement à la promotion et au développement de la francophonie en Colombie-Britannique. Créé en 2004, le BAFF s’est imposé comme un pilier de premier plan pour l’éducation postsecondaire en français dans l’Ouest canadien. Plus de 5000 étudiants ont été formés dans ses murs depuis sa création.

Marc Béliveau – IJL- Réseau.Presse – Journal La Source

En ce 20e anniversaire, le directeur du BAFF, Gino LeBlanc, s’étonne des résultats et de la rapidité avec laquelle le système d’éducation en français a été créé dans la province. « La gestion scolaire en Colombie-Britannique ne date que depuis 1995. C’est un système jeune, en développement et qui a des imperfections. Mais le travail que la Fédération des parents fait au niveau de la garde scolaire, des garderies à la maternelle, puis le Conseil scolaire francophone, l’université Simon Fraser au niveau postsecondaire, et le Collège Éducacentre au niveau collégial, sans oublier d’autres programmes dans d’autres universités. Honnêtement, il y a de quoi se réjouir des progrès accomplis. »

Allocution de M. Gino LeBlanc, directeur du BAFF à l’occasion du 20e anniversaire du Bureau des Affaires Francophones et Francophiles de l’université Simon Fraser. | Photo : Marc Béliveau

Le double mandat du BAFF

« Le BAFF a le mandat de soutenir des programmes, des diplômes et des étudiants dans un contexte universitaire formel », explique M. LeBlanc, « mais il a aussi le mandat de faire vivre le français dans la vie quotidienne, à Vancouver et ailleurs en Colombie-Britannique. »

Au fil des ans, le BAFF a soutenu notamment deux programmes phares : le Programme en affaires publiques et internationales (French Cohort Program), où la majorité des cours sont enseignés en français, ainsi que le module français en éducation française du Professional Development Program (PDP).

Les retombées du BAFF s’étendent bien au-delà des murs de l’université. L’institution a tissé des liens étroits avec la communauté francophone du Grand Vancouver, notamment à travers son événement annuel « Le Printemps de la francophonie », qui en est maintenant à sa 15e édition.

Le BAFF et la communauté francophone

Alors que le BAFF entame sa troisième décennie, la demande pour ses programmes continue d’augmenter. Tout aussi important est son projet de francisation et le rayonnement de la Francophonie dans la province.

Cette double mission – académique et communautaire – s’est révélée particulièrement fructueuse. « Dans notre ADN à l’université Simon Fraser, explique Gino LeBlanc, la communauté est bien présente ». Il ajoute que « Le BAFF est membre de la FFCB, ce n’est pas anodin mais délibéré, car la Fédération des Britanno-Colombiens est le porte-parole de la communauté ».

L’événement a rassemblé plusieurs organismes partenaires du BAFF, ainsi qu’une invitée d’honneur, l’honorable Mme Ginette Petitpas Taylor, présidente du Conseil du Trésor du Canada. (3e à droite), entourée (de g.à d.) de Mme Lorraine Fortin, présidente de Vision Ouest, Mme Padminee Chundunsing, représentante en C.-B. du Centre de la Francophonie des Amériques et de Mme Emmanuelle Corne Bertrand, directrice générale de la Fédération des francophones de la C.-B. | Photo : Courtoisie de la FFCB

Et comment se fait cet arrimage? Le BAFF travaille en collaboration avec le  Conseil jeunesse  francophone. « Ce sont des experts dans l’animation de la vie des jeunes de 18 à 25 ans », souligne Gino LeBlanc, citant aussi la troupe de la Seizième qui offre aux étudiants l’occasion d’assister à des pièces de théâtre, « soit une expérience authentique de la vie en français, pour reprendre le vocabulaire des sociolinguistes ».

Du point de vue académique, la pénurie d’enseignants en français dans la province demeure un enjeu réel, d’autant plus qu’à la suite du jugement rendu par la Cour Suprême en 2020, le gouvernement de la Colombie-Britannique est mandaté pour construire davantage d’écoles. Outre le réseau des 47 écoles du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSF), il y a 55 000 étudiants inscrits dans les classes d’immersion dans la province.

Des défis à l’horizon

Si les cours en français ont le vent dans les voiles, des défis pointent à l’horizon. Dans les faits, ce sont au moins 20 000 familles non francophones qui envoient leurs enfants dans les écoles d’immersion. « Et c’est à se demander, à moyen et à long terme, s’il n’y a pas des risques », s’interroge le directeur du BAFF. Natif du Nouveau-Brunswick et établi en Colombie-Britannique depuis huit ans, Gino LeBlanc se demande : « Quelle sera la réalité dans une quinzaine d’années ? Que doit-on faire pour assurer la continuité de cette popularité? »

La situation du financement des universités soulève également des inquiétudes, notamment à la suite de la décision du gouvernement du Canada de limiter le nombre de visas destinés aux étudiants étrangers. À cela s’ajoute la réduction constante du financement fédéral des universités canadiennes.

L’apprentissage du français : un projet de société

Pour le directeur du BAFF, s’il existe une dimension à développer davantage, c’est de mieux faire comprendre le projet de société que représente le rayonnement de la francophonie, au-delà d’une simple formation et d’un diplôme universitaire.

En discutant avec de nouveaux arrivants, Gino LeBlanc constate qu’ils sont heureux de parler plusieurs langues, comme l’anglais, le cantonais et le français, ou l’arabe et le français. Toutefois, souligne-t-il, il faut les sensibiliser davantage au projet de société que représente la francophonie. « Le français en Amérique du Nord est fragile. Nous avons chez nos voisins du sud un véritable rouleau compresseur : la culture américaine est ultradominante. C’est un aspect sur lequel il nous faut travailler davantage. »

Pour information: https://www.sfu.ca/baff-offa/fr/nouvelles-et-evenements/evenements/PDLF.html