
Scène du film Saints and Warriors. | Photo de DOXA
Des documentaires pour célébrer une multitude de points de vue, un espace unique pour de nouvelles expériences, à la fois pour les cinéphiles et pour les cinéastes. Chaque année, le festival DOXA permet au public du Grand Vancouver de découvrir de nouvelles perspectives, d’échanger et de nourrir de nouvelles discussions avec des équipes de production ou des spectateurs. La vingt-quatrième édition du festival DOXA aura lieu du 1er au 11 mai 2025, dans quatre différentes salles de Vancouver. Les documentaires proposés cette année peuvent être appréciés sous un angle particulier : l’idée de résistance.
Un réceptacle de points de vue
Avec une programmation à la fois riche et variée, et autant de chance d’échanger avec les réalisatrices et réalisateurs lors de certaines séances, le festival DOXA offre un espace culturel d’une portée sans égale dans l’Ouest canadien : trente-neuf longs métrages, trente courts et moyens métrages, des productions locales, des documentaires en provenance de l’étranger … autant de films pour mettre en vedette une kyrielle d’expériences vécues, d’environnements et de communautés. « Je pense que l’un des aspects qui m’a le plus impressionné, c’est la variété des points de vue et de la création locale… Un nombre important des créateurs autochtones, la richesse de la création documentaire francophone, la vitalité et la diversité de la scène locale de la Colombie-Britannique », souligne Arnaud Menindes, directeur général du festival DOXA. Cette année, le DOXA propose notamment le film Free Party, de la réalisatrice française Fabianny Deschamps. Le documentaire « explore avec une richesse visuelle impressionnante une ville indienne où des femmes âgées viennent vivre dans une communauté protectrice empreinte de spiritualité », indique Arnaud Menindes, ainsi que le documentaire Ils sont sacrés (They are Sacred) de Kim O’Bomsawin qui « offre un point de vue different de la perception véhiculée habituellement sur l’autisme, perçu comme un don par les membres de la nation Crie », ajoute-t-il.
Recherche
Cette recherche de documentaires de qualité, explorant de nouveaux paradigmes créatifs, éblouissant par le soin apporté à la trame visuelle et au respect du sujet traité est essentielle au festival et fait le succès de DOXA. « Le processus de sélection est long et exigeant. Notre équipe de programmation et les comités de visionnage voient en tout presque un millier de films du monde entier », explique le directeur général. Au bout de plusieurs mois et de réunions successives de comités, la liste est réduite avec une sélection finale du programme DOXA de l’année. L’équipe du festival cherche un équilibre entre documentaires aux formes innovantes et ceux grand public, plus accessibles, entre récits et sujets locaux et perspectives plurielles, afin que chaque long métrage, chaque court métrage soit en mesure de susciter une nouvelle approche sur des sujets actuels, ainsi que des débats et conversations animés. Cette vingt-quatrième édition du festival marque également le lancement du nouveau programme ParaDOXA, dédié aux films expérimentaux. « Le terme expérimental peut faire peur à certains qui pourraient s’imaginer de longs films aux plans fixes sans ligne narrative. Mais réellement, expérimental doit être compris littéralement : des films qui tentent de nouveaux procédés pour raconter une histoire. Ils sont le reflet d’un art en perpétuelle évolution », ajoute Arnaud Menindes. Il s’agit ici d’explorer tout ce que le film documentaire peut offrir, tous les processus créatifs possibles, mais aussi de créer une agora pour les créateurs.
Nouvelle approche
C’est le cas du film L’Arbre de l’Authenticité, du cinéaste congolais Sammy Baloji, utilisant « un dispositif innovant mêlant textes d’archives et images actuelles de la République Démocratique du Congo (RDC) ». Le documentaire a pour but de permettre de nouvelles discussions. Après avoir vu L’Arbre de l’Authenticité, « j’aimerais que le public s’interroge sur la réalité du colonialisme et la persistance de ses conséquences. Encore une fois… nos films sont là pour provoquer des discussions et interrogations provocantes », explique Arnaud Menindes.
Le festival DOXA permet à chacun de sortir de la salle de cinéma avec le sentiment d’avoir une nouvelle approche de la complexité du monde. « Pas forcément des réponses, peut-être même davantage de questions, et une envie d’en apprendre encore plus sur le sujet du film qu’ils viennent de voir. Je crois que nos films, et la forme documentaire en général, offrent ce pouvoir de révéler le réel et de le transcender », conclut-il.
L’édition DOXA de cette année s’achèvera par un gala exceptionnel en plus du visionnage du film Saints and Warriors du réalisateur Haïda Patrick Shannon. « Le film propose une approche originale de l’identité haïda, en montrant comment le basketball a été – et reste – un outil de résistance culturelle », précise le directeur général de DOXA. Le réalisateur Patrick Shannon ainsi que les joueurs de l’équipe de basketball des Saints de la nation Haida seront présents au gala de clôture.
Pour plus d’informations sur le festival DOXA, visitez : www.doxafestival.ca
