Le cinéma italien toujours aussi vivant

Scène du documentaire V6A. | Photo par Ruggero Romano

La 6e édition du Festival du film italien qui se déroulera du 4 au 10 janvier 2019 sera, encore une fois, l’occasion pour les amateurs de cinéma d’apprécier l’exceptionnelle diversité de la cinématographie et de la culture italienne.

Depuis son lancement, en 2014, le Festival présente une programmation partagée entre la projection de nouveaux films italiens et celle des classiques de l’histoire cinématographique italienne. Cette année encore, ce format sera respecté pour offrir l’occasion au public d’apprécier le riche patrimoine du cinéma de la péninsule.

Un format unique et gagnant

Comme le rappelle Giulio Recchioni, directeur de la culture au Centre Culturel Italien de Vancouver, « l’objectif du festival est de sensibiliser et de promouvoir tous les aspects du cinéma italien ». Il tient également à rajouter, « avant de créer le festival, les films italiens étaient rarement projetés à Vancouver, les gens semblaient intimidés par les « grands noms » tels que Fellini et Pasolini ». Par conséquent, les fondateurs avaient l’intention de rendre le cinéma italien plus accessible afin que le public puisse se familiariser avec celui-ci et que le Festival devienne un « élément essentiel du panorama culturel de la ville ».

La relève du cinéma italien

Au programme de cette année, vingt-deux films seront présentés. Par ailleurs, la programmation affiche davantage de films récents, datant de ces deux à trois dernières années, que de films anciens. Selon le directeur culturel, ce choix s’explique par le fait que « certains des nouveaux films italiens constituent de véritables bijoux et il est indispensable de les faire découvrir au public ».

Scène du L’uomo che comprò la luna. | Photo du Italian Cultural Centre

Parmi ces nouveaux films, L’uomo che comprò la luna (2018) de Paolo Zucca ouvrira les hostilités le 4 janvier. Le public découvrira le conte de fées contemporain Guarda in alto (2017) du réalisateur Fulvio Risuleo ainsi que le documentaire intrigant de Marco Spagnoli, Cinecittà Babilonia (2016), relatant l’histoire des premières divas cinématographiques italiennes. Le formidable film La terra dell’abbastanza (2018), des frères jumeaux D’Innocenzo, constitue une étude psychologique pointue de deux amis aux destins incertains et dangereux.

Cependant, contrairement aux précédents festivals, la 6e édition présentera les films de trois jeunes réalisateurs italiens : le court métrage Radici (2018) d’Alessia Gatti, compare trois générations incarnant les nouveaux immigrants du millénaire. La banda Grossi (2018) de Claudio Ripalti, raconte la création et la destinée du gang Grossi dans l’Italie Centrale des années 1860. Enfin, le passionnant documentaire V6A (2018) de Ruggero Romano, donne une voix à la communauté habitant Hastings Street et le quartier défavorisé East Side du centre-ville de Vancouver. Le jeune producteur explore la nature de l’être humain en interrogeant la notion du « chez-soi ». Selon lui, le film constitue « un voyage intime dans les origines de Vancouver ainsi qu’une célébration de la résistance et de la beauté de l’esprit humain ». Lors de l’avant- première mondiale du 6 janvier prochain, le réalisateur sera accompagné d’une variété d’artistes résidant au code postal V6A, afin qu’ils exposent leurs arts à l’auditoire.

Comme le souligne le directeur Recchioni, « le thème sous-jacent du Festival montre que le cinéma italien ne s’est pas arrêté aux chefs-d’œuvre, notamment réalisés par De Sica, Fellini ou Visconti ». Cependant, le programme met à l’honneur un film de chacun de ces célèbres réalisateurs, tous étant caractéristiques des mouvements néoréalisme et du cinéma d’auteurs des années 1950 à 1970. Aussi, deux autres grands classiques seront projetés, Once Upon A Time In America (1984) de Sergio Leone et Allegro non troppo (1976) de Bruno Bozzetto. Puis le Festival rendra hommage à l’emblématique réalisateur Bernardo Bertolucci, décédé le 26 novembre dernier.

Depuis ses débuts, le Festival a connu un succès grandissant au fil des éditions. L’an passé, près de 3 000 personnes avaient assisté à l’événement. De cette manière, les amateurs de cinéma qui ne parlent pas nécessairement italien peuvent se réunir et créer des liens avec la communauté italienne de Vancouver. Cependant, Giulio Recchioni souligne, « j’aimerais voir davantage représentés les enfants et les petits-enfants des Italiens qui ont immigré au Canada il y a 50 ans; en effet, j’aimerais qu’ils soient plus curieux de la culture de leurs origines familiales ».

« Le cinéma italien est encore en vie et se porte bien, il est en permanente évolution et il a toujours quelque chose à dire », conclut-il.