Radio-Canada, une rentrée en fête pour ses 75 ans

Julie Landry

Julie Landry anime "Midi Express" sur la Première Chaîne. - Photo par Radio-Canada

Un anniversaire, ça se fête, même lorsque l’on est un média. En 2011, la Société Radio-Canada souffle ses 75 bougies, l’occasion de remonter la machine du temps jusqu’au 2 novembre 1936, date historique lors de laquelle, la Loi sur la radiodiffusion canadienne donna naissance au radiodiffuseur public national que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de CBC/Radio-Canada. A l’époque, ni la télévision, ni Internet ne comptaient encore parmi les médias que nous connaissons aujourd’hui. Seule la radio officiait, dont ce radiodiffuseur, qui sera notamment témoin de la première visite souveraine d’un régnant de la Couronne britannique – le Roi George VI et la Reine Elisabeth – ou encore de l’éclatement de la Seconde Guerre Mondiale en 1939.

En Colombie-Britannique, il faudra attendre 17 ans (1953) pour voir s’installer la première station de l’Ouest à Vancouver, la télévision de CBC, avant qu’à son tour, en 1967, Radio-Canada ne commence à produire des émissions à l’attention des francophones, sur la station de radio Première Chaîne.

A Vancouver, Radio-Canada invite ses auditeurs et téléspectateurs à célébrer cet anniversaire autour d’une soirée de festivités, le samedi 1er octobre à partir de 18h, au sein du Centre de diffusion, rue Hamilton, sur fond des Journées de la Culture nationales. Au programme, une exposition de 7 œuvres, sur le thème « Un monde médiatisé », réalisées par 21 artistes de la Côte Ouest, sur le mode opératoire du jeu surréaliste du Cadavre exquis. Ce jour-là, les recettes de la mise aux enchères de ces œuvres bénéficieront intégralement au programme Sécheresse dans la Corne de l’Afrique de La Croix-Rouge. Concert de chanson francophones avec le chanteur Saint-Pierre, et soirée dansante spéciale C’est Extra 75 ans qui fera la part belle à la pop francophone avec les DJ Eric Lenger et Stéphane Gasc.

Midi Express: La nouveauté de mi-journée sur la Première Chaîne

Quoi de neuf à la rentrée ? La Première Chaîne accueille en semaine Midi Express, une émission de mi-journée (12h à 12h30), animée par Julie Landry et réalisée par Marylène Têtu. Informations régionales, culture, sport, actualité du web et entrevue sont au programme.

Après la matinale vitaminée Phare Ouest, animée pour la deu-xième saison par Myriam Fehmiu (6–8h30), Midi Express, s’inscrit dans « la continuité du matin », en traitant l’actualité « sous toutes ses formes…et en accéléré », souligne Michèle Smolkin, réalisatrice-coordinatrice des programmes en provenance de la Colombie-Britannique et du Yukon à Radio-Canada. Pour le reste, en semaine, les auditeurs pourront retrouver leurs émissions préférées, telles que Six pieds au-dessus de la mer (15h–17h30). Espace Musique repart elle aussi avec Beau Temps, Mauvais Temps avec… (9h–15h), Au Tour du monde (17–22h), Opéra du Samedi (12h–16h). Enfin, côté télévision, Julie Carpentier et Anne Levasseur ont repris les commandes du téléjournal, qui après la pause estivale, a repris son format d’une heure.

Objectif : « Plaire à tout le monde »

En Colombie-Britannique et au Yukon, les francophones et francophiles auxquels s’adressent Radio Canada ne sont pas comme partout ailleurs. « Vancouver est une ville à la francophonie différenciée », reprend Michèle Smolkin. « Nous essayons de plaire à tout le monde : européens, africains, québécois…», souligne-t-elle. A cela, il faut ajouter le clivage ville/campagne que le radiodiffuseur doit surmonter en allant toucher les communautés les plus éloignées et les plus petites. Pour la réalisatrice coordinatrice des programmes, qui doit composer avec une communauté francophone « «très éparpillée dans toute la province », il s’agit de « concilier une programmation moderne, urbaine et culturelle, avec des choses plus traditionnelles et plus au rythme de centres urbains plus petits et plus isolés ».

Arbitrant avec un budget plus petit que ses confrères du public comme du privé, la station par- vient néanmoins à tirer son épingle du jeu. « Je trouve que l’on peut être fier, car nous couvrons beaucoup plus les évènements de la culture et des arts du spectacle que nos collègues anglo-saxons. Et nos partenaires culturels nous le disent », se targue-t-elle. Elle regrette toutefois, au nom de cet arbitrage économique et budgétaire, que la station ne soit pas plus déployée sur l’ensemble de la province.