À l’approche de Pâques, un moment marquant du calendrier liturgique catholique, l’Église Vieille Catholique de la C.-B. se distingue par son respect des rites traditionnels et par son reflet de la communauté plurielle qui l’entoure.
Marc Béliveau – IJL- Réseau.Presse – Journal La Source
L’Église a été fondée à Vancouver en 1921. Elle s’inscrit dans la tradition de l’Église vieille-catholique, une branche du christianisme née au XIXe siècle en réaction au dogme de l’infaillibilité papale.
Monseigneur Gérard Laplante, d’origine gaspésienne, a été ordonné prêtre en 1975 et consacré évêque en 1979. Au fil des ans, il a fait de cette Église un lieu ouvert à des fidèles de toutes origines. « Notre mission première a toujours été d’accueillir sans juger, tout en valorisant la richesse de la diversité culturelle. »
Une ferveur religieuse grandissante
Aujourd’hui, l’Église Vieille Catholique de la C.-B. reçoit plus d’une centaine de paroissiens. Selon monseigneur Gérard Laplante, elle est pratiquement bondée tous les dimanches. « Notre succès s’explique par un équilibre entre traditions religieuses et adaptation aux attentes d’une société de plus en plus plurielle. »
L’une des particularités de l’Église est d’inviter les paroissiens à réciter à haute voix le « Notre Père » dans leur langue maternelle. Il est courant d’y entendre une dizaine de langues, notamment l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol, l’italien, le portugais, le tagalog, le russe, le hollandais, le chinois et le japonais.
Tina Fox, anglophone d’origine italienne qui fréquente l’Église depuis six mois, fait part de son expérience : «Je n’avais jamais prié à haute voix en italien auparavant, mais en récitant le » Notre Père » dans la langue de mes parents, je me sens plus proche d’eux. »
Son conjoint, Daniel Fox, Ukrainien d’origine et ancien policier de Vancouver pendant 32 ans, témoigne de son appréciation pour l’Église : « Après avoir assisté à un service, communiqué avec les membres du clergé et rencontré l’évêque et divers paroissiens, mon épouse et moi avons reconnu que c’était un endroit très spécial, car cette église aime les gens. Elle se distingue par son ouverture, en acceptant chacun tel qu’il est. »
Un lieu de culte et de solidarité
Le clocher de l’église est coiffé d’un coq posé au-dessus de la croix, entouré de quatre fleurs de lys. Symbole de la trahison de saint Pierre, ce coq s’inspire d’une coutume européenne. À l’entrée, on y trouve un recueil de prières en français et des dépliants en plusieurs langues. La présence francophone dans cette église reflète la francophonie d’ici et d’ailleurs.
Une église multiculturelle doit soutenir ses paroissiens multilingues | Marc Béliveau
Montréalais anglophone établi sur la côte ouest, Érik Herok affirme « apprécier l’ambiance et le décor au sein de l’église, avec ses icônes inspirantes, en plus de la possibilité de communiquer en français. »
Une communauté engagée
Pour de nombreux nouveaux arrivants au Canada, l’Église Vieille Catholique de la C.-B. est un lieu important d’intégration qui représente une communauté religieuse tournée vers l’inclusion.
(de g.à d.) : père Martin Lotho (Philippin), père Sarmed Biloues (Irakien), monseigneur Gérard Laplante, la paroissienne Andrisa Rodriguez (Brésilienne) et le servant de messe Daniel Fox (Ukrainien) | Marc Béliveau
Dans un de ses récents sermons, monseigneur Laplante a parlé de compassion et de solidarité. « ll est de votre devoir civique d’aller voter lors des prochaines élections fédérales. Je vous rappelle l’importance de voter en accord avec votre conscience, comme au Canada, les citoyens sont libres de choisir leurs dirigeants. »
Un rayonnement international
L’œuvre de monseigneur Laplante dépasse les frontières canadiennes. L’Église Vieille Catholique de la C.-B. assure aujourd’hui la supervision apostolique d’une église aux Philippines, en Allemagne, ainsi qu’une paroisse d’origine chaldéenne catholique, dirigée par le père Sarmed Biloues, d’origine irakienne. Cette paroisse située à Surrey rejoint des fidèles jordaniens, syriens, libanais et arméniens vivant dans le Grand Vancouver. Les célébrations religieuses se font en arabe, suivant la liturgie de l’Église Vieille Catholique de la C.-B.
Rencontre conviviale entre les paroissiens après la célébration d’un service religieux | Marc Béliveau
Une convivialité rappelant les traditions d’antan
À la sortie de l’Église, les paroissiens prennent le temps de se rencontrer et d’échanger, ce qui rappelle les conversations sur les perrons d’église d’antan. Du pain et divers produits alimentaires sont également mis à la disposition de ceux qui veulent se servir.
« Le pluralisme culturel de nos paroissiens est devenu un élément rassembleur qui permet à chacun d’affirmer son identité tout en appartenant à une communauté plus large », explique monseigneur Laplante. « Sur les armoiries de l’église, il est écrit » que votre règne vienne « , en précisant que si l’église est toujours remplie, c’est que les fidèles viennent y chercher une loyauté indéfectible envers notre sauveur, Jésus Christ. »
Célébrations de la Semaine sainte
Durant la Semaine sainte du 13 au 20 avril, l’Église Vieille Catholique de la C.-B. proposera les célébrations traditionnelles: le dimanche des Rameaux, l’institution de l’Eucharistie, le chemin de Croix, la veillée pascale (avec deux baptêmes prévus) et le dimanche de Pâques pour célébrer la Résurrection.
Pour plus d’informations: oldcatholicbc.com
