le Samedi 14 juin 2025
le Mercredi 14 mai 2025 22:44 | mis à jour le 24 mai 2025 13:26 Initiative de Journalisme Local

Un nouveau programme conçu clés en main pour les immigrants francophones dans l’Okanagan

Le Programme d’établissement du CCFO vise à renforcer la francophonie dans l’Okanagan | Centre culturel francophone de l’Okanagan
Le Programme d’établissement du CCFO vise à renforcer la francophonie dans l’Okanagan | Centre culturel francophone de l’Okanagan
Un nouveau programme conçu clés en main pour les immigrants francophones dans l’Okanagan
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Le Centre culturel francophone de l’Okanagan à Kelowna a lancé ce printemps son Programme d’établissement pour les nouveaux arrivants francophones, une initiative visant l’intégration des immigrants dans la région.

Marie-Paule Berthiaume – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

Implanté à Kelowna, Vernon et Penticton, le Programme d’établissement pour les nouveaux arrivants accompagne dans leurs démarches essentielles les immigrants récemment arrivés dans la région.

L’objectif de ce soutien personnalisé offert par le Centre culturel francophone de l’Okanagan (CCFO) est de permettre aux nouveaux arrivants de s’orienter plus facilement et de se sentir rapidement épaulés.

À la tête de ce programme : Abdeslam Belahmer, nouvel agent d’établissement au CCFO et lui-même un nouvel arrivant installé à Kelowna depuis moins d’un an. « Je suis passé par les mêmes étapes que mes clients il y a quelques mois. Mon expérience est encore fraîche et me permet de comprendre leurs inquiétudes et leurs besoins », explique celui qui est arrivé au Canada en 2024 en provenance du Maroc.

Abdeslam Belahmer évalue les besoins de chaque individu grâce à un « formulaire détaillé » fourni par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada | courtoisie

Depuis son entrée en fonction il y a un mois, il a accompagné huit clients. « Deux d’entre eux sont toujours à la recherche d’un emploi. Tous sont désormais hébergés et ont entamé les démarches pour obtenir leur carte de soins médicaux et leur permis de conduire », indique, satisfait, l’agent d’établissement.

Des services adaptés aux réalités locales

Selon le CCFO, les nouveaux arrivants peuvent recevoir un accompagnement pour faciliter leur installation : orientation vers les services essentiels (logement, santé, éducation, transport), aide à la recherche d’emploi, compréhension de leurs droits et intégration à la communauté francophone grâce à des activités culturelles.

Une fois les priorités identifiées, l’agent d’établissement les oriente vers les partenaires adéquats : la Société de développement économique de la Colombie-Britannique pour l’emploi francophone, Kelowna Community Resources (KCR) pour les postes anglophones, ou encore les établissements scolaires francophones comme l’école de L’Anse-au-sable.

Un projet pilote d’immigration économique à Kelowna vise aussi à aider les travailleurs étrangers à obtenir leur résidence permanente dans des secteurs clés, comme la santé, la construction et le tourisme. Mais, selon Abdeslam Belahmer, la participation volontaire des employeurs demeure un obstacle.

« Plusieurs clients sont admissibles, mais leurs employeurs hésitent à s’inscrire, de peur de les voir partir une fois la résidence obtenue. Pourtant, l’inscription est gratuite et la formation en ligne ne prend que trois heures », déplore-t-il, en espérant que des mesures incitatives ou une meilleure sensibilisation convaincront davantage d’entreprises.

Un témoignage porteur d’espoir

L’histoire d’Abdeslam Belahmer résonne particulièrement auprès des nouveaux arrivants : il est l’un des leurs. « Être guidé par quelqu’un qui comprend vraiment ce que l’on vit, ça change tout. On travaille en équipe », confie son tout premier client, Mustapha, arrivé en C.-B. le 1er avril 2025.

Installé à Kelowna depuis un mois, Mustapha, au nom fictif, raconte les premiers jalons de son parcours d’intégration. Militant engagé, il a dû fuir les persécutions dans son pays d’origine. « Je me suis dit, pourquoi ne pas aller au Canada? C’est un pays de paix, d’accueil, de droits. Je veux y rester, devenir citoyen, contribuer à la société », explique-t-il. 

En quête d’un avenir meilleur, il mise sur le soutien de la communauté et il s’arme de patience pour se bâtir une vie stable au Canada.

« J’avais réservé une chambre avant de partir, parce que je ne connaissais personne ici», confie celui qui paye 900$ pour une chambre en colocation, un coût qu’il considère élevé, mais qui lui assure sécurité, propreté et un accès à des services comme une salle de sport.

Ne parlant pas anglais, l’administrateur de métier peine à trouver un emploi dans son domaine. « La langue est un vrai frein ici. Avec un meilleur anglais, je pourrais travailler à la hauteur de mes compétences. Pour l’instant, je fais de mon mieux pour prouver que je peux subvenir à mes besoins et contribuer à la société », se console Mustapha.

Pour en savoir plus : www.leccfo.org/fr/immigrer ou prendre rendez-vous : [email protected].