Le Centre de la francophonie des Amériques (CFA) tiendra, du 16 au 20 juin, sa septième Université d’été sur la francophonie des Amériques, à l’Université Simon Fraser (SFU) de Vancouver, sous l’égide du Bureau des affaires francophones et francophiles (BAFF).
Marie-Paule Berthiaume – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
L’Université d’été sur la francophonie des Amériques réunit des étudiants de deuxième et troisième cycles, des stagiaires postdoctoraux ainsi que des professionnels comptant plus de trois ans d’expérience dans leur domaine.
Depuis 2009, chaque édition a lieu dans une ville différente, jetant ainsi un coup de projecteur sur la richesse et la diversité des communautés francophones du continent nord-américain : Québec (2009 et 2011), Edmonton (2013), Ottawa (2015), Chicoutimi (2017), Lafayette (2023) et Vancouver (2025).
Cette année, les participants représenteront le Canada, les États-Unis, le Mexique, Haïti, la Guadeloupe, le Costa Rica, la Colombie, le Brésil, le Chili et l’Argentine.
Une mission possible et nécessaire
Flavie-Isabelle Hade, directrice générale adjointe et directrice de la programmation au CFA, travaille pour l’organisme depuis ses débuts, en 2008. Pour elle, le mandat du Centre créé par le gouvernement du Québec est « unique et exceptionnel ».

Flavie-Isabelle Hade, directrice générale adjointe et directrice de la programmation au Centre de la francophonie des Amériques, à Québec | Centre de la francophonie des Amériques
« Notre ancien président disait que notre mandat est “ impossible et nécessaire ”. Au départ, je trouvais ça pessimiste, mais le territoire est immense! Pourtant, 33 millions de francophones et francophiles y vivent, d’un bout à l’autre », observe-t-elle, en rappelant que la mission principale du CFA est de créer des liens entre ces communautés dispersées.
Bien qu’il soit « difficile de briser les cloisons de la francophonie », elle constate, après plus de quinze ans au service du CFA, que l’idée de francophonie des Amériques prend forme, notamment grâce à l’Université d’été issue du Forum des jeunes ambassadeurs.
L’Université d’été est née d’un besoin clair : offrir un espace pédagogique consacré à l’étude de la francophonie des Amériques. « Nous avons constaté l’absence d’initiatives sur ce thème, le Centre a donc lancé ses premières éditions en collaboration avec l’Université Laval, en 2010 et 2011. »
Devant l’enthousiasme suscité, le modèle a été repris en 2013 par le Campus Saint-Jean en Alberta, ouvrant la voie à une formule itinérante. « En réunissant chercheurs et participants des quatre coins des Amériques, ce programme contribue à faire de la francophonie des Amériques un véritable objet d’étude et de dialogue. »
Le double mandat du BAFF
Cette candidature pour accueillir la francophonie des Amériques couronne un an et demi de travail mené par le BAFF et porté par Rémi Marien, le directeur adjoint aux opérations. Engagé depuis longtemps auprès du CFA, il a lui-même participé à deux éditions de l’Université d’été et au Forum des jeunes ambassadeurs en 2011. « Ce projet représente à la fois une fierté personnelle et un engagement collectif », dit-il.

Rémi Marien, directeur adjoint aux opérations au BAFF et responsable de la logistique de l’Université d’été sur la francophonie des Amériques | Bureau des affaires francophones et francophiles
Le directeur adjoint aux opérations indique que l’événement s’inscrit dans le double mandat pédagogique et communautaire du BAFF. « Au cours de ses initiatives, dont le Printemps de la francophonie, ou encore grâce à des partenariats avec des organismes comme l’Alliance française ou le Réseau Santé, SFU s’affirme comme un pôle francophone incontournable dans l’Ouest canadien », affirme-t-il, en précisant que l’événement vise à resserrer les liens entre la recherche, la culture et l’engagement communautaire.
« À court terme, l’événement devrait dynamiser la vie universitaire francophone sur le campus à Burnaby. À long terme, il pourrait renforcer l’intérêt des étudiants francophones du Canada et des Amériques envers SFU et ses programmes. Nous souhaitons que notre expertise locale devienne la vitrine d’une francophonie dynamique, d’ici et d’ailleurs », souligne Rémi Marien.
La programmation de l’Université d’été 2025
Rémi Léger, professeur de sciences politiques à SFU et responsable de la programmation de l’Université d’été, est aux manettes de ce rendez-vous. « La francophonie ici est souvent méconnue, et cet événement est une occasion exceptionnelle de visibilité. »

Rémi Léger, professeur de sciences politiques à Simon Fraser et responsable de la programmation de l’Université d’été sur la francophonie des Amériques | Bureau des affaires francophones et francophiles
Le professeur se montre enthousiaste quant au thème retenu, « Penser la francophonie à travers ses espaces ». Ce thème permettra, selon lui, d’explorer la francophonie d’un point de vue non seulement géographique, mais institutionnel. « L’espace n’est pas seulement un territoire, c’est aussi une école, un journal, une petite entreprise locale, autant d’espaces qui participent à la vie francophone. »
Pour Rémi Léger, cette approche permet une réflexion comparative entre différentes réalités francophones, qu’elles soient au Québec, en C.-B., en Louisiane ou dans les Caraïbes. « C’est un thème qui réunit la francophonie des Amériques, tout en nous permettant de voyager », indique-t-il.
Pour en savoir plus : francophoniedesameriques.com ou sfu.ca/baff-offa/fr