Élu lors du conclave du 8 mai 2025 au Vatican, le 267e pape Léon XIV, premier pontife américain de l’histoire, incarne un renouveau au sein de l’Église catholique. À 69 ans, ce polyglotte maîtrisant l’italien, l’espagnol, le portugais, l’anglais et le français poursuit l’héritage du pape François, notamment l’ouverture envers les plus démunis et les migrants.
Marc Béliveau – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Né Robert Francis Prévost d’un père d’origine franco-italienne et d’une mère d’origine espagnole à Chicago en 1955, le nouveau pape Léon XIV rejoint l’ordre de Saint-Augustin à 22 ans. Ordonné prêtre à 27 ans et docteur en droit canonique, il consacre ensuite deux décennies à son engagement au Pérou en tant que missionnaire, où il obtient la citoyenneté péruvienne.
Son ascension ecclésiastique le conduit à diriger le diocèse de Chiclayo, puis à présider la Commission pontificale pour l’Amérique latine et le Dicastère pour les évêques, un organe crucial responsable des nominations épiscopales mondiales.
Un accueil enthousiaste
« Avoir nommé un pape américain est un excellent choix », commente monseigneur Gérard Laplante de l’Église Vieille Catholique de la C.-B. « C’est un honneur non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour le Québec, berceau du catholicisme romain en Amérique du Nord. »

Monseigneur Gérard Laplante, évêque de l’Église Vieille Catholique de la C.-B. | Église Vieille Catholique de la C.-B.
Devant des dizaines de milliers de fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre lors de sa première bénédiction Urbi et Orbi, Léon XIV est apparu vêtu à la manière des papes d’antan, arborant bien plus que la simple soutane blanche. Il s’est également distingué par sa maîtrise de soi.
Le nouveau pape s’est exprimé en espagnol, en italien et en latin, évitant délibérément l’anglais. « C’est un geste que j’ai admiré de sa part, qui visait à le présenter comme un pape au service du monde entier, au-delà de son origine américaine », souligne monseigneur Laplante.
Une vision universelle
Pour le père Rolf Hasenack, curé de l’église catholique francophone Saint-Jean-Baptiste à Victoria, cette nomination inattendue est porteuse d’espoir. « Son multilinguisme en fait un véritable pape du monde », affirme-t-il, « et ses années au Pérou lui ont conféré une vision à la fois mondiale et universelle. »

Père Rolf Hasenack, curé de la paroisse francophone Saint-Jean-Baptiste à Victoria | Pierre Livernoche
Ayant lui-même été missionnaire en Indonésie pendant trois ans et demi, le père Rolf Hasenack croit « qu’il faut aussi être missionnaire dans son propre pays. Il faut tendre la main à ceux qui ne viennent pas à l’église et qui sont en recherche, qui veulent être nourris spirituellement et autrement que par ce qu’ils trouvent à l’intérieur de nos célébrations. »
Le père Hasenack identifie le défi majeur du nouveau pontife : « Il faudra maintenir l’unité au sein d’une Église aux convictions diverses : briser les murs, tendre la main aux autres et regarder vers l’avenir sans rester figé dans le passé. »
La diaspora péruvienne
La journaliste péruvienne Ada Reategui, établie à Vancouver, rapporte que « la communauté péruvienne se réjouit particulièrement de cette élection. »

Ada Reategui, journaliste péruvienne en poste à Vancouver | Instagram @adareateguim
Pour les immigrants, le parcours de Léon XIV reflète une expérience semblable à la leur. « Il a quitté Chicago pour s’établir au Pérou loin de ses racines. C’est un symbole d’espoir et de persévérance pour tous ceux qui construisent leur avenir en terre étrangère », rapporte-t-elle.
Au Pérou même, l’élection a déclenché une allégresse populaire. « À Lima, les cloches de la cathédrale ont sonné sans relâche tandis que de nombreux fidèles pleuraient d’émotion en apprenant que, pour la première fois, nous avions un pape au cœur péruvien », témoigne Ada Reategui.
Un pontificat prometteur
Les fidèles saluent déjà le style simple et direct de Léon XIV, sa volonté de privilégier l’écoute et le dialogue, ainsi que son engagement ferme en faveur de la justice sociale. Pour beaucoup, il représente l’espoir d’une Église accessible et tournée vers l’avenir, tout en restant fidèle aux valeurs évangéliques.
En choisissant le nom de Léon, référence à une lignée de papes réformateurs, Robert Francis Prévost signale sa volonté de concilier tradition et modernité, dans la continuité du renouveau amorcé par son prédécesseur, le pape François.