le Samedi 8 février 2025
le Lundi 3 février 2025 21:30 | mis à jour le 4 février 2025 2:28 Société

Les « Filles de l’Église » (The Daughters of the Church) : un engagement spirituel au service de la société

Les « Filles de l’Église » (The Daughters of the Church) : un engagement spirituel au service de la société
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Fondée en 2001 à Vancouver, la communauté des Daughters of the Church (Les filles de l’Église) est composée de femmes laïques catholiques qui, chacune à leur manière, ont choisi de consacrer leur vie à Dieu tout en restant insérées dans la société. Sous la direction de l’archidiocèse de Vancouver, elles incarnent une vocation singulière, celle d’être des « levains cachés », offrant une présence spirituelle discrète mais influente dans divers milieux sociaux et culturels.

Paul T Tshilolo – IJL – Réseau. Presse – Journal La Source

Patricia Ballard, modératrice de la communauté, explique que leur charisme repose sur l’amour de Dieu et du prochain, vécu avec pureté et dévouement. « Nous sommes appelées à témoigner de la présence du Christ dans les épreuves de la vie quotidienne et à aller là où le clergé ne peut pas toujours se rendre », déclare-t-elle. Cette flexibilité permet aux Daughters of the Church de s’adresser à une grande diversité de personnes et de besoins.

Une vocation unique et adaptée au monde moderne

Leur communauté accueille des femmes âgées de 30 ans et plus, issues de plusieurs cultures, qui souhaitent consacrer leur vie à Dieu sans rejoindre une congrégation religieuse. Elles vivent dans leurs propres foyers tout en respectant une « règle de vie » personnelle qui structure leur engagement spirituel et social.

Une action sociale diversifiée

Chaque membre choisit un « travail apostolique », une mission qui répond aux besoins de la société et de l’Église. Ces missions sont variées : soins aux malades et aux personnes âgées, soutien aux marginalisés, enseignement de la théologie, évangélisation par l’art sacral, et bien d’autres. Mary Waung, trésorière de la communauté depuis 15 ans, avance : « Mon charisme personnel est la reconnaissance. Je m’efforce de servir les jeunes et les personnes âgées en m’appuyant sur les enseignements de la foi ».

Mme Waung a organisé des événements communautaires majeurs, comme des dîners d’appréciation pour les religieuses ou des retraites spirituelles, tout en aidant des personnes vulnérables à trouver un logement ou à régulariser leur statut migratoire, des initiatives démontrant l’influence concrète des Daughters of the Church sur leur communauté locale.

Une vie de prière et de service

L’engagement des membres est équilibré par une vie spirituelle rigoureuse. Elles participent à la messe quotidienne, récitent la liturgie des heures, et consacrent du temps à l’adoration eucharistique. Pour Marna Omichinski, une autre membre active, ces pratiques offrent une structure essentielle : « Nos réunions mensuelles, le chapelet hebdomadaire et les discussions autour de livres spirituels m’aident à rester centrée sur la volonté de Dieu dans toutes mes actions. »

En complément de leur mission spirituelle, les Daughters of the Church s’illustrent par leur engagement dans le tissage des liens sociaux. Patricia Ballard souligne que la pluralité de leurs origines reflète bien le caractère cosmopolite de Vancouver et permet de tisser des liens avec diverses communautés. Leur collaboration avec des groupes religieux tels que les monastères carmélites ou le Conseil des femmes catholiques montre leur volonté de bâtir des ponts entre différentes vocations au sein de l’Église.

Ces femmes jouent aussi un rôle essentiel dans l’éducation religieuse et l’accompagnement spirituel. Que ce soit par le biais de l’enseignement catéchétique, du soutien aux nouveaux arrivants ou de la présence aux côtés des malades, leur présence contribue à transformer des vies.

Collaborations avec d’autres congrégations et communautés religieuses

Les Daughters of the Church entretiennent des relations étroites avec d’autres congrégations religieuses et groupes de foiL’une de leurs alliances les plus remarquables se fait avec les monastères carmélites. Les Daughters of the Church tirent une grande inspiration de la spiritualité carmélitaine, notamment de l’importance accordée à la prière contemplative et à la méditation. Patricia Ballard explique : « Les carmélites nous rappellent que la prière est le fondement de toute action apostolique. Leur exemple nourrit notre vocation et nous pousse à approfondir notre lien avec Dieu. ».

 En outre, elles collaborent régulièrement avec le Conseil des femmes catholiques, un groupe dynamique qui partage leur vision de service communautaire. Ensemble, elles organisent des retraites spirituelles, des événements caritatifs, et des campagnes de sensibilisation sur des questions sociales telles que la pauvreté ou l’isolement des personnes âgées.

Cette volonté de bâtir des ponts s’étend également à d’autres vocations et groupes interconfessionnels. Les Daughters of the Church participent à des dialogues œcuméniques et travaillent aux côtés de groupes protestants et orthodoxes pour promouvoir des initiatives communes, telles que le soutien aux réfugiés ou l’organisation de repas communautaires.

Patricia Ballard dans son studio à Port Moody, juste après avoir terminé l’icône/la peinture de « Le Couronnement de la Vierge » (désormais située dans la chapelle du Centre Pastoral Jean-Paul II, à Vancouver). | Crédit: Daughters of the Church

Retraite communautaire des Daughters of the Church, Cathédrale du Saint-Rosaire avec le directeur spirituel, le Père Pablo Santa Maria. Dernière rangée : Sr. Carmen Herrera (assoc. Filles de l’Église), Regina Mattusch, Jenny Lee, Marna Omichinski, Heather Thompson. Rangée du milieu : Père Pablo Santa Maria, Barbara Van Heiningen. Première rangée : Juvy Bonifacio, Fe Copeland, Patricia Ballard, Anita Moralda, Rose Fortaleza, Mary Souter, Mary Waung, Josie Castillo. | Crédit: Daughters of the Church