La campagne pour le leadership du Nouveau Parti Démocratique commence à peine que déjà elle s’annonce corsée. Pour l’instant, la course est dominée par Brian Topp, seul candidat officiellement en lice. Évidemment, pour qu’il y ait une course, il faut plus d’un candidat. C’est pourquoi tous les yeux sont tournés vers Thomas Mulclair qui fait durer le suspense même si c’est un secret de polichinelle qu’il sera dans la course.
En fait, même s’il se fait attendre, cela ne l’empêche pas d’être l’objet de tirs bien ciblés de la part de la campagne de Brian Topp. Quand bien même sa candidature demeure non-officielle, il a droit à une attention toute particulière de la part de partisans de monsieur Topp. Et même si d’autres candidats et candidates s’y joindront, c’est entre ces deux candidats que se jouera la course.
La nouvelle dynamique créée au sein de cette formation politique en raison de ses gains considérables au Québec laisse déjà sa marque. Alors que le thème dominant se dessine comme étant qui, des différents candidats, saura consolider les gains québécois, tout en assurant une croissance dans les autres régions, particulièrement dans l’Ouest du pays.
Avec d’autres candidats de haute qualité comme Peter Julian, qui pourraient se lancer dans l’aventure, cette course sera sans aucun doute la plus intéressante et la plus suivie depuis belle lurette. Il faut dire que la récompense est grande. Le vainqueur devient de facto chef de l’opposition officielle et reçoit les clés d’une confortable résidence officielle. Mais en même temps, les défis auxquels le nouveau chef devra faire face sont grands et demandent des qualités de leadership qui ne peuvent s’apprendre sur le tas.
Premièrement, le choix des membres du NPD fera face à un premier ministre en plein contrôle de ses moyens et avec un degré de confiance renforcé par sa majorité parlementaire. Ensuite, le nouveau chef sera en charge d’un caucus encore relativement peu expérimenté. Et, si Brian Topp l’emporte, son chef n’aura pas de siège à la Chambre des communes ce qui deviendrait de toute évidence la première priorité pour la formation.
Un autre défi, quel que soit celui qui l’emportera, sera de se connecter avec la population de la façon dont Jack Layton a pu le faire. Car, il faut admettre que les succès électoraux de la formation politique ont été dus, en très grande partie, au charisme contagieux de l’ancien chef. Le défi sera donc important pour le leader qui sera choisi en mars prochain.
Un candidat comme Peter Julian pourrait jouer un rôle stratégique dans la course. Même s’il n’a pas le profil d’un Thomas Mulclair ou d’un Brian Topp, son bilinguisme et sa connaissance des régions canadiennes en feront un candidat qui pourrait facilement s’attirer l’appui de nombreux militants. Si la course ne se décide pas au premier tour, ses partisans pourraient bien jouer un rôle très stratégique et ultimement décider du vainqueur.
La course sera également importante du fait qu’elle attirera une attention médiatique qui sera certainement très soutenue. Ce qui est bon pour permettre à la formation politique d’occuper une grande place dans l’univers politique canadien au cours des prochains mois. Toutefois, c’est aussi une attention qui peut devenir malsaine si la discipline des candidats et des membres du parti dérape, ce qui arrive parfois lors de ce type de course au leadership. Il appartient donc à ses membres de déterminer la suite des évènements.