À partir du jeudi 3 novembre, la peintre Rana Nikkholgh expose, au Centre culturel francophone de Vancouver, la première série de son projet « Divine Féminine ». Une réflexion sur l’image de la femme qui aura permis à la jeune artiste d’en apprendre plus sur elle-même.
« Je suis une enfant de la révolution et voilà tout ce qu’il faut savoir. » D’entrée, le ton est donné. Rana, décidée, n’en dira pas davantage sur ses origines. Un mystère à entretenir ? Plutôt l’expression d’une philosophie de vie patiemment cultivée. « Je ne vis pas dans un carcan» avance-t-elle dans un élan d’énergie qui la caractérise. « La nationalité, la culture de son pays ou le cercle familial peuvent freiner l’expression personnelle. Je me sens indépendante et c’est ainsi que j’ai pu me construire, en attachant de l’importance au libre arbitre.
Je me sens simplement connectée à l’univers que j’ai envie de tenir dans mes petites mains. » Ainsi va Rana, toujours enjouée à l’idée de partager un franc sourire ou une pensée profonde. « En tant qu’artiste, mais avant tout en tant qu’être humain, il est essentiel d’échanger avec les gens. Personnellement, je suis curieuse de comprendre le sens de la vie, d’où nous venons et où nous allons. » Cela tombe bien, car à travers la peinture, à laquelle elle s’adonne depuis son plus jeune âge, Rana semble avoir trouvé une réponse à son dessein. « L’art représente pour moi la nourriture de l’âme et du cœur, la manière de m’exprimer. »
« Nous sommes tous des dieux »
D’énergie, c’est justement ce dont il sera question dans sa prochaine exposition, « Divine Féminine. » Une façon pour Rana de montrer la véritable nature des femmes, trop longtemps bridée par les codes de la société. « L’image de la femme qui est véhiculée ne correspond pas à ma perception. Historiquement, on remarque d’ailleurs leur absence, même si la situation commence à s’améliorer. Certes, l’énergie masculine est très importante mais il s’agit de trouver un équilibre pour que nous puissions trouver ensemble la parfaite harmonie. » Les femmes seraient-elles pour autant des déesses comme le laisse entendre l’intitulé de l’exposition ? « Selon moi, Dieu est une force créatrice qui réside en chacun de nous. A ce titre, hommes comme femmes, nous avons tous une part de divin en nous. »
Intuitives, sensuelles, belles, intelligentes ou indépendantes, les dames représentées dans cette série dévoilent « l’essence féminine ». Les cheveux noirs et le regard persan, elles rappellent étrangement le physique de leur créatrice. « Une des toiles est un auto-portrait » confie l’artiste. « Quant aux autres, pas nécessairement. Inconsciemment, il est possible que je me représente à travers mon art » s’interroge-t-elle le regard songeur. « C’est la raison pour laquelle mon projet comptera bientôt deux ou trois séries. La première puise son inspiration dans mes expériences et m’a aidé à mieux me connaître. Les suivantes exploreront des horizons plus élargis. »
En attendant ces prochaines étapes, c’est avec sérénité que la jeune femme, qui n’en n’est pas à son premier coup d’essai, aborde ce prochain rendez-vous. « Que ce soit en France ou ici, j’ai déjà eu l’occasion de présenter mes œuvres dans des restaurants, des galeries d’art ou des centres culturels, ce qui m’apporte une certaine expérience. Je prends beaucoup de plaisir à préparer cette exposition. »
Une confiance qu’elle doit également à son épanouissement personnel. « Je ne me suis jamais sentie aussi proche de la vérité » s’enthousiasme-t-elle avant de poursuivre : « La création permet l’évolution. » Une maxime à prendre en considération car « tout le monde est un artiste potentiel capable de créer. »
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Exposition « Divine Féminine I »
Centre culturel francophone,
1551 7ème avenue ouest
Vernissage le jeudi 3 novembre à 18h, entrée gratuite
Fromages et vins seront servis