Le Festival de la Poutine de Vancouver se tiendra le samedi 19 novembre, au Centre communautaire hellénique, sur la rue Arbutus. « Cela va être un grand succès », s’enthousiasme Alexandre Brabant, l’un des organisateurs. « Tous les billets sont déjà vendus, et nous sommes sur un bon emplacement » indique-t-il. Au programme, poutine à volonté, concours de « poutines expérimentales » ou bien encore activités pour enfants. « Nous avons prévu des tas d’activités amusantes, précise Alexandre. Par exemple, nous allons arrêter des gens dans la rue, et essayer de leur vendre une patate ! » Les organisateurs ont même prévu un rallye où une trentaine de participants vont tester les meilleures adresses de la ville.
Une soirée poutine
Michel Blais, qui tient le restaurant Frenchies ! rue Dunsmuir, attend ces goûteurs de pied ferme. « Je vais sûrement leur préparer l’une de mes spécialités, la poutine à la viande fumée, » confie-t-il. Pour ce québécois d’origine, le secret d’une bonne poutine est un procédé de 12 heures, qu’il se refuse à révéler. Il nous donne toutefois quelques conseils : « Il faut utiliser du fromage au lait caillé, et non pas du cheddar. Aussi, il est important de faire sa propre sauce. »
Alexandre Brabant a eu l’idée d’organiser un festival de la poutine à partir d’une soirée très réussie. Il y a deux ans, il a reçu chez lui 25 personnes, dans le but d’organiser un concours de poutine. Il a répété la même opération l’année suivante, où près de 100 personnes ont assisté à l’évènement.
Ces deux succès ont mené à cette première édition du Festival de la Poutine de Vancouver. L’Antenne du Québec à Vancouver et le site “Francouver” – dont Alexandre Brabant est le co-fondateur – se sont associés à l’évènement. « C’est un grand déploiement, souligne Alexandre, tout le monde ici est au courant. » De plus en plus populaire Bien avant d’atteindre Vancouver, la poutine a vu le jour dans la petite ville de Warwick, au centre du Québec.
En 1957, un restaurateur du nom de Michel Lachance a eu pour la première fois l’idée d’allier le fromage au lait caillé et les frites. Ce n’est que plusieurs années plus tard, en 1964, que la sauce fut ajoutée dans un établissement de Drummondville. La poutine s’est depuis métamorphosée de plusieurs manières : aujourd’hui, on la retrouve sous sa forme italienne, avec de la sauce tomate, ou associée à de la viande fumée, une recette typique de Montréal. Elle est à la fois présente dans des chaînes de fast-food et de grands restaurants gastronomiques.
À Montréal, le restaurant Le Pied de Cochon propose ainsi une poutine au fois gras, pour la somme de 23 dollars.
Tous les québécois n’en raffolent pas pour autant. Julia, qui vient de Montréal, avoue qu’elle préfère aller au fast food. «La poutine, il se peut que j’en ai envie quand je me trouve dans un environnement où il y en a. Mais lorsque j’en achète, je suis toujours déçue. Elle a un goût tellement meilleur quand je la pique aux autres » dit-elle.
La poutine a depuis largement dépassé les frontières du Québec. Elle est notamment présente aux États-Unis, où plusieurs restaurants proposent leurs propres variantes. Certains américains l’associent même au plat national canadien. Calvin Trillin du New Yorker parle ainsi d’un plat qui reflète le caractère multiculturel du Canada. « Cela ne me surprendrait pas de voir une poutine asiatique en Colombie-Britannique ou encore une poutine ukrainienne [dans] les Prairies » écrit-il.
Mais pour Alexandre Brabant, la poutine revêt avant tout un caractère rassembleur. « Nous allons recevoir beaucoup de québécois, mais aussi des canadiens anglophones qui souhaitent en connaître davantage sur ce plat. » Pour lui comme pour d’autres, le Festival de la Poutine est avant tout l’occasion de passer un agréable moment.
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