Les voyages forment la jeunesse », donc me voilà à Vancouver. A quels genres de chocs culturels vais-je être confrontée ? Quelles collisions culturelles vont m’ouvrir l’esprit et me faire grandir, encore ?
J’ai bien sûr été émerveillée par le paysage sauvage qui entoure les grattes-ciel de verre éparpillés sur le sol du centre-ville, jusqu’au bord de l’eau.
Mais la petite Française que je suis a aussi écarquillé les yeux devant les pick-up qui se faufilent sur les grandes rues chargées de la ville. Impressionnée aussi devant l’immense variété de fast-food proposée, ainsi que par la taille des gobelets de cafés en tous genres.
J’ai découvert l’abondance nord-américaine !
Ces étonnements ne durent qu’un temps. Très vite, je me suis mise à prêter davantage attention aux étranges façons qu’ont les Canadiens de vous accueillir dans leur beau pays.
Ici, les serveuses sont courtement vêtues et vous offrent leur plus beau sourire, les commerçants vous demandent comment vous allez, à peine franchi le seuil du magasin et le banquier vous appelle par votre prénom !
Les Canadiens sont frappés par le fait que les Français ne répondent pas à leurs politesses. Les Français, eux, sont perturbés par tant d’affabilité et ne voient souvent que la superficialité de ce côté très sociable et ouvert.
Effectivement, quand ils ne se connaissent pas, les Français sont réservés et gardent leurs distances.
Ainsi, lors de ma première journée de shopping, après avoir préparé et retourné ma phrase en anglais dans ma tête pour demander à la vendeuse si les chaussures que je convoitais existaient en 38, j’ai perdu tous mes moyens quand elle s’est approchée de moi pour me dire :
« Hi there ! How you doing? ». Je lui ai adressé un sourire fébrile et je suis partie sans me retourner ! Je me suis sentie bousculée par tant de familiarité et mes bonnes manières ont été mises à rude épreuve !
Cependant, ayant fait le voyage jusqu’à Vancouver, dans le but de découvrir de nouveaux horizons et de rencontrer de nouvelles personnes, je n’ai pas été déçue par l’accueil chaleureux des habitants. Ici, la couche externe des personnes est plus perméable que celle des Français. C’est pourquoi je me suis sentie rapidement à l’aise et il a été facile pour moi de discuter avec des gens croisés sur mon chemin. Les Canadiens n’hésitent pas à engager une conversation pour vous aider à trouver la bibliothèque ou le Starbucks le plus proche, ou simplement pour vous parler du temps qu’il fait ou du match de hockey de
la veille.
Pourtant, il semble difficile pour eux d’établir une « relation longue durée ». Même si vous avez senti le courant passer au cours d’une longue discussion et que vous envisagiez une certaine forme d’amitié, il arrive parfois que le nouveau « copain » vous croise à nouveau au coin de la rue en ayant l’air de vous avoir oublié.
En France, c’est plutôt le régime du tout ou rien. Un Français se méfie des personnes qui lui sont étrangères et les considère comme un danger potentiel ! Mais, lorsqu’il rencontre une personne à qui il s’est enfin décidé à sourire et avec qui il a des affinités, il a besoin de nouer des liens plus solides.
C’est la métaphore de la pêche et de la noix de coco. Un oncle immigré au Canada, m’a parlé de cette image qui, je trouve, illustre très bien les différences culturelles entre le Canada et la France. Les Canadiens sont ce fruit tendre et appétissant, la pêche, qui a un noyau très difficile à casser. Les Français, eux, sont ce fruit à coque très dure, qui, une fois cassée offre un autre aspect, plus chaleureux.
Après m’être frottée à cette différence culturelle, après avoir encaissé le « choc », me voilà parfaitement adaptée à cet environnement ! Je me suis ouverte à des habitudes de vie nouvelle, j’ai grandi, encore !
Et puis, à choisir entre des gens qui vous font la gueule à longueur de journée et d’autres qui vous demandent comment vous allez, sans vous connaître mon choix est vite fait !