Sur l’affiche, une ravissante brune, un violon sous le menton, l’archer à la main et le regard pétillant. Cette adolescente s’appelle Jocelyn Pettit et cette année, elle fait partie des nombreux artistes sélectionnés pour l’événement francophone le plus réputé de toute la Colombie-Britannique. Un festival de découvertes mais aussi de traditions, qui en est tout de même à sa 23ième édition !
A l’origine, l’événement avait pour but, selon les traditions québécoises, de célébrer la réunion « au bois » des membres de la famille au printemps. On fêtait la découpe des érables autour d’un bon repas familial. Au menu, il y avait la tourtière, la tire d’érable mais aussi la Poutine, des plats que l’on retrouve, bien entendu, pendant les festivités. Ce moment d’intimité et de partage a donné son nom au festival. Centré autour de la musique, ce dernier n’oublie pas ses origines puisque cette année, M. Benoi Deschêne, sculpteur et peintre de Saint-Jean-Port-Joli y exposera ses œuvres dont de nombreuses pièces extraites de ses mains expertes des profon-des forêts canadiennes.
Le festival, qui se présente lui-même comme « l’évènement majeur de la francophonie de Colombie-Britannique », fait bien entendu la part belle aux artistes canadiens maîtrisant la langue de Molière. Ceci est d’autant plus vrai en cette année 2012, année internationale de la francophonie. On y retrouve des compositions rappelant le style musical de la Nouvelle-France, mais aussi des sonorités celtiques ou encore des camps de trappeurs. L’événement donne l’occasion à ceux qui ignorent le charme de ces musiques joyeuses de découvrir une culture et une tradition riche et conviviale. Venus de toutes les provinces, ils partageront cette année la vedette avec des musiciens du monde entier. Les amateurs de musique devraient êtres comblés par la diversité des styles proposés. On y retrouvera aussi bien les traditionnelles chansons canadiennes que les sonorités latinos, afro-latines ou encore japonaises dans une programmation très dense qui tente de tout faire tenir en deux jours.
Cette intégration d’artistes locaux et internationaux est une évolution récente du festival, qui s’est ouvert à ces musiciens sous la houlette de sa directrice générale et artistique, Johanne Dumas. Une intégration qui s’est révélée payante, puisqu’en plus de sa cible originelle francophone, la présence de ces interprètes et compositeurs a permis de susciter la curiosité de nombreux anglophones qui représentent désormais entre 60% et 70% des visiteurs chaque année. La fête a rassemblé jusqu’à 18 000 personnes en deux jours. Un succès si l’on considère que l’événement se passe à Maillardville, dans la banlieue de Vancouver, et au mois de mars. « Si nous réussissons à réunir 12 000 personnes, nous pourrons considérer que le festival à été une réussite cette année », selon Mme Dumas. Un objectif qui pourrait bien se réaliser, et même être surpassé, puisque cette année, les horaires d’ouverture se sont étendue au samedi soir.
Si les adultes pourront pro-fiter des concerts, les enfants ne seront pas oubliés par les festivaliers, puisque l’organisation propose de nombreuses activités et attractions pour amuser les plus jeunes. D’une initiation à la sculpture au dessin en passant par le maquillage, ils pourront aussi découvrir le musée Mackin qui recrée les conditions de vie des premiers bûcherons arrivés à Maillardville dans les années 1900.
Lorsque l’on demande à Mme Dumas de nous raconter son meilleur souvenir du festival, la directrice a bien du mal à se prononcer pour un moment particulier. Néanmoins elle se rappelle de la rencontre d’Yves Lambert et de Marco Calliari, deux artistes québécois qui s’étaient retrouvés au festival il y a quelques années. A la suite d’une prestation commune, et en dépit de styles musicaux très différents, le courant est si bien passé entre eux que les deux musiciens ont décidé de travailler ensemble sur une tournée inédite au Canada. La plus belle des récompenses pour le Festival du Bois, tout à fait dans l’esprit de partage et de la découverte qui y prévalent.