La fin de semaine prochaine, le Nouveau Parti Démocratique du Canada (NPD) élira son nouveau chef. Du même coup, la Chambre des communes retrouvera un chef de l’opposition officielle permanent.
Ce sera la fin de l’intérim de Nycole Turmel au poste. Pour plusieurs membres au sein de la formation, c’est une page qu’ils n’auront aucun mal à tourner. Depuis sa nomination surprise par Jack Layton, on ne peut que constater que la formation a eu énormément de difficultés à tirer son épingle du jeu. Sa performance à la Chambre des communes et dans les grands débats confrontant le pays ne lui a pas permis de capitaliser sur le chemin tracé par Jack Layton. C’est surtout vrai au Québec où un récent sondage de la firme Léger Marketing indique que le Bloc Québécois, décimé par la vague orange, a repris le dessus sur le NPD.
Ce sondage ne pourra que profiter au candidat Thomas Mulcair alors que s’amorce la dernière ligne droite de cette course au leadership. Autre bonne nouvelle pour lui, il a reçu, la semaine dernière, l’appui du candidat à la direction Martin Singh. L’homme d’affaires de la Nouvelle-Écosse a recruté, dit-on, quelque 10 000 membres. Rien ne garanti qu’ils suivront tous leur candidat en votant pour Mulcair, mais il y a fort à parier que ce sera le cas.
En fait, il faut espérer pour l’équipe Mulcair que ceux-ci n’avaient pas encore voté au moment de l’annonce de leur protégé. Voyez-vous, le processus de vote pour cette course à la direction a ceci d’un peu particulier que certains des membres ont déjà voté. Et ce, même avant que n’ait eu lieu le dernier des débats des candidats.
En fait, l’approche choisie par le NPD marie le traditionnel aux nouvelles technologies. Et cela se reflète dans la procédure pour choisir le prochain chef. Il s’agit en fait de plusieurs procédures. Quatre au total.
Deux le sont par anticipation par La Poste ou en ligne. Pour ces deux façons de faire son choix, les membres doivent y aller d’un vote préférentiel en indiquant un ordre de préférence pour le premier choix, le second et ainsi de suite.
Vous pouvez y voir la preuve que les débats n’ont pas d’impact réel sur le choix des membres. Ceux-ci ont habituellement fait leur choix principal bien avant les débats et changent très rarement leur position en cours de route.
Par ailleurs, d’autres membres voteront en direct pendant le congrès au leadership. Contrairement aux personnes qui auront déjà voté, celles-ci pourront faire leur choix à la lumière des résultats du premier tour et des tours subséquents si cela est nécessaire. Mais pour ce faire, inutile de se rendre à Toronto. La formation a prévu un vote en ligne en direct pour chacun des tours de scrutin.
Il sera intéressant de voir les statistiques pour savoir combien de personnes auront voté par anticipation. Ces personnes n’auront pas l’avantage de connaître les résultats du premier tour avant de faire leur deu-xième choix. C’est un avantage stratégique qui peut fortement influencer le choix final en raison des jeux de coulisses qui viennent animer les congrès au leadership.
L’issue du congrès de la fin de semaine prochaine marquera donc un second départ pour la formation qui forme l’opposition officielle à Ottawa. Son nouveau chef devra rapidement donner le ton en reprenant sa place dans les débats publics, qui a été éclipsée au cours des derniers mois par la présence d’un chef intérimaire et une bonne performance de l’autre chef intérimaire, celui du Parti libéral du Canada, Bob Rae.