Terre d’immigration, le Canada s’est forgé au fil des ans cette image de diversité des origines et de diversité culturelle atypique. Pourtant le reflet de cette diversité à travers les médias s’est fait attendre dans les médias dits « mainstream », des grands journaux aux grandes chaînes de télévision, en passant par les radios nationales.
A Vancouver et ailleurs, la sphère médiatique a donc vu exploser les médias communautaires, notamment les journaux gratuits. Plus tard, certains médias se saisiront de la question de la diversité au sein même de leurs rédactions, comme à l’antenne, en lançant des programmes visant à les rendre moins homogènes.
Le programme tri annuel Multimédia et Multiculturalisme (M&M), a été lancé en 2011 par l’Association canadienne pour les Nations Unies, sur la base « que beaucoup de nouveaux arrivants et de populations immigrantes ne se sentent pas toujours connectés à la société canadienne et que les médias ne dépeignent pas toujours des portraits justes d’eux, si seulement ils leur arrivaient d’en faire », explique Lara Hill, coordinatrice des programmes de stages au sein de l’association. Le programme est parrainé par Shaw Media au niveau national et par plusieurs médias, tels que Metro, Global, The Edmonton journal sur le plan local.
Shaw Media vient par ailleurs de lancer, début avril, sa chaîne multiculturelle Shaw multicultural channel, composée de 5 chaînes : PTC Punjabi Canada and Channel Punjabi, la chaîne hindi, Aapka Colors, GMA Pinoy TV de Manille (Philippines) and NTD, qui offre des programmes en mandarin, cantonnais, français et anglais.
« En tant que pilier de la démocratie, le média joue un rôle significatif, en plaçant notre sens de l’appartenance et de l’engagement dans la communauté canadienne élargie », explique Lara Hill. C’est pourquoi M&M a été lancé, selon elle, « en impliquant les groupes ethnoculturels sous-représentés dans les médias », notamment grâce à des stages dans les rédactions, parmi d’autres initiatives.
La vingtaine de jeunes stagiaires recrutés chaque année sont pour la plupart issus d’écoles secondaires et d’universités de différentes villes du Canada et représentent une large palette de communautés ethnoculturelles de Vancouver, Calgary, Edmonton, Saskatoon/Regina, Toronto, Ottawa, Montréal et Halifax.
Ils ont un diplôme ou une expérience dans le journalisme ou la communication et ont souvent d’autres champs d’intérêts complémentaires, avec une curiosité pour les questions liées au multiculturalisme et aux médias. « Les stages offrent une incroyable opportunité pour les jeunes diplômés de mettre un pied dans une rédaction et gagner de l’expérience dans un environnement de travail. Cela renforce leur employabilité et leur confiance en eux-mêmes », souligne Lara Hill.
Espérons que cette initiative soit une source d’inspiration pour d’autres médias.