Bien des choses négatives peuvent se cacher derrière 1,5% : le taux de matière grasse d’un yaourt trop allégé, un fantasme électoral de Jacques Cheminade, ancien candidat aux présidentielles françaises de 2012, ou encore la part de la population de Colombie-Britannique ayant le français comme langue maternelle. Ce dernier cas est pourtant loin d’être désespérant comme le confie Réal Roy, Président de la Fédération des Francophones de la Colombie-Britannique. A la veille de la 67ème assemblée générale de l’organisation, il fait le point sur les enjeux importants liés à la communauté et en dit un peu plus sur sa personnalité.
La Source: Bien qu’à la tête de la FFCB depuis 2008, vous restez encore peu connu du grand public. Qui est donc Réal Roy ?
Réal Roy: Je suis né au Québec avant de m’installer à Victoria en 2001 où je suis professeur de biologie à l’Université. J’enseigne en anglais, mais je parle français à la maison, chose dont j’ai toujours été fier. C’était donc important pour moi de m’impliquer, d’autant que beaucoup de changements sont intervenus depuis quelques années. Il y a vingt ans, le nombre d’élèves inscrits en école française d’immersion était ridicule. Il est aujourd’hui de 7%. Ces évolutions nécessitent une aide que je contribue à apporter avec plaisir, même si je ne sais pas encore si je me représenterai en 2013.
L.S.: Les membres de la communauté sont-ils plus nombreux qu’auparavant ?
R.R.: On observe une croissance constante. Seules 70 000 personnes ont le français comme langue maternelle. Par contre, il y a un total de 300 000 francophones, soit 10% de la population provinciale. Contrairement à ce qui est parfois rapporté, le français est donc la seconde langue la plus parlée après l’anglais, le mandarin n’étant pratiqué que par 160 000 personnes. Dans les faits, 85% des membres de la communauté proviennent d’autres provinces ou de l’extérieur du Canada. De plus en plus de gens savent parler le français, notamment les jeunes. La mobilité et la prise de conscience que le français est une langue importante à l’échelle nationale y sont pour beaucoup.
“Notre slogan anglais “French, a part of us” insiste d’ailleurs sur l’importance du Français dans l’histoire du Canada.”
Réal Roy, Président, Fédération des francophones de la Colombie-Britannique
L.S.: Le slogan du logo de la FFCB s’intitule « la C-B, j’en fais partie ».
Pourquoi est-il important de créer chez les francophones un sentiment d’appartenance à la province ?
R.R: La communauté francophone n’est malheureusement pas assez visible. Nous souhaitons que les membres de la communauté s’impliquent davantage en utilisant par exemple les services en français mis à leur disposition. Trop de gens se contentent encore des services offerts en anglais alors qu’ils doivent pouvoir exercer le droit d’être servi en Français. Notre slogan anglais « French, a part of us » insiste d’ailleurs sur l’importance du Français dans l’histoire du Canada.
L.S.: Le Français a récemment failli perdre son statut de langue officielle à l’école dans la province, preuve que sa situation reste fragile. Que comptez-vous faire pour renforcer sa position ?
R.R.: Sur un plan politique, nous devons nous faire entendre, ce qui n’est pas toujours aisé dans la mesure où beaucoup de francophones ne sont pas encore suffisamment mobilisés. Au niveau scolaire, il nous faut appuyer les demandes d’ouvertures de programmes d’immersion française car trop de personnes restent actuellement sur liste d’attente. Enfin, nous devons permettre aux gens de se soigner en français. C’est l’objet de RésoSanté qui met à disposition un guide qui répertorie les professionnels qui parlent notre langue.
L.S.: Quel est l’impact du nouveau budget fédéral sur les organisations francophones ?
R.R.: Il est encore tôt pour juger des impacts ressentis par chaque organisme, même si officiellement, il semblerait que les budgets de la communauté francophone ne soient pas affectés.
L.S.: Le nouveau modèle provincial de la gestion des centres d’emplois provinciaux regroupés est entré en vigueur depuis le 1er avril. Quel regard portez-vous sur ce sujet ?
R.R.: Là encore, la livraison des services est encore trop récente pour que je puisse émettre un premier bilan. Je crois tout de même que le modèle choisi par la province n’est pas le bon. En ne spécialisant pas les centres par langue, le bénéficiaire devra certainement attendre plus longtemps que la moyenne s’il souhaite être servi en français.
67e assemblée générale
annuelle de la FFCB
les 8, 9 et 10 juin
hôtel Executive Airport Plaza
7311 Westminster Hwy
Richmond
604.278.5555
Bonjour, J’ai bien aimé votre article situé à l’adresse https://thelasource.com/fr/2012/06/04/real-roy-le-francais-est-la-deuxieme-langue-la-plus-parlee-en-colombie-britannique/. Toutefois, le mot “français”, dans le sens de langue française, est épelé plusieurs fois avec un F majuscule, alors qu’il devrait prendre une minuscule. En anglais, les langues prennent la majuscule, mais ce n’est pas le cas en français! De même, “francophone” devrait toujours s’écrire avec la minuscule (cette graphie n’est pas uniforme dans votre article). Merci de nous informer de ce qui se passe chez les francophones de la Colombie-Britannique!