Alors que l’été bat encore son plein, la dernière chose qui vous passe par la tête est la rentrée. Vous avez bien raison de tout faire pour l’ignorer pour l’instant. Pourtant, elle est bien à nos portes. La rentrée scolaire, bien sûr, mais aussi la grande rentrée politique.
Aux États-Unis, la campagne présidentielle entre maintenant dans sa phase finale. C’est le grand sprint vers la ligne d’arrivée fixée au 6 novembre prochain. Et oui, déjà presque quatre ans que Barack Obama a été élu à la présidence américaine. Juillet est traditionnellement le mois où les campagnes présidentielles prennent une pause pour faire le point sur l’état des choses.
Le grand cirque électoral américain se mettra en marche une fois que seront terminées les conventions des deux grandes formations. Le Parti républicain tient la sienne à la fin août alors que les Démocrates se réuniront quelques jours plus tard le 3 septembre.
À partir de ce moment, l’orgie de dépenses pour gagner le cœur des électeurs américains se mettra en cinquième vitesse. Il y a quelque chose de tristement ironique dans toute cette histoire. Alors que le pays continue sa performance économique anémique, des sommes record seront probablement amassées et dépensées pour convaincre le peuple des qualités exceptionnelles de l’un et l’autre candidat présidentiel.
Alors que l’on rapportait que la campagne de 2008 avait été la plus coûteuse de l’histoire des États-Unis, avec la somme faramineuse d’un peu plus de cinq milliards, oui, oui, milliards, les observateurs s’entendent pour parier que celle de 2012 ira au-delà de ce record qui n’a rien pour inspirer la fierté.
Tout cet argent mis à part, il semble y avoir des choses qui ne changent pas vraiment dans le paysage politique américain. Par exemple, je lisais récemment un éditorial dans l’édition du 13 juillet 1962 du magazine Life. Il y a cinquante ans cette prestigieuse publication y allait d’un regard sur le GOP, le Grand Old Party comme on appelle le Parti républicain. L’éditorialiste portait son attention sur la doctrine de cette formation politique telle que décrite à l’époque par l’ancien président Dwight Eisenhower. Pour lui, l’approche du parti devait avant tout reposer sur deux éléments fondamentaux : les libertés individuelles sont mieux servies par un gouvernement central fort, mais aux pouvoirs limités, et le marché libre et capitaliste est une force du « bien » dans le monde.
Aujourd’hui, il serait de toute évidence ce que l’on reconnaît au Canada comme un conservateur à tendance progressiste. Cinquante ans plus tard, il est raisonnable de dire que le porte-étendard républicain pour l’élection présidentielle, Mitt Romney, est probablement dans cette lignée idéologique. C’est toutefois pour lui un véritable carcan dans le contexte actuel du Parti républicain.
Il est comme un bon acteur dans un film mal dirigé et au scénario douteux. Romney ne semble pas tout à fait lui-même et cela se voit. Le script du parti fortement influencé par l’aile plus extrême représentée par les membres du mouvement Tea Party a déjà mis au grand jour un certain malaise chez le porte-étendard républicain. On en a vu un exemple dans la réponse de Romney dans le cas de la loi sur l’assurance santé à la suite de la décision de la Cour suprême des États-Unis.
Mais qu’à cela ne tienne, la campagne se jouera avant tout avec des campagnes publicitaires ciblées dans les états clés. Dans ce genre de campagne, l’argent est le nerf de la guerre. Et, la campagne qui s’amorce chez nos voisins du sud verra un véritable déluge de messages publicitaires pour détourner l’attention des vrais problèmes qui affligent ce pays. J’aurai la chance d’y revenir. D’ici là, profitez des belles journées.