En cette après-midi de septembre 2013, Amy vous reçoit dans son bureau de Service Canada avant que vous ne récupériez votre enfant à la sortie de son premier jour d’école avec Sasha, sa nouvelle enseignante.
Un rien anticipé, ce récit pourrait pourtant devenir réalité grâce aux efforts du Bureau des affaires francophones et francophiles (BAFF) dont bénéficient actuellement nos deux étudiantes. Créé en 2004, l’organisme permet à plus de 170 étudiants et étudiantes francophones et francophiles de poursuivre chaque année des études à temps plein en langue française à l’université Simon Fraser de Burnaby.
Des études en français pour devenir fonctionnaire ou enseignant
Une chance pour Sasha, 22 ans, originaire de Surrey et dont les parents sont francophones : « Il est parfois difficile de rester dans un univers français à Vancouver et c’est ce que permettent ces études. Grâce à elles, j’espère profiter de mon bilinguisme reconnu pour devenir enseignante ou travailler pour le gouvernement. » Une opportunité partagée par Amy, 23 ans, également en dernière année, et qui souhaiterait aussi « être employée par le gouvernement ». Née à Taïwan, la jeune femme, tout comme 90% de ses camarades, a d’abord étudié le français dans une école d’immersion avant d’intégrer le Programme en administration publique et services communautaires dispensé par la Faculté des lettres et sciences sociales.
« Ce programme pluridisciplinaire comprend des cours de science politique, d’administration publique, d’histoire ou encore de langue, littérature, linguistique et cultures francophones et permet aux étudiants d’obtenir des postes dans la fonction publique, dans le secteur privé ou dans l’enseignement dans la province », précise Claire Trépanier, Directrice du BAFF, avant de poursuivre. « Il s’agit là d’un programme unique au Canada, mais nous offrons aussi des programmes tournés vers la pédagogie via la Faculté d’éducation de l’université. »
Lors de leur troisième année, les étudiants doivent effectuer un séjour d’études d’un ou d deux semestres au Québec, en France ou en Belgique. Une expérience enrichissante qui leur les portes d’établissements prestigieux en Europe comme Sciences Po Paris, les IEP de Strasbourg, Lille ou Aix-en-Provence ou l’université François-Rabelais de Tours. Dans le même temps, d’autres francophones font le chemin inverse et viennent un an au Canada. « Dans le cas des étudiants étrangers qui viennent suivre un programme de formation professionnelle en éducation, nous souhaitons les garder ici pour qu’ils puissent contribuer au système scolaire. » insiste Claire Trépanier.
Un bilan positif
Il est vrai que depuis son ouverture il y a huit ans, le BAFF offre aux études en français de belles perspectives. « Nous avons rapidement atteint nos cibles quant au nombre d’étudiants et le bilan est très positif », se félicite la Directrice. « SFU est aujourd’hui une des seules universités anglophones du Canada à se joindre à l’Association des universités de la francophonie canadienne. Il y a un réel appui de la haute administration de l’établissement qui nous permet d’avoir des professeurs francophones de grande qualité. »
Subventionné par Patrimoine Canada et par le ministère de l’Education de Colombie-Britannique, le BAFF attend avec impatience les montants qui seront alloués pour la période 2013-2018. « Nous accueillons actuellement 25 nouveaux élèves à chaque rentrée dans le Programme en administration publique et services communautaires et souhaiterions pouvoir augmenter le nombre de programmes dans le futur » indique Claire Trépanier.
Un avenir qui se poursuivra toujours en étroite relation avec la communauté francophone de Colombie-Britannique parce que le BAFF consulte régulièrement la communauté pour ainsi répondre aux besoins éducatifs des jeunes francophones et francophiles.
Au-delà de l’aspect universitaire, un des objectifs du BAFF est en effet de faire rayonner la langue française le plus largement possible. Chaque année, l’équipe du BAFF organise ainsi le Printemps de la Francophonie à SFU pour lequel elle fait notamment appel à des conférenciers, des artistes et des auteurs désireux de partager leur amour de la langue et différentes thématiques avec le public. « Près de 800 personnes ont assisté à cet événement au cours de la dernière édition » commente la Directrice. Un succès qui, comme le BAFF, est amené à perdurer au fil des années.