En Israël, le quotidien Maariv (“Le Soir”), tiré à 180 000 exemplaires, vient d’être racheté par le quotidien Makor Rishon, un journal édité par M. Shlomo Ben-Zvi, considéré comme proche de la droite nationaliste et des milieux religieux. Cette acquisition, réalisée sur fond de crise économique de la presse dans le pays, suscite l’inquiétude, non seulement parmi les quelques 2000 salariés du journal qui re-doutent un changement de ligne éditoriale, jusqu’ici située au centre-droit, mais plus largement dans la société israélienne qui assiste à l’affaiblissement du pluralisme dans sa presse.
En effet, certains observateurs prêtent à M Ben-Zvi l’intention de vouloir toucher le lectorat religieux, comme le souligne le quotidien de gauche israélien Haaretz, dans son article « L’homme, son média et son message » (« The Man, his media and his message »), ou encore The Marker, selon lequel il souhaite clairement « exercer son influence en vue d’un changement de la ligne éditoriale » du Maariv. Quid de l’indépendance de la presse, vis-à-vis du pouvoir en place et de la droite nationaliste ? Neuf autres quotidiens sont publiés en Israël : un en arabe, un en anglais et deux en russe, les autres étant des publications de la communauté juive ultra-orthodoxe, auxquels s’ajoutent 17 hebdomadaires s’adressant à différents publics.
À Vancouver, l’hebdomadaire The Jewish Independant revendique son indépendance et sa liberté de critiquer son gouvernement. Le journal, à travers ses éditorialistes et contributeurs, fait résonner de multiples voix contradictoires et diverses, garantissant un certain pluralisme d’opinions. Récemment, il condamnait par exemple l’ostracisme d’immigrants africains sur le territoire (« Un message dangereux »,
juin 2012). Il soulève également des questions sur les conditions nécessaires pour la paix entre Israël et la Palestine, et dans ce sens, met en lumière des initiatives positives (« Traverser Israël en vélo pour la tolérance et la paix », juin 2012), tout en menant un combat de front contre l’antisémitisme. L’objectif du journal est, comme tous les journaux communautaires ici, de rendre compte de la présence juive en Colombie-Britannique avec un œil sur l’actualité en Israël et sa diaspora.