La consultation sur les langues officielles menée par l’Honorable James Moore a pris fin ce 12 octobre. Si ces résultats ne sont pas encore connus, il est déjà possible de dresser un premier bilan. Pour rappel, cette consultation avait pour but de déterminer la suite à donner à la feuille de route sur la dualité linguistique qui prendra fin le 31 mars 2013, et surtout aux 1,1 milliard de dollars de budget dont elle était dotée.
Cette année, le ministre Moore ou ses représentants ont rencontré près de 400 Canadiens en petits groupes partout dans le pays dans le cadre de 22 tables rondes. Coté Internet, près de 2200 personnes ont répondu au questionnaire en ligne du 22 mai au 12 octobre 2012. Environ 2600 personnes au total ont donc contribué, ce qui représente une participation à la hausse en comparaison des consultations de 2007–2008.
Si Patrimoine Canada affirme être satisfait de cette participation, ce n’est pas le cas de nombreux organismes. A commencer par la Fédération des francophones de Colombie-Britannique (FFCB), par la voix de sa directrice générale Christine Sotteau « Effectivement, on est un peu déçu de ce nombre. Nous attendions plus de monde sur un sujet aussi important. Nous sommes environ 70 000 francophones dans la province, alors réaliser que seules 2 600 personnes se sont mobilisées à travers tout le pays… »
Des questions inaccessibles
Pour Mme Sotteau, le problème du questionnaire en ligne était surtout lié à la façon dont étaient posées les questions. « Il fallait des compétences techniques et une bonne connaissance des dossiers pour y répondre. Ce n’était pas un questionnaire accessible à tous ». Voici un exemple du type de question posée : Quels seraient, selon vous, trois enjeux à prioriser pour mettre en valeur la dualité linguistique et sensibiliser les Canadiens aux avantages et bénéfices de nos deux langues officielles ? Sibyllin.
Mme Sotteau est rejointe dans son analyse par Remi Marien, directeur général du Conseil jeunesse francophone de Colombie-Britannique (CJFCB) : « Il est vrai que la participation est assez faible à l’égard des enjeux du bilinguisme. L’accessibilité des questions en est, pour moi, l’une des principales raisons. Pour les faire comprendre à nos jeunes, il a fallu compter sur les vidéos explicatives mises en ligne par le Conseil jeunesse provincial du Manitoba. Cette démarche aurait dû être accomplie par le gouvernement. Les jeunes, premiers concernés par cette consultation sur leur avenir, étaient à des années-lumière de pouvoir y répondre correctement. »
Néanmoins, comme le souligne Tanniar Leba, directeur général de la Boussole, « Même si on aurait aimé davantage de contribution, on ne pouvait pas obliger les gens à répondre à la consultation. »
Tous se rejoignent sur le fait que si les questions avaient été posées sur la vie de tous les jours en milieu minoritaire, si ces questions s’étaient révélées pratiques et accessibles, si elles avaient été moins techniques… le résultat aurait été bien différent.
D’un autre coté, selon Mme Sotteau, les choses ne sont pas si mauvaises puisqu’elle se dit « quasiment sûre, à titre personnel, qu’il y aura une autre feuille de route pour la dualité linguistique. Il est presque impossible que tous les programmes qui en dépendent disparaissent en même temps le 31 mars 2013. Quant à la somme qui lui sera allouée, on ne peut rien prévoir avant le vote du budget en février. »
La Société Francophone de Maillardville récompensée
La SFM s’est vue remettre le prix Louis Riel lors du Contact Ouest, au Yukon. Ce prix récompense l’organisme des régions Ouest qui s’est le plus démarqué dans la promotion et le développement des arts et de la culture francophone. C’est Johanne Dumas, la directrice générale et artistique qui a reçu le prix au nom du CA de la SFM. Pour rappel, la SFM organise des événements comme le Festival du Bois ou Sous le Chapiteau dans la région de Coquitlam/Maillardville.