De la création d’une pléiade d’organisations non-gouvernementales (ONG), aux magazines gratuits spécialisés, Vancouver est une ville verte au sens propre comme au sens figuré. Alors qu’une levée de boucliers s’annonce pour contrecarrer le projet de pipeline Northern Gateway ; le sommet sur l’énergie canadienne à Vancouver prévu du 13 au 15 novembre ne pouvait pas mieux tomber. C’est en terre vancouvéroise, où la culture de la nature prédomine que les enjeux économiques seront abordés. Hasard ou symbole, les énergies renouvelables ne seront pas mises de côté, au contraire elles semblent être de plus en plus valorisées. Retour sur cette culture de la nature cherchant à se démarquer face aux titanesques enjeux économiques de la province.
L’union fait la force, pourrait être la devise des habitants de Vancouver qui se sont toujours ralliés à la cause pour l’environnement. Si la Colombie Britannique devait être une équation, ce serait bien nature égal culture. « Protégez ce que vous aimez », c’est le slogan de l’un des magazines gratuits intitulé Common Ground. Parmi les thèmes abordés : L’environnement, la santé, le réchauffement climatique, les produits biologiques, l’énergie ou encore l’alimentation. Ce magazine rentre dans la ligne activiste des protecteurs de l’environnement britanno-colombien. La cause a vraiment explosé dans les années 70, en donnant le jour à l’organisation mondialement connue : Greenpeace. L’engagement activiste est tel qu’il a donné lieu à la création d’un parti politique, le parti vert en 1983 basé dans la capitale de la province, Victoria. Depuis lors d’autres organisations désireuses de protéger l’environnement ont émergé telles que la fondation David Suzuki, Ecojustice, le Sierra Club. Pour les habitants de Vancouver, il est aisé de faire du bénévolat dans l’une des nombreuses ONG de la ville. Village Vancouver est un bon exemple. Le concept d’éco- citoyenneté prend alors tout son sens. En effet, comme d’autres ONG, Village Vancouver est basé sur un système de valeurs comme le bien-être social, la recherche de réponses locales au dérèglement climatique, à l’épuisement des ressources naturelles, de l’instabilité économique, et des inégalités. Partager un repas avec ses voisins et participer à une économie plus localisée en produisant des légumes dans son quartier. Village Vancouver fait partie d’un mouvement global inscrit dans près de 34 pays. Près de 69 projets sont déjà organisés dans tout le Canada, dont 9 sont en Colombie Britannique. Environnement, énergie, économie, faut-il nécessairement sacrifier l’un au bénéfice des deux autres ? Le sommet sur l’énergie couvrira d’ailleurs l’ensemble des grands enjeux énergétiques.
Le rapport de l’office national de l’énergie, intitulé Aperçu de la situation énergétique du Canada 2011, met en lumière qu’en : « en 2011, les recettes tirées des exportations canadiennes d’énergie ont injecté 113, 7 milliards de dollars dans l’économie, soit une augmentation de 19,9 milliards de dollars par rapport à 2010 ». Dans le faisceau d’une économie mondiale inquiétante, les chiffres de l’exportation canadienne se veulent rassurants. Or, si l’économie canadienne est forte, la manière de produire est plus que jamais sujet à controverse.
Les énergies renouvelables
Bien que le Canada ne fasse pas figure de bon élève concernant le protocole de Kyoto ; le gouvernement Harper a annoncé soutenir au mois de septembre dernier, un projet d’énergie renouvelable en Colombie-Britannique. Près de 13,7 millions de dollars ont été investis en appui au projet de réduction de l’effet de serre. La création d’un pavillon de recherche en bio-énergie à UBC, permettra de convertir le combustible en bois à énergie, grâce à la technologie de la gazéification de la biomasse. Cette installation alimentera environ 1 500 maisons par année et générera environ 12 % de la demande en chauffage du campus. L’investissement dans les énergies renouvelables apparaît devenir une nécessité. Et pour cause, la Colombie-Britannique a décidé d’introduire la voiture électrique dans la société vancouvéroise. Les entreprises SemaConnect basée à Richmond et EcoSpark Tech à Toronto feront la démonstration le 9 novembre prochain, au Sheraton Hotel d’une « station de recharge ». Les voitures électriques ne produisent aucun effet de serre. Un argument qui pèse à l’heure du réchauffement climatique. Mais attention à la nuance, contrairement à ce qui est répété, la voiture électrique ne rentre pas dans la catégorie des énergies renouvelables. Pour Jonathan Ambeault, directeur du service des affaires et des technologies à EcoSpark :
« Nous sommes tous dépendants du pétrole. Tout le monde reconnaît que les combustibles fossiles ont un impact négatif et représentent une ressource limitée. Or une voiture électrique est un « consommateur » d’énergie réutilisable, (elle ne fournit pas d’énergie renouvelable). C’est toute la différence ! ».
L’ambition de Vancouver en 2020 est simple, devenir la ville la plus verte au monde. Espérons d’ici là que les efforts du maire de la ville, Gregor Robertson, ne soient pas entachés par le sinistre d’une marée noire.