Fin décembre, l’année fait sa valise. Elle nous quitte pour toujours. Bon débarras. Entre la révolution syrienne qui n’en finit pas d’aboutir, les morts à Gaza, les lancements de roquettes sur Israël, la poursuite de la colonisation en Cisjordanie, la lutte pour la démocratie de nouveau bafouée en Égypte, l’ouragan Sandy, la crise en Grèce, en Espagne, au Portugal et je ne sais où encore, sans oublier la piètre performance des athlètes canadiens aux Jeux Olympiques de Londres 2012, il faut bien le dire, alors que nous approchons la période des fêtes, cette année n’aura pas été un cadeau. Heureusement qu’il y a eu dernièrement la réélection d’Obama et la reconnaissance de la Palestine par l’ONU, pour sauver les meubles et les apparences. En dehors de ces petites éclaircies, reconnaissons que, dans l’ensemble, l’année 2012 a plutôt été ombrageuse. Un très mauvais millésime.
Et oui, le moment est donc venu de faire le bilan de l’année. C’est le temps de la passer en revue. C’est l’heure de l’inventaire. Pour cela il faut faire marche arrière. Revenir aux espoirs fondés en début d’année, à la belle époque des prises de bonnes résolutions. Quand l’on croit encore qu’il est possible de tout effacer et de repartir à zéro. Au moment des résolutions prises avec l’espoir naïf, même candide, de pouvoir les tenir jusqu’au bout. Bien intentionnées, ces résolutions atteignent rarement, pour ne pas dire jamais, dans la majorité des cas, leurs objectifs. Nous le savons tous, dès le départ. La tâche est trop difficile. Insensée. Il s’agit d’une cause perdue d’avance. Mais l’espace d’un instant, le premier janvier, nous y croyons fermement. Les promesses, il faut l’admettre, n’existent que pour révéler nos faiblesses. Elles mettent à l’épreuve notre force de caractère. Elles ne nous engagent à rien sinon que d’avoir honte de ne pas les avoir tenues.
Ce qui m’arrive la plupart du temps. Ainsi, je m’étais promis de ne pas proférer de commentaires désobligeants à l’égard de notre Premier ministre Stephen Harper et de sa politique ultraconservatrice. Je n’ai, il va sans dire, pas pu tenir ma promesse. Je ne m’en veux pas. Je n’éprouve aucun regret, si ce n’est de ne pas en avoir rajouté. J’aurais aimé dire : Harper me fait peur. Mais voilà. Autocensure. J’ai dû me serrer la ceinture verbale.
Par ailleurs, je m’étais juré, quoiqu’il advienne, de ne pas m’en prendre à Mitt Romney et à sa cohorte de Républicains réactionnaires pendant la campagne présidentielle américaine. Là encore, j’ai erré. J’ai failli à la tâche.
J’avais aussi fait la promesse, à mes proches, de ne pas souhaiter la défaite de Jean Charest et du Parti Libéral québécois lors de l’élection provinciale tenue en septembre dernier. Promesse non tenue. J’ai ainsi souri lorsque Pauline Marois à accédé au pouvoir. Non pas que je favorise le parti indépendantiste mais comme on sait que le pouvoir corrompt… vous voyez ce que je veux dire. Pour plus de détails adressez-vous à la commission Charbonneau.
De plus, je m’étais juré de ne pas m’impliquer et encore moins de me réjouir de l’échec de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle française. De nouveau je dois présenter mes excuses. Quelqu’un m’a dit que c’est Carla et non le petit (en taille et en stature) président, qui va me manquer.
Parmi mes autres bonnes résolutions, figurait au programme, mon intention de manifester un profond respect pour notre Reine qui, cette année, célèbre son jubilé. Malheureusement, le peu d’attachement que j’éprouve envers la monarchie, qui continue de nous diriger et que j’ai du mal à digérer, fait en sorte que ce moment de réjouissance, royalement programmé, ne s’est jamais matérialisé ou concrétisé, chez moi. Au contraire. Pour couronner le tout, les excès de ces manifestations m’ont causé des relents royaux qui persistent encore. Vivement le 1er janvier 2013. On cessera alors de faire croire à la reine qu’on l’aime et qu’elle nous est chère. Les célébrations en son honneur, elles, par contre, ont coûté cher aux contribuables.
Autre résolution non tenue : je m’étais promis de me désintéresser du conflit entre Madame Redford de l’Alberta et de Madame Clark de la Colombie-Britannique. Leur différend tient à une histoire de pipeline qui devrait traverser, d’un bout à l’autre, notre belle province, rendant celle-ci moins belle advenant un accident écologique. Les constantes mésaventures de la compagnie Enbridge, instigatrice du projet, ont eu raison de mon engagement, prononcé en début d’année. Je n’ai pas pu résister au désir de manifester mon opposition à la construction de cet oléoduc. Faites le constat : je m’oppose à tout, sauf au chef de l’opposition qui, tout comme moi, s’oppose au pipeline. Pour sa position je lui ai déjà donné dix sur Dix.
Enfin, pour en finir avec 2012 qui se meurt, souhaitons-lui longue vie dans les oubliettes de l’Histoire.