L’année s’apprête à s’achever qu’il nous faut affronter la fin du monde ! Et cela avant même de pouvoir festoyer puisque des prédictions mayas la prévoient pour le 21 décembre 2012 ! De quoi finir l’année sur une note optimiste. Entre fantasmes et croyances, symbolismes et idées farfelues que cela suscite, c’est surtout le maintien du mythe de la fin du monde qui s’opère. Un mythe aussi vieux que l’existence humaine et qui ne cesse d’être remis au goût du jour, quelles que soient les cultures.
Près de 183 fins du monde ont été répertoriées et autant de scénarios possibles. La plupart proviennent des religions. Ces légendes se sont transmises tout en devenant communes aux différentes cultures. Cette date du 21 décembre 2012 est exploitée car nous sommes en 2012. Pour être exact, les mayas ont prévu non pas la fin du monde mais un changement de cycle. Difficile donc d’aborder le sujet de manière sérieuse avec les communautés tant il apparaît peu crédible à leurs yeux. Ce qui ressort des imaginaires de chacun c’est cette uniformité de perception et un scepticisme. Luis Camargo, mexicain de 28 ans, traduit assez bien les échos de chacun sur la fin du monde, cela quelle que soit la communauté. « Chaque année quelqu’un pense que c’est la fin du monde. Cette année encore il y a eu beaucoup de films à propos de ça à cause de la prédiction maya. Je n’y crois pas. »
Une chance d’être humain et d’avoir Bruce Willis
Luis affirme : « pour certains à la fin du monde, Dieu viendra et dira qui aura été un homme bien ou non. Les hommes bien iront avec lui et les autres en enfer, mais je ne crois pas en lui. C’était une bonne histoire quand j’étais enfant car parfois ça effraie et t’empêche de faire des choses, de casser les règles. » Les récits religieux autour de la fin du monde traduisent davantage des peurs collectives, notamment celle de l’extinction de l’espèce humaine.
Aujourd’hui d’autres éléments sont pris en considération comme la science. La technologie au service de notre survie devient une nouvelle croyance relayée par les films, se propageant à travers les cultures. Chose dont ne dispo-saient pas les dinosaures, disparus. Luis ajoute : « nous sommes des humains pas des animaux, nous avons différentes solutions. Pour les tremblements de terre nous avons la technologie pour les atténuer. Les scientifiques recueillent un tas d’information pour le futur. » Les films de science-fiction illustrent ce que pourrait être l’impact de la science, comme dans Armageddon avec Bruce Willis, sauveur du monde. « J’ai vu beaucoup de films, comme Armageddon, où ils essaient d’éviter la météorite et finalement ils arrivent à le faire. » Les images de fiction se mélangent à la réalité des catastrophes naturelles et entretiennent le fantasme de la fin du monde. Les cultures n’ont plus vraiment d’impact, même si ces films reprennent les codes religieux.
Le tic-tac du monde
En 1947, l’horloge de la fin du monde, baptisée horloge de l’apocalypse, est créée suite aux bombardements atomiques américains au Japon. Située à l’université de Chicago, elle donne le temps qu’il nous resterait à vivre selon le risque atomique et écologique pesant sur l’humanité. Autrement dit, le risque des dérives humaines. Minuit symbolise la fin du monde. Sa dernière mise à jour date du 10 janvier 2012 et indique 23h55, soit 5 minutes avant notre fin. Une horloge de la fin du monde semble assez surréaliste même si elle reste conceptuelle. Luis traduit cette temporalité à sa manière. Il pense davantage que le monde s’éteindra de lui-même et non à cause d’une catastrophe extérieure : « Je crois davantage en la fin des sociétés que dans la fin du monde. ça viendra quand l’économie sera vraiment en difficulté, les gens deviendront fous. »
Que l’on soit mexicain, sud-africain, chinois, cette date fatidique n’est pas prise au sérieux. Et puis, rassurons-nous, des chercheurs ont découverts de nouvelles données mayas indiquant que la fin du monde serait pour 2116, à moins que ce ne soit un autre changement de cycle !