La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs et actrices de la francophonie en Colombie-Britannique. Aujourd’hui, à l’occasion du début de son mandat en tant que Directrice générale de la Fédération des francophones de C-B (FFCB), nous donnons la parole à Mme France-Emmanuelle Joly.
La Source : Vous avez des liens très fort avec la Francophonie et Vancouver ?
France-Emmanuelle Joly : Et oui, parmi les gens de ma génération, je fais partie de ces exceptions francophones nées à Vancouver. J’ai ensuite suivi mes parents quand ils sont rentrés en France, avant de revenir m’installer définitivement en 2001.
L.S : En regardant votre C.V, on peut voir que vous avez un engagement associatif de longue date. D’où cela vous vient-il ?
F-E J : Mon engagement associatif me vient de mes parents à la base. Ils ont toujours été très impliqués communautairement. Cela me paraissait naturel et aller de soi de m’impliquer à mon tour. J’ai commencé dans le domaine du sport, le tir à l’arc en particulier, avant de toucher un peu à tout.
L.S : Vous avez même écrit pour la Source !
F-E J : Tout à fait. Il y a de nombreuses années, j’ai écrit plusieurs articles pour le journal, cela a fait partie de mon engagement.
« Il y a toujours de la place pour le changement »
L.S : Il y a quelques temps, le directeur de la Société francophone de Victoria, Christian Francey, proposait une réorganisation de la francophonie. Qu’en pensez vous ?
F-E J : La restructuration pour l’instant en est au stade d’idée. Christian est familier de ces idées, puisqu’il a travaillé dans le milieu corporatif. Je n’ai pas d’opinions directes sur la question pour le moment, car ce n’est pas une décision qui m’appartient. En étant Directrice de la FFCB, je ne représente pas les membres comme peut le faire un président par exemple, or c’est aux membres de s’exprimer là dessus. A l’heure actuelle, il y a des gens qui se sont proposés pour regarder ce que cette restructuration pourrait apporter à la communauté. Nous en sommes au stade du groupe de réflexions. La restructuration n’est donc pas encore établie, ou mise en marche, mais en revanche, il y a toujours de la place pour un changement. D’une certaine manière, je me vois comme une agente du changement, parce que j’apporte des connaissances différentes, un style différent, qui va peut être faire en sorte que les interactions vont se modifier, que d’autres gens vont peut être s’impliquer.
L.S : On vous décrit souvent comme étant une battante.
F-E J : Je pense davantage être « persévérante », j’essaye d’aller au bout des choses. Après tout, n’oubliez pas que je faisais du tir à l’arc qui est un art martial qui demande beaucoup de concentration et de maitrise de soi si l’on veut toucher la cible.
« On a peut être une différence de style, mais pas une différence de conviction »
L.S : Justement, en tant qu’ancienne directrice de Réseau-Femmes C.-B., on peut noter une certaine opposition de style avec l’ancienne directrice, Christine Sotteau.
F-E J : On a peut être une différence de style, mais pas une différence de conviction. Tout comme lorsque j’étais à Réseau-Femmes, les francophones ont un certain nombre de droits dans la société canadienne. Idéalement, nous devrions pouvoir faire appel à ces droits sans avoir besoin de se battre pour ça. On se situe dans un cadre très strict, entre la loi sur les langues officielles, d’une feuille de route, d’un travail avec les membres du gouvernement.
L.S : Avez-vous des projets particuliers pour la francophonie dans les autres régions de C.-B., hors Métro-Vancouver et Victoria ?
F-E J : Ce sont des régions avec lesquelles j’ai eu beaucoup de contacts en tant que directrice de Réseau-Femmes. Ces associations sont très présente dans mon esprit quand je pense à la francophonie, avec notamment du travail qui est en train de se faire pour perfectionner notre politique de communication et pour améliorer leur visibilité. Maintenant, cela fait trois jours que j’ai pris mes fonctions, je n’ai pas encore arrêté toutes mes décisions (rire).
L.S : Votre grand rendez-vous, c’est Mars 2013 et la fin de la feuille de route ?
F-E J : Vous savez, les grands rendez-vous de la francophonie, c’est quasiment toutes les semaines !