Samedi 26 janvier 2013 à 15 heures, le Centre culturel Nikkei Place de Burnaby offre une projection gratuite du documentaire Hatsumi – One Grandmother’s Journey Through the Japanese Canadian Internment. Dans ce documentaire historique, Chris Hope accompagne sa grand-mère Nancy Okura dans un voyage douloureux dans le passé, entre le Japon et la Côte ouest du Canada. Il s’agit d’une période difficile pour Nancy Okura puisqu’elle fut internée dans un camp de travail forcé pour Canadiens d’origine japonaise pendant la Deuxième guerre mondiale en Colombie-Britannique.
Ce documentaire, sorti en DVD fin 2012, s’ouvre sur la célébration des 80 ans de Nancy Okura. Il est réalisé par le narrateur Chris Hope lui-même. Celui-ci explique que suite à la crise cardiaque de sa grand-mère, il a souhaité en savoir plus sur elle et son histoire, en dépit de ses réticences. En particulier concernant son pays d’origine, le Japon, et son pays d’accueil, le Canada.
À travers l’histoire de sa grand-mère, Chris Hope nous fait découvrir une période sombre et peu connue de la Colombie-Britannique, celle pendant laquelle le pays traitait de manière controversée les Canadiens d’origine japonaise – avec des méthodes plus draconiennes que les États-Unis l’avaient fait eux-mêmes pendant la Deuxième guerre mondiale.
Ce documentaire simple et direct a été auto-financé avec l’aide de la diaspora nipponne au Canada et il aura fallu 11 ans au réalisateur pour l’achever. Au Japon, l’expression shi kata ga nai signifie qu’il faut se tourner vers le futur car le passé ne peut pas être changé. C’est une manière d’éviter de parler publiquement des épisodes douloureux de sa vie. « Il est très difficile de capturer les moments rares pendant lesquelles les personnes âgées japonaises acceptent de parler de leur passé, » admet Hope pour expliquer pourquoi le film a pris tant d’années à être réalisé. « [En faisant ce film] j’ai réalisé que ma grand-mère protégeait ses petits-enfants de son histoire, car celle-ci est très douloureuse. »
Au-delà d’un voyage dans le temps, Hope et Nancy Okura nous transportent de Toronto (où la famille vit maintenant) à la Colombie-Britannique et au Japon pour rencontrer le frère de Nancy Okura, Tadao Hashimoto, qu’elle n’avait jamais revue depuis leur sortie du camp de travail forcé. Avant la guerre, Hashimoto recevait des soins médicaux pour traiter sa maladie de glaucome. Pendant sa détention, son traitement fut arrêté et il devint aveugle. À sa sortie, il accepta l’offre faite par le Canada à tous les immigrants japonais : un aller simple pour le Japon.
Il semble que beaucoup de Canadiens originaires du Japon internés soient restés discrets sur leur histoire. À sa sortie, ce documentaire a ravivé ce chapitre triste et difficile chez les rescapés. Malgré quelques résistances initiales, un certain nombre d’entre eux se sont exprimés publiquement, et aujourd’hui le site internet www.sedai.ca regroupe ces précieux témoignages 70 ans après la fermeture de ces camps.
Le réalisateur espère que ce documentaire va inciter d’autres communautés ou même des immigrants à faire connaître leur passé. « Je veux raconter cette histoire aux nouvelles générations d’immigrants, » précise Hope.
Un documentaire de Chris Hope
Samedi 26 janvier, 15h
Centre culturel Nikkei Place de Burnaby
6688 Southoaks Cres., Salle Kaede 210
Entrée gratuite
Agenda
Conférence: Albert Camus, le cheminement de l’homme absurde
Alliance Française de Vancouver
Vendredi, 18 janvier, 19h (en anglais)
Vendredi, 1er février, 19h (en français)
www.alliancefrancaise.caLa conférence portera sur la pensée camusienne et son actualité. À travers une brève étude de l’œuvre de Camus, qui est aussi diverse que singulière, sera définie la notion de l’homme absurde et de son cheminement de pensée. Il s’agira de comprendre comment on peut faire sienne une pensée si personnelle et comment Camus en tire un humanisme original. Entrée libre.
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Centre A is moving
2 West Hastings, Vancouver
www.centrea.org2013 sera une année décisive pour le Centre A. Menacé par l’inflation des prix de l’immobilier dans le quartier de Gastown, le Centre culturel d’art asiatique contemporain à but non-lucratif a finalement cédé, et ne peut plus faire face à l’augmentation de son loyer. Début janvier, il déménage à quelques pas, toujours entre Gastown et Chinatown, et fait appel à vos dons pour financer cette transition.