Pour cette chronique, j’ai l’âme généreuse et j’ai décidé d’aborder un sujet qui risque d’agiter certaines personnes sous l’emprise d’un profond cynisme.
Je me porte à la défense des politiciens. Voyez-vous, gouverner n’est pas de tout repos. Chaque jour nous amène des exemples qui me font conclure qu’aujourd’hui, plus que jamais, nos élus ne l’ont pas facile.
Je sais que vous direz qu’ils ont voulu ce travail. Vous avez raison. En fait, je n’en connais aucun qui ait décidé de mettre de l’avant son nom sur un bulletin de vote par simple envie de mettre fin à un certain ennui. Non, ils le font pour contribuer d’une façon bien concrète
à la société dans laquelle ils vivent. Et, bien plus souvent qu’autrement, ils le font dans une ambiance qui ne conjure pas un très grand respect envers leur profession. Mais qu’à cela ne tienne, leur travail mérite une certaine admiration.
Évidemment qu’elle a des li-mites. Il ne faudrait quand même pas oublier que la joute politique fait aussi ressortir tout ce qui peut nous amener à simplement tourner la page sur nos élus. Leurs fresques parlementaires n’ont bien souvent rien de bien édifiant. En fait, elles contribuent largement à peindre du même grand coup de pinceau la classe politique dans son ensemble. Mais, cela vient avec le territoire pour reprendre l’expression anglaise.
Il y a bien entendu la quête du pouvoir qui motive grandement ces hommes et femmes qui choisissent cette profession. Mais il faut faire attention de toujours vouloir associer à celle-ci de quelconques intentions douteuses. De toute évidence, personne ne se lance, pour le simple plaisir, dans une telle aventure qui les amènera à passer de très longues heures loin de la famille. Mais c’est le pouvoir de changer les choses qui, pour la très grande majorité, est la motivation principale si non la seule.
Ces personnes ont toutes l’ambition d’améliorer notre société. Elles le font pour ce qu’elles pensent profondément être les bonnes raisons. Je l’admets, nous avons tous notre propre vision de ce qui passe pour une amélioration. C’est normal. Nous ne sommes pas un bloc monolithique. Ce qui est merveilleux dans notre société est notre droit à la dissidence. Je peux vous garantir qu’ils sont peu nombreux ces politiciens qui n’ont pas goûté à cette dissidence.
Je discours sur le sujet parce que il y a à l’heure actuelle trois courses au leadership significatives qui battent leur plein au pays. Les libéraux du Québec, de l’Ontario en plus du Parti libéral du Canada doivent prochainement se choisir un chef. Je me suis donc arrêté un moment pour me demander pourquoi elles sont si nombreuses ces personnes qui aspirent à un poste qui leur rendra la vie fort difficile.
La tâche de chef de parti est dure, très souvent ingrate. Même si je ne suis pas un chaud partisan de Justin Trudeau, on ne peut qu’admirer qu’un relativement jeune politicien avec une jeune famille décide de tenter sa chance. S’il gagne, c’est toute sa famille qui devra faire les sacrifices nécessaires pour qu’il puisse mettre de l’avant sa vision du Canada.
Au-delà de la partisannerie farouche qui souvent anime nos débats politiques et notre approche envers les uns et les autres qui ont choisi de servir soit leur pays, soit leur province, il nous revient, du moins de temps à autre, d’avoir une bonne pensée à leur endroit.