La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine, nous nous intéressons au Collège Educacentre qui a fêté ses 20 ans l’année dernière.
Le collège est né d’une idée de la société culturelle de la C.-B. émise dans les années 1970. Il est vraiment lancé en 1992 avec un budget, à l’époque, de 40 000$. On mesure le chemin parcouru par la structure lorsque l’on sait qu’aujourd’hui son budget se monte à 3 300 000 $ ! Au départ centré sur des programmes d’alphabétisation et d’aide à l’emploi, il a développé les services offerts pour devenir la structure que l’on connaît de nos jours, avec ses quatre campus (Vancouver, Victoria et Prince George, plus le campus virtuel).
Pourtant, tout n’est pas facile pour Educacentre, qui n’a pas encore obtenu l’accréditation en tant que structure éducative reconnue par le ministère de l’éducation provinciale. Cependant son directeur général Yvon Laberge nous l’assure, l’accréditation fait partie de ses priorités. « C’est sûr que l’accréditation nous faciliterait grandement la vie, en particulier pour le financement de nos programmes. » Une reconnaissance qui consacrerait également le travail d’une équipe dirigeante qui vient des quatre coins du monde, de l’Europe à l’Afrique en passant par l’Espagne, le Sénégal et bien sûr, le Québec et toute l’Amérique. Pour appuyer son propos, il nous affirme que « tous les enseignants qui travaillent ici ont un diplôme qui leur permet d’enseigner aux adultes. »
Les jeunes adultes, justement sont le cœur de cible du collège. Nouveaux arrivants désirant s’intégrer à la Colombie-Britannique, jeunes francophones sans qualifications particulières ou au contraire, diplômés venus d’ailleurs mais ne connaissant pas le marché de l’emploi ici, ce vaste panel constitue le gros des élèves d’Educacentre. Le bassin des étudiants francophones étant moins fourni que le vivier des étudiants anglophones, le collège ne peut pas ouvrir autant de programmes qu’il le désirerait, faute de monde pour tous les remplir. Il réussit tout de même à l’heure actuelle à proposer une quinzaine de cursus pour environ 500 élèves, ce qui représente plus de 1000 inscriptions aux différents cours. Si les francophones constituent le gros des effectifs, ces élèves n’ont pas tous le français comme langue maternelle. Environ 20% d’entre eux sont des francophiles attirés par la qualité de l’enseignement en français où par les cours de français langue seconde dispensés au collège.
Du coté de son financement, le collège est subventionné chaque année, et se doit d’aller chercher les crédits qui lui manque à chaque fois. Pour ce faire, il a mis en place toute une stratégie de partenariats, tant avec les entreprises qu’avec d’autres structures éducatives qui lui permettent de valider le coté « éducatif » des programmes qu’il propose. Ce sont d’ailleurs ces partenariats avec une soixantaine d’entreprises qui forment « la marque » du collège dont les élèves, très secondés par les enseignants, signent de belles performances dans le monde du travail dés leur sortie du collège. (voir notre article sur le programme Être en affaires)
Parmi les exemples que nous cite Yvon Laberge, il y a celui de La Boussole (une des principales structures francophones d’aide aux immigrants et aux familles francophones en difficulté, ndlr) : « ce que beaucoup de monde ignore ici, c’est que La Boussole était un programme du Collège Educacentre à l’origine. » Mais ce n’est pas la seule réussite du collège. Il est maintenant reconnu à l’international, et notamment en France. Cette année, une douzaine d’élèves de la région Lille-Tourcoing est venue suivre une formation à Vancouver avec Educacentre. Sur les douze élèves qui ont suivi le programme, dix sont restés, et deux d’entre eux ont même fait venir leurs compagnes pour les accompagner dans leur nouvelle vie en C.-B.