Karakara, écrit et réalisé par le Québécois Claude Gagnon (Kenny, The Pianist, Kamataki) sera présenté en clôture du 19ème Rendez-vous du cinéma québécois et francophone le dimanche 17 février 2013 à 19h à l’École secondaire Jules Verne de Vancouver.
Le film s’ouvre sur une prise époustouflante du lever du jour sur l’Océan pacifique avec, au premier plan, des toits en tuiles rouges d’un centre de relaxation japonais, délicatement chauffé par le soleil du printemps.
Tous les ingrédients sont là pour que Pierre – joué par l’acteur canadien Gabriel Arcand – un sexagénaire canadien francophone en voyage dans les Iles d’Okinawa, situées au sud du Japon, trouve enfin la paix intérieure. Il la cherche, mais ne l’obtiendra pas dans le calme et les attentes stéréotypées qu’il a de l’Extrême-Orient, mais dans l’action et l’aventure, grâce à une rencontre inattendue – jouée par l’actrice japonaise Youki Kudoh.
Tout juste sorti dans les salles de cinéma au Japon, le film est un succès : il a déjà fait plus de 160 000 00 dollars au Box Office en deux semaines, selon Claude Gagnon, le réalisateur du film, et devrait être à l’affiche pour quelques mois encore. Karakara a également séduit les Canadiens puisqu’il a remporté le prix Ouverture sur le Monde au dernier Festival de Films du Monde de Montréal, ainsi que le prix du public pour le Meilleur Film canadien.
Dans ce carnet de voyage, le film célèbre la beauté de vieillir, honorée dans la culture japonaise mais souvent déplorée en Occident, explique Gagnon, assis dans son bureau à Okinawa, devant une carte du Japon accrochée sur le mur. « C’est sur la vie, c’est sur la mort, c’est sur la peur qu’on peut avoir ou non de vieillir. »
Selon lui, vieillir est une chose positive lorsqu’on a une vie stimulante. « Quand on est en bonne santé, avoir 60 ans, c’est beaucoup plus agréable que d’avoir 30 ans. » Bien sûr, quand on est dans la trentaine, on ne demande qu’à le croire.
Karakara – onomatopée évoquant le son d’une boule glissant dans une carafe traditionnelle japonaise vide lorsqu’on la secoue – nous rappelle qu’il faut sortir des sentiers battus pour être heureux et prendre des risques tout au long de la vie.
Gagnon, âgé de 63 ans, affirme qu’avec l’âge il a même appris à gérer le stress du tournage, « ce tournage-là était tellement serein. Je me suis dit, on fait un film sur la paix intérieure, il ne faut pas commencer à s’engueuler sur le plateau ! »
Et sortir des sentiers battus, cela signifie surtout partir à l’aventure : « je crois beaucoup à l’enrichissement de l’individu par le mélange des cultures, » souligne-t-il, « c’est important de faire découvrir aux gens ce que c’est de voyager et d’être un étranger dans un autre pays. »
Et pour le coup, Karakara est un brassage de cultures: les dialogues sont majoritairement en anglais et parfois en japonais, mais le protagoniste nous livre ses réflexions en français.
Le caractère interculturel du film est à l’image de son réalisateur. Originaire du Québec, Gagnon, à 20 ans, part à l’aventure au Japon afin de découvrir une culture aux antipodes de la sienne. Il y demeure durant dix ans puis retourne vivre au Québec avec sa femme japonaise.
Trente ans plus tard, il repart au Japon et y vit maintenant depuis trois ans. Le Québec représente le confort à ses yeux, « c’est là où je me sens bien. Mais le cinéma, c’est ailleurs. […] Je ne me soucie pas vraiment d’où je vis, je vais aller là où mon film va m’amener. »
Mais ne vous méprenez pas : Gagnon est fier de sa culture canadienne. « Je n’ai raté que deux parties de hockey en trois ans, donc je reste Québécois ! »
Karakara
Un film de Claude Gagnon
19ème Rendez-vous du cinéma québécois et francophone
Clôture le dimanche 17 février à 19h
École secondaire Jules Verne de Vancouver
Entrée 10$
www.rendez-vousvancouver.com
Agenda
Makana
Cap Global Roots
Presentation House Theatre
Lundi 18 février 2013 à 20h
$28/$25
www.capilanou.ca/nscu/Makana
Makana est un compositeur, chanteur et universellement reconnu sur la scène hawaïenne de guitare traditionnelle. Sa musique innovante mélange le folk, rock, blues et même l’électronique. Présenté en 2008 comme le meilleur guitariste des États-Unis par le magazine Guitar Player, il a participé à la bande son du film The Descendants en 2011, et a joué avec Jason Mraz, Sting, Santana, et Elvis Costello. Il a même joué devant le Président Obama à la Maison Blanche.
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God and the Indian
Centre Firehall Arts
Tous les soirs du vendredi
15 février au samedi 2 avril 2013
Tickets adultes entre 25$ et 35$
www.firehallartscentre.ca
Dans cette nouvelle pièce, l’autochtone Drew Hayden Taylor tombe sur un prêtre qui l’aurait abusé dans le passé, et décide de le confronter.