Certains auront peut-être reconnu la question posée par le chanteur Patrick Juvet il y a de nombreuses années. Et bien, il semble bien qu’une partie de réponse que l’on peut donner à cette question c’est dans les officines du pouvoir. Plus particulièrement, au Canada, dans les bureaux réservés aux premières ministres. Je me dois quand même de féminiser le titre pour refléter la réalité canadienne.
Avec le choix des membres du Parti libéral de l’Ontario qui viennent d’élire comme chef Kathleen Wynne, près de 90 pourcent de la population canadienne est dirigée, au provincial, par des femmes. Ce n’est pas peu dire, surtout qu’il aura fallu attendre bien longtemps pour arriver à un tel état de fait.
Il faut quand même avouer que bien du chemin a été parcouru depuis l’élection de la première femme à la Chambre des communes, il y a un peu plus de 90 ans. Par exemple, l’élection fédérale de 2011 a vu un nombre record de femmes accéder à la Chambre des communes avec un contingent de 76 députées. Cela reste que c’est moins du tiers des députés qui siègent aux Communes. Mais, c’est un progrès.
Ce n’est pas d’hier que l’on semble porter une grande attention à la parité des sexes dans la composition de nos parlements. C’est le cas dans de nombreux pays, d’ailleurs. Il y a même un groupe dédié à la promotion de l’élection de femmes au Canada. En fait, selon l’union interparlementaire, un groupe affilié aux Nations-Unies, 20 pourcent des membres de toutes chambres confondues dans le monde, c’est-à-dire chambre basse comme notre Chambre des communes et chambre haute comme notre Sénat, sont des femmes.
Toutefois, vous serez peut-être surpris d’apprendre que le Canada est loin du premier rang à ce chapitre. Notre pays se classe 45ième au palmarès mondial. Vous serez peut-être encore plus étonnés que la palme revient au Rwanda avec 56 pourcent des membres de son parlement qui sont des femmes.
Il sera intéressant de voir comment s’en sortiront deux de ces leaders provinciaux qui n’ont pas encore fait face à l’électorat puisqu’elles ont hérité du poste en devenant chef de leur formation respective. C’est le cas en Ontario et ici en Colombie-Britannique. Dans notre province, la dernière fois qu’une femme s’est retrouvée première ministre dans des circonstances identiques –
Rita Johnson en 1991 – elle n’a pas survécu aux élections générales.
Loin de moi de vouloir suggérer que les femmes de la Colombie-Britannique sont affligées d’un mauvais sort, mais on se souviendra que Kim Campbell est une autre politicienne de notre province qui a mordu la poussière devant l’électorat après avoir ravi le leadership de sa formation.
Parions que Christy Clark compte bien renverser cette tendance. On le saura le 14 mai prochain.
Entre-temps, n’oublions pas que femme ou homme, les chefs de gouvernement font face à d’énormes pressions qui ne sont pas plus faciles à régler du fait qu’une femme est aux commandes. Comme l’ensemble de nos décideurs, elles doivent être jugées sur les résultats qu’elles obtiennent. J’ose espérer que cela restera central aux décisions qui attendent les électeurs.