La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine, et à la veille de ses 35 ans, nous nous intéressons à l’Association des francophones de Kamloops (AFK, à ne pas confondre avec l’abréviation très répandue afk – away from keyboard – utilisée par les joueurs de jeux vidéos). Nichée au cœur de la province, aux confluents des rivières Thompson nord et sud, la ville de Kamloops abrite une communauté d’un peu plus d’un millier de francophones d’après le recensement de Statistiques Canada 2011. L’AFK est née en 1979 à la suite d’une facétie de quatre amis peu avant la visite de représentants de Radio-Canada venus dans la province pour installer une antenne de la télévision francophone.
Au départ nommée Le réveil francophone de Kamloops, l’association change de nom trois ans plus tard et devient l’AFK. Son mandat est similaire à celui des autres associations du même type : défendre et promouvoir la langue et la culture francophones, tout en contribuant à l’édu-cation et au développement de l’enseignement en français.
Marquée par le bénévolat
L’association aménage au 348 Fortune Drive en 1991 dans un bâtiment à rénover auquel 29 bénévoles consacreront 1200 heures de travail. Grâce à cet investissement désintéressé, la garderie Chez Tintin et Milou ouvre ses portes en 1992. Auparavant, l’association avait déjà commencé son développement en ouvrant en partenariat avec les programmes d’immersion, en 1989, un programme préscolaire accueillant les très jeunes enfants chaque année pendant 6 mois. Dans les années qui suivent, elle participe aussi à la création, avec le Conseil scolaire francophone, de l’École Collines-d’Or dont les portes seront ouvertes en septembre 2001. Enfin, il faut aussi mettre à son crédit la création d’une vidéothèque-médiathèque en français, et l’organisation de nombreux évènements comme la cabane à sucre en mars, ou la Saint-Jean-Baptiste en juin.
« Nous avons la chance d’avoir quelques bénévoles très impliqués dans l’association » explique Margo Mercier, sa directrice générale. Ce soutien est très apprécié sur le plan financier car comme toutes les associations de l’intérieur de la province, ses revenus sont assez limités. Fort heureusement, la crèche et les dons lui permettent un revenu complémentaire, ce qui lui permet d’afficher un bilan positif.
Une position tranchée
Lorsqu’on évoque avec elle du projet de réorganisation de la francophonie en Colombie-Britannique (projet porté par Christian Francey, directeur général de la Société francophone de Victoria), Margo Mercier n’est pas convaincue. « Il y a d’autres problèmes plus urgents que celui-ci » dit-elle.
Il y a beaucoup de choses à améliorer dans la francophonie britanno-colombienne, et Margo n’est pas certaine que ce projet ne porte pas en lui plus de problèmes que de solutions. Elle reconnaît, toutefois, qu’il serait bon d’avoir, par exemple, des services de comptabilité à destination des associations, mais ne pense pas qu’il soit urgent de refonder l’ensemble de la francophonie de la province.
Après tout, le mot Kamloops signifie, en Secwepemctsin (langue de la première nation Secwepemc, les premiers occupants de la région) , « croisée des fleuves », et à l’heure où la francophonie britanno-colombienne s’interroge sur son avenir, peut-on reprocher à l’AFK de répondre ouvertement à une question aussi essentielle ?