Surrey, la municipalité qui, depuis janvier cette année, a plus souvent qu’autrement fait la Une pour les onze meurtres qui y ont été commis, est en fait une véritable toile urbaine, dont le fil conducteur, passe par le développement du transport en commun, pour relier entre eux et avec Vancouver, ses cinq centres urbains et son centre ville. Pensez à Laval!
«Avec 70% de la croissance démographique à venir qui se fera au Sud du Fraser, le déve-loppement de l’infrastructure du transport en commun est primordial pour Surrey et pour la grande région de Vancouver» souligne, d’entrée de jeu, la mai-resse Dianne Watts.
Pour aller à son bureau à l’Hôtel de Ville et me rendre compte de la distance et du temps requis, je prends le SkyTrain et le bus. Une heure et demie après mon départ de la station Burrard, je débarque à l’intersection de la route #10 et de la 46ième avenue. A part ce complexe municipal vieillissant, rien, moins que rien. En fait si je n’avais pas vérifié l’endroit sur Google Maps, j’aurais cru m’être perdu. «Nous sommes en train de construire le nouvel Hôtel de Ville juste à coté du campus de SFU, à la station Surrey City Centre» confie-t-elle. Et c’est là que se développera le véritable centre de cette région dont la population actuelle de 500,000 habitants dépassera celle de Vancouver d’ici 2015. En moyenne, il y a près de 1,200 nouveaux arrivants qui s’établissent à Surrey, chaque mois.
Mais avec la campagne électo-rale provinciale, sûrement Surrey et sa mairesse, seront-elles courtisées par tous les partis, voulant d’abord s’associer à madame Watts, la politicienne la plus populaire de la province toutes catégories confondues, ensuite pour gagner ou retenir les sièges en jeu. «C’est vrai que les électeurs de la région, se par-tagent entre la gauche et le centre soit NPD pour le Nord et Libéraux pour le Sud». Elle a tout à gagner et rien à perdre. «Je suis apolitique», affirme-t-elle. «Et les partis en campagne le savent. Je suis ici avant tout pour les cito-yens de Surrey. Point à la ligne.» Voilà qui est clair.
Ville de contrastes et de contradictions, Surrey est une toile tissée de six municipalités, soit Newton, Fleetwood, Guilford,Whalley, South Surrey et d’un centre-ville, Surrey Centre. Surrey c’est aussi une énorme zone agricole protégée, courant d’Ouest en Est, en plein milieu du territoire.
Comment concilier les intérêts des agriculteurs, des citadins et des banlieusards? La mairesse répond qu’en fait : «Surrey a de quoi satisfaire tous les goûts, à tous les prix. Il n’y a pas de tensions, ni de conflits entre ces réalités. Il y a de la place pour tout le monde. Il y a des promoteurs pour les condos et les tours et les petits immeubles à logement, les maisons unifamiliales, les maisons en rangée, les vastes propriétés, les ranchs, les parcs industriels et les espaces commerciaux» poursuit madame Watts.
«Pour réaliser le plein potentiel de cette toile, et assurer une gestion saine de la croissance de la ville, et de ses six centres, il y a une autre toile qui doit se tisser ; celle du transport en commun» poursuit-elle. Mais à quel prix? Selon le plan de Translink pour 2041 les projections budgétaires varient de 900 millions à 2,2 milliards de dollars, selon le modèle retenu.
Si vous voulez avoir une idée de ce que deviendra Surrey après le développement du transport en commun, allez voir ce qui se passe à chaque station de la ligne Expo du SkyTrain, à partir de Metrotown jusqu’à New Westminster. Ensuite, regardez ce qui se prépare à l’intersection de Cambie et de Marine Drive, sur la ligne Canada. Vous verrez que la maxime de Surrey, The future lives here soit L’avenir habite ici s’appuie sur du vécu, celui de Vancouver et de Burnaby. C’est connu, plus il y a de stations de SkyTrain, plus il y a de densification urbaine.