La semaine dernière le gouvernement de Stephen Harper a marqué sa deuxième année aux commandes d’un gouvernement majoritaire. On se rappellera que le premier ministre avait accueilli ses partisans par sa fameuse phrase «un gouvernement conservateur fort, stable, national et majoritaire».
Cette majorité a permis des changements importants qu’il n’aurait fort probablement pu mettre de l’avant lorsqu’il était minoritaire. On n’a qu’à penser à son agenda sur le thème de la justice et de la lutte contre la criminalité, ou encore à ses budgets omnibus qui vont bien au-delà de la gestion financière du pays et qui ont inclus des changements importants à des lois allant des pêcheries à la protection de l’environnement pour ne nommer que ceux là.
Mais, la révolution attendue sur les questions sociales ne s’est pas matérialisée. Cela ne me surprend pas. Malgré le grand nombre de sceptiques encore convaincus que le chef du parti conservateur cache dans une voûte quelque part dans la capitale nationale un agenda secret en la matière, lorsqu’on observe le cheminement de Stephen Harper, il y a peu de place au doute.
Le gouvernement se trouve donc à la croisée des chemins. Il a deux ans derrière lui et deux années devant. Typiquement, c’est la période durant laquelle un gouvernement tente d’éviter les mauvaises nouvelles. On peut donc croire que les politiques qui pourraient être controversées sont ou bien déjà en place ou le seront dans un avenir très immédiat. Par la suite, on peut s’attendre à une approche chirurgicale, c’est-à-dire des politiques très précises pour contenir la base militante du parti et mettre les partis d’opposition devant des choix difficiles. Bref, tout pour s’assurer un autre mandat majoritaire.
En toile de fond, on ne peut évidemment pas ignorer l’arrivée en scène du nouveau chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau. Les sondeurs n’ont pas perdu de temps pour nous dire, chiffres à l’appui, qu’il pourrait être le prochain premier ministre. Prenons un grand respire collectif. Deux ans est une éternité en politique. De plus, bien que les conservateurs aient très rapidement mis en ondes des publicités visant à jeter le doute dans l’esprit des électeurs, cela n’est qu’un premier coup de sonde. Dépendamment de votre façon de voir de telles tactiques, le meilleur ou le pire est à venir.
Le vrai test pour Justin Trudeau et ses troupes sera dans environ une année alors qu’il devra commencer à offrir aux électeurs un programme politique. Dès ce moment, il devra prendre position sur un grand nombre d’enjeux. Ce sera dès lors le début des vrais débats de fond et que l’on verra de quel bois se chauffe le nouveau chef.
Chose certaine, il ne l’aura pas facile face à un chef aguerri avec tout ce qu’offre le fait d’être premier ministre. On dit de lui depuis un bon moment qu’il est en perte de vitesse mais il semble toujours réussir à sortir un as de sa manche.
La prochaine année donnera la mesure à l’année électorale qui la suivra.