La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons au Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique (CJFCB).
Du 16 au 20 mai dernier, quelques 150 jeunes francophones et francophiles âgés de 14 à 18 ans et originaires de toute la province se sont donnés rendez-vous à Comox sur l’île de Vancouver pour participer à la vingt-et-unième édition des Jeux francophones de la Colombie-Britannique. Au menu, les participants ont pu démontrer leurs aptitudes dans des domaines aussi variés que le sport, le leadership et les arts visuels mais aussi la musique et l’humour qui se sont rajoutés cette année. Derrière l’organisation de ces jeux francophones qui figurent parmi les plus anciens au Canada, il y a le Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique (CJFCB) qui signe là son grand retour parmi les acteurs de premier plan de la francophonie dans la province.
En raison de difficultés financières et d’un manque de leadership, l’organisme était passé sous la tutelle de la Fédération des francophones de Colombie-Britannique (FFCB) depuis 2007. Depuis le 30 septembre 2012, le CJFCB a retrouvé sa pleine autonomie portée par une nouvelle équipe dirigeante aussi énergique que motivée. « La communauté a été d’une grande aide pendant ces cinq dernières années, elle a permis au conseil jeunesse de se remettre à flot, » explique Rémi Marien, son directeur général. « Aujourd’hui, les finances sont saines et l’organisme est viable. Avec l’organisation de ces jeux nous avons montré que nous sommes un mouvement de jeunesse fort et capable de mener à bien ses projets ».
Fort de cinq employés le Conseil jeunesse francophone reste fidèle à sa vocation d’organisme administré par et pour les jeunes francophones de la Colombie-Britannique. À ce titre, il est en première ligne face aux défis qui guettent cette communauté fragile. Pour Rémi Léger, professeur adjoint au département de sciences politiques de l’Université Simon Fraser à Burnaby « ces défis reposent pour l’essentiel sur le très peu d’espaces de vie en français. Les francophones ont enfin, après plus de cent ans de luttes, accès à des écoles françaises. Mais, au-delà de l’école, les espaces de vie en français sont limités et temporaires ».
Il explique que la jeunesse franco-colombienne a hérité de la situation d’isolement de ses ancêtres et qui est encore vrai aujourd’hui. « En Colombie-Britannique, à l’exception de Maillardville au tournant des années 1900, les francophones ont toujours été dispersés et minoritaires, même dans leurs régions géographiques respectives », rappelle Rémi Léger.
Et si l’église et la foi catholique ont longtemps été le ciment de la communauté francophone dans la province, cette époque est révolue et aujourd’hui la langue française est la seule à jouer ce rôle, quand elle le fait. « Le conseil jeunesse francophone a une vocation communautaire importante et à travers les activités que nous proposons, nous essayons de briser l’isolement culturel et linguistique dont souffrent certains jeunes, » souligne Rémi Marien. « Nous nous sommes donnés comme mission de rapprocher les jeunes de leur communauté et de faire du français un outil de communication social et pas seulement académique. » Une profession de foi que la nouvelle équipe dirigeante entend respecter pour les années à venir.