Déjà à son époque, Gandhi affirmait qu’« appeler les femmes « le sexe faible » est une diffamation ; c’est l’injustice de l’homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes. » Quoi de plus pertinent pour illustrer le parcours de Shabana Amzi aux Vancouvérois. Ce mardi 11 juin de 19 à 21h, elle sera accueillie dans le cadre des SFU Vancouver Speakers Series et en partenariat avec le Festival d’été indien, intervenant sur les différents rapports entretenus dans les relations de couples, entre sentiments et sexualité.
Actrice engagée pour la paix
Née en Inde à Delhi d’un père poète et d’une mère comédienne, Shabana Amzi s’est faite connaître par le biais de films populaires à l’instar de Shyam Benegal ou Satyajit Ray. Ayant joué dans une série de films d’art traditionnels, l’actrice est internationalement reconnue comme une grande figure du cinéma bollywoodien, ce qui amène même Gurinder Chadha à parler d’elle comme de la « Indian Meryl Streep ».
Aujourd’hui l’une des actrices indienne les plus connues en Occident, elle bénéficie d’une notoriété incontestée avec plus de trente ans d’expérience sur scène et à l’écran. Elle a également participé à des productions internationales, mettant en vedette la réalisatrice canadienne Deepa Mehta Fire en particulier.
Souhaitant mettre son charisme au profit de causes qui lui tiennent à cœur, l’actrice s’engage par la suite auprès de nombreuses causes sociales, ce qui participe à lui créer ce personnage qui lui est propre. Ardente défenseuse des droits des femmes, des minorités visibles ou des personnes vivant avec le virus du SIDA, son goût pour la justice sociale et l’activisme la conduit à recevoir de nombreuses récompenses à travers le monde. À titre d’exemple, elle se voit décerner le Prix Gandhi en 2006 pour son combat afin de responsabiliser les habitants des bidonvilles de Mumbai.
Tout au long de sa vie, Shabana Azmi a suivi les principes et la pratique de la non-violence que Gandhi prônait, passant par une opposition passionnée et intrépide au fondamentalisme religieux de tous les acabits. Elle croit que le meilleur moyen de provoquer le changement est d’impliquer les femmes dans le processus de développement de la société contemporaine. Elle a également reçu le Prix international des Droits de l’Homme en France.
C’est le parcours atypique de cette femme qui a séduit les organisateurs de l’évènement. Souhaitant « offrir au public une expérience intellectuelle enrichissante », selon les mots de Scott McLean, directeur des relations publiques de l’Université, les SFU Vancouver Speakers Series font appel à des intervenants captivants et dynamiques pour animer ces rencontres. « Shabana Amzi nous est apparue comme un choix évident. Son expérience et son engagement permettent de soulever des sujets de société finalement peu connus, qui représentent pourtant le climat actuel en Inde, » insiste-t-il, espérant ainsi stimuler l’intérêt d’un public varié.
Faire résonner l’Inde à Vancouver
Pendant la conférence, Shabana Azmi parlera de sa vie et de son travail dans le cinéma et le militantisme, en éclairant les attitudes envers les femmes à l’écran et dans la société. Elle participera à une conversation avec le producteur indien Sanjoy Roy, lauréat du Prix national d’excellence dans le cinéma, lauréat du prix IDPA du meilleur documentaire et meilleur réalisateur pour le film Shahjahanabad. La conférence sera suivie d’un moment de questions-réponses avec le public afin de favoriser la participation et d’ancrer la discussion dans le contexte du Grand Vancouver. Pour Scott McLean, il s’agit d’un élément essentiel : « c’est l’opportunité de faire résonner une actualité ancrée dans le quotidien en Inde, ici à Vancouver. L’inégalité, par exemple, est un sujet qui concerne tout le monde », souligne-t-il.
Pour Abani, jeune étudiante de 23 ans d’origine indienne à l’Université Simon Fraser, Shabana Amzi représente « un modèle pour l’Inde et la défense de la condition des femmes dans mon pays ». « C’est un honneur pour moi de pouvoir accueillir ici au Canada cette femme qui a tant fait pour mon pays et qui continue de lutter au quotidien pour les inégalités en imposant son modèle de société. Elle croit en la parole de chacun et par ses actions et discours, participe à une évolution positive de l’Inde traditionnelle, » livre-t-elle.
L’artiste se verra également remettre un diplôme honorifique de l’Université Simon Fraser lors d’une cérémonie le 12 juin en présence des étudiants. Saisissez cette occasion d’échanger une expérience, un sentiment, une pensée avec cette invitée d’exception.
Mardi 11 juin 2013 de 19h à 21h
Segal Room (1400)
Harbour Centre
Université Simon Fraser
515 West Hastings Street, Vancouver
Coût de participation : 10 $