Craig Holzschuh : « Le théâtre francophone canadien existe bien! »

Le cérémonie des prix Jessie Richardson | Photo par Andrea Loewen

Le cérémonie des prix Jessie Richardson | Photo par Andrea Loewen

À tout juste 42 ans, Craig Holzschuh n’en est pas à sa première récompense. Metteur en scène et auteur reconnu, le Directeur du Théâtre la Seizième peut toutefois se réjouir des trois nouvelles statuettes1 remises à son équipe le 24 juin dernier au Commodore Ballroom dans le cadre de la cérémonie des prix Jessie Richardson qui distinguent chaque année les meilleurs artistes de théâtre du grand Vancouver. À la tête de la compagnie depuis 2001, le natif de l’Ontario et la petite structure s’efforcent de proposer un théâtre francophone en Colombie-Britannique et dans les provinces environnantes. Une situation à priori peu aisée en milieu minoritaire mais qui se révèle satisfaisante comme il le confie.

La Source : Avec ces trois nouveaux prix reçus, la saison se termine plutôt bien pour le Théâtre la Seizième. Quel bilan tirez-vous de cette année?
Craig Holzschuh : Effectivement, c’est toujours un plaisir de recevoir des prix. La compagnie en compte désormais 21 à sa collection. C’est un moment de reconnaissance que l’on apprécie. Ceci-dit, nous serions prêts à renoncer à ces distinctions pour avoir toujours plus de monde. À ce niveau, nous avons réalisé une bonne année puisque plus de 1600 personnes ont assisté aux quatre pièces présentées au grand public pour un taux d’occupation et de satisfaction de 94%. Nos spectacles et ateliers proposés aux adolescents et étudiants ont également rencontré un franc succès. Au total, nous en avons rencontrés plus de 16000 dans la province mais aussi dans la Saskatchewan et en Alberta.

L.S. : La fréquentation des francophones est-elle assidue?
C.H. : Nous comptons à ce jour environ 200 abonnés chaque année. Il y a toujours un travail à effectuer pour nous faire connaître mais nous faisons du bon travail sur ce plan. Évidemment, la plupart de nos spectateurs sont francophones mais nous avons aussi des francophiles et des anglophones.

L.S. : Est-ce suffisant pour vous autofinancer?
C.H. : La vente des billets ne représente qu’une partie de notre budget. Le reste provient des subventions publiques et des dons. Les fonds apportés par les médias sont aussi importants.

L.S. : Comment envisagez-vous le rôle du théâtre dans un milieu minoritaire?
C.H. : Je crois que le théâtre doit d’abord refléter la société dans laquelle nous vivons et nous faire réfléchir. C’est d’ailleurs pour cela que nous recherchons des pièces qui ont un ton universel et autorisent une réflexion assez large, au-delà du cadre provincial. En utilisant le français, on se rapproche aussi de gens qui ont besoin de garder leur culture. Le fait d’avoir accès à un théâtre francophone permet un épanouissement de cette culture. Pour autant, je pense qu’il est essentiel de rester ouverts. C’est ce que nous faisons en collaborant également avec le milieu anglophone qui nous accepte de toute façon très bien.

L.S. : Plus largement, pensez-vous que l’on puisse parler de l’existence d’un théâtre francophone canadien?
C.H. : Absolument! Hors Québec, le théâtre francophone compte pas moins de 14 compa-
gnies pour un chiffre d’affaires global de 10 millions de dollars et 100 000 spectateurs. De notre côté, nous maintenons au fil des années des liens avec ces compagnies et le Québec pour accueillir des pièces et présenter nos productions dans d’autres villes.

L.S. : Pensez-vous qu’une place suffisante est accordée au domaine de la culture au Canada?
C.H. : Il reste du chemin à parcourir pour pousser plus loin ce qui est culturel. Aujourd’hui, je ne crois pas qu’il y ait une seule compagnie qui puisse clamer avoir les moyens de ses rêves. Cependant, il y a un réel soutien du public qui est prêt à suivre et aime le théâtre. On sait que la culture a un impact sur le plan économique et de la santé. Entre le Conseil des Arts ou encore Patrimoine Canada, je pense que tout le monde marche main dans la main pour tenter d’améliorer la force de frappe.

L.S. : Quels sont les projets du Théâtre la Seizième pour les prochains mois?
C.H. : Pour la prochaine saison, nous accueillerons une pièce qui fut nommée à Montréal en tant que meilleure production. Nous célébrerons aussi notre 40ème anniversaire au cours de la saison 2014-2015. Nous travaillons actuellement sur l’élaboration du programme.

Pour plus d’informations
sur la programmation :
www.seizieme.ca
604.736.2616

Nouveau Conseil d’Administration au Centre Culturel Francophone de L’OkanaganBruno Cloutier est le nouveau Président du Conseil d’Administration du Centre Culturel Francophone situé à Kelowna. Réunis en Assemblée Générale le 20 juin dernier, les participants ont également choisi Julien Picault comme trésorier, Ronald Poirier comme secrétaire et mesdames Suzanne et Vicky Bergeron comme conseillères. Ces bénévoles amoureux de la francophonie devront notamment impulser une stratégie pour faire rayonner la culture francophone pour l’année 2013–2014.